L’interconnexion des réseaux Omvg-Omvs sera bientôt fonctionnelle. Les travaux de ce projet d’énergie sont terminés aussi bien en Gambie qu’au Sénégal. D’après le ministre de l’Eau et de l’assainissement, Serigne Mbaye Thiam, qui a donné l’information, «les lignes électriques ont été mises sous tension». Par Justin GOMIS –

Le rêve est devenu réalité. Les réseaux de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (Omvg) et de l’Orga­nisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) sont maintenant interconnectés, grâ­ce aux pas de géant faits par l’Omvg dans son projet d’énergie.

«Le chemin parcouru depuis notre dernière session tenue en janvier 2023 à Bissau, a été marqué par quelques progrès importants, notamment dans la mise en œuvre du projet énergie», s’est réjoui samedi, Serigne Mbaye Thiam, lors  de l’ouverture de la 49esession du Conseil des ministres de l’Omvg qui se tient présentement dans la capitale sénégalaise.

D’après le ministre de l’Eau et de l’assainissement, «les travaux du réseau d’interconnexion de ce projet d’énergie sont terminés en Gambie et au Sénégal, et les lignes électriques ont été mises sous tension».

A l’en croire, la réalisation de cette composante de la ligne et des postes a été confiée à la Senelec pour l’exploitation en attendant le recrutement de l’opérateur permanent.

«L’interconnexion  a été réalisée à partir du poste de Tambacounda pour faciliter ainsi les échanges d’énergie électrique entre nos différents pays», a-t-il renseigné.

C’est un projet portant sur l’énergie à deux composantes principales, a précisé le ministre. «La première composante concerne 1677 km de lignes d’interconnexion électrique entre les quatre pays, la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau et le Sénégal.

La deuxième composante a trait à la construction de 15 postes de transformation électrique dans ces quatre pays. A cette date, tout est terminé à 100% au Sénégal. En Gambie, les lignes sont mises sous tension et les postes de transformation mis en service», a indiqué S. M. Thiam.

Selon lui, «il y a un taux d’exécution de 98% en Guinée et en Guinée-Bissau.  Ces lignes d’interconnexion permettent aujourd’hui d’interconnecter le système Omvs et le système Omvg, et lorsque les travaux seront terminés en Guinée, cela ouvrira l’espace Omvs-Omvg à l’espace Cote d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone et Guinée qui entre dans le cadre ouest-africain d’échange électrique».

Pour le ministre, «la mise en service effective  de la totalité des lignes des postes d’interconnexion de l’Omvg sera un jalon supplémentaire dans l’intégration de nos Etats et nos moyens de transport d’énergie électrique dans la sous-région».
Mais tout n’a pas été rose dans l’exécution de ce projet d’énergie.

«Concernant le barrage de Samangalou, le démarrage effectif des travaux, intervenu depuis septembre 2022, a été vivement salué. Un an après, il a été constaté que les travaux n’ont pas connu le niveau d’avancement escompté», a avoué le ministre

En fait, ces difficultés ne sont pas sans conséquence. «Les difficultés et impondérables notés  sur le chantier de Sa­man­galou ont induit aujourd’hui des retards qui impacteront inévitablement les délais d’achèvement des travaux et la mise en service effective du barrage. Ce qui aura également une répercussion  sur le modèle de remboursement ainsi que sur la planification de nos sociétés d’électricité», a-t-il averti.

D’ailleurs, c’est ce qui l’a amené, aux noms de ses collègues ministres des autres pays, à effectuer une visite sur les chantiers du barrage, le 14 novembre dernier.
Hotna Cufuk Na Doha, président du Conseil des ministres et par ailleurs ministre des Res­sources naturelles de la Répu­blique de Guinée-Bissau, a tenu toutefois à rassurer que les travaux avancent très bien, même si des difficultés sont notées sur le barrage de Sam­bagalou. Il reste confiant et espère que ces problèmes seront résolus dans un délai raisonnable.

La 49e session sera l’occasion pour les ministres de se pencher sur l’état d’avancement des chantiers et  de donner des orientations qui permettront de rectifier la trajectoire de ce projet, le recrutement de l’opérateur permanent devant assurer l’exploitation et la maintenance de l’ensemble des installations du réseau d’interconnexion  de l’Omvg, les autres projets…

Ce projet du  barrage de Sambagalou a coûté 400 mille euros, environ 262  milliards de francs Cfa.
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