Engagement – Choisi pour présider la Commission nationale de gouvernance : Pr Ibrahima Thioub promet de faire de la transparence une culture
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Pour plus de transparence dans la gestion des affaires publiques, le Sénégal maintient son engagement auprès du Maep (Mécanisme africain d’évaluation par les pairs), en installant une Commission nationale de la gouvernance (Cng), présidée par le Professeur Ibrahima Thioub. L’ancien recteur de l’Ucad promet ainsi de faire de la bonne gouvernance, de la transparence, entre autres, une culture en nous. Par Justin GOMIS
– Le Sénégal est déterminé à approfondir son processus d’évaluation par le Maep (Mécanisme africain d’évaluation par les pairs). Pour ce faire, le pays a procédé hier à l’installation officielle de la Commission nationale de la gouvernance (Cng). «Une matérialisation de l’engagement de la volonté du pays de continuer à se soumettre à l’exercice d’évaluation dans le cadre du Maep», indique Mamadou Saliou Sow, secrétaire d’Etat auprès du ministère de la justice, chargé de la Promotion des droits de l’Homme et de la bonne gouvernance, qui présidait la cérémonie d’installation.
Cette nouvelle commission, constituée de 41 membres, sera présidée par le Professeur Ibrahima Thioub, ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), qui succède ainsi à son collègue le Professeur Babacar Guèye. La structure a pour mission d’actualiser et de suivre la mise en œuvre du plan d’action national sur la démocratie, la gouvernance politique, la gouvernance économique et la gestion, la gouvernance des entreprises, la santé, l’éducation, l’équité au niveau social, la territorialisation des politiques publiques, la gouvernance économique et sociale, entre autres. A en croire les représentants au niveau africain du Maep, un 5e axe est en préparation en vue de mieux prendre en compte la capacité de résilience des sociétés africaines par rapport aux grandes catastrophes naturelles et aux épidémies.
L’ancien recteur ne cache pas sa joie d’occuper ce poste : «Nous sommes fier d’occuper ce poste de président pour faire avancer le processus», dit le Professeur Ibrahima Thioub. Choisi par les administrations publiques, les organisations patronales et les organisations de la société civile, le nouveau président de la Cng, qui jouit d’une indépendance par rapport à l’Etat et à toutes formes de pression possible, décline ses ambitions. Il entend travailler afin que la bonne gouvernance ne soit pas seulement des pratiques qu’on exécute en pensant que ce sont des obligations qui sont faites par la loi, «mais que la transparence, le respect du bien public, l’acte patriotique et citoyen posé à tout moment deviennent une culture en chacun de nous».
En fait, la nouvelle tâche du Pr Thioub et de son équipe «consiste à mettre en œuvre le plan d’action national de la bonne gouvernance et de produire des rapports périodiques en direction des instances continentales du mécanisme africain d’évaluation par les pairs», indique-t-il.
D’après le secrétaire d’Etat chargé de la Promotion des droits de l’Homme et de la bonne gouvernance, Mamadou Saliou Sow, «le Sénégal accorde une place importante à la bonne gouvernance qui constitue un élément dans la réforme des agendas des politiques publiques en droite ligne des orientations du Pse». M. Sow pense que l’amélioration des politiques publiques pour plus de transparence dans la conduite des actions de l’Etat est une exigence pour un développement économique et social harmonieux. C’est cette corrélation entre la bonne gouvernance et la transparence, informe-t-il, «qui est à l’origine de la création du Maep dans le sillage du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique».
Le Maep, poursuit-il, s’est affirmé comme un instrument incontournable de promotion de la bonne gouvernance en Afrique, deux ans après sa création. «Ce qui justifie en grande partie son intégration comme une agence spécialisée dans l’architecture institutionnelle de l’Union africaine», explique-t-il. A l’en croire, par l’originalité de sa démarche et de la pertinence de ses auteurs, «le Maep a permis à une vingtaine d’Etats membres de réaliser leur évaluation et de faire avancer ainsi l’état de la gouvernance sur le continent». Ce qui l’amène à dire que le Sénégal est fier d’être parmi les fondateurs de cette commission africaine et s’engage à continuer à se soumettre à l’exercice d’évaluation dans le cadre du Maep. «Vous faites partie de la famille africaine», a rassuré Eddy Maloka, directeur général du Secrétariat du Maep.
justin@lequotidien.sn