Alioune Tine invite les acteurs politiques à un dialogue de la dernière chance avant l’élection présidentielle de 2024, en vue d’un consensus entre les acteurs politiques pour, selon lui, garantir les conditions d’une élection «transparente».Par Amadou MBODJI –

Alioune Tine cherche à faire comprendre que la politique, «ce n’est pas l’animosité, mais plutôt un débat d’idées». C’est sous ce rapport qu’il faudrait comprendre l’appel lancé aux acteurs politiques de se mettre autour d’une table pour débattre. Cet appel est plus particulièrement destiné au chef de l’Etat, que M. Tine sollicite pour organiser un «dialogue de la dernière chance». «Il faut s’arrêter et organiser le dialogue de la dernière chance pour régler pacifiquement les contentieux qui agitent en permanence le processus électoral de la Présidentielle de 2024», confesse le fondateur d’Afri­kajom Center.

«Les Sénégalais n’ont jamais vécu un processus présidentiel si tendu, si violent et si marqué par le contentieux portant sur l’éligibilité», souligne M. Tine, qui admet que «le seul point positif, c’est la focalisation sur le débat juridique, une forme d’évaluation critique de la démocratie, de l’Etat de Droit et du suffrage universel».

«Il faut qu’on évite le recours à la régulation par la violence et la force, qui ne règlent rien dans la durée sinon installer le pays dans le surplace, la régression et le régime de l’incertain, dans un contexte géopolitique mondial et régional marqué par les conflits et le désordre. La solution salvatrice, c’est le dialogue de la dernière chance», insiste M. Tine.

Pour lui, «le Président Macky Sall doit absolument créer les conditions d’une Présidentielle transparente, apaisée et inclusive, en prenant des initiatives inédites sur les questions démocratiques et électorales permettant de mettre un terme aux controverses sans fin sur la Présidentielle de 2024». Avant de poursuivre pour dire : «La deuxième crise est celle d’une jeunesse qui ne croit plus avoir un avenir au Sénégal, en dépit des promesses de prospérité du pétrole et du gaz. L’Etat semble tétanisé et impuissant face au phénomène de départ massif des jeunes vers l’Europe et les Usa, qui nous interpelle en tant qu’Etat, citoyens et parents. Ce phénomène ne doit pas être politisé, et c’est par une réflexion collective, lucide et sereine qu’on va le régler.»

«Pour la stabilité du pays dans la durée et sortir des impasses, et montrer que le Sénégal n’a rien perdu de ses capacités de résilience, de ressaisissement, de remise en question, capacité de restauration de la dignité, de la confiance et de la concorde nationale», souligne M. Tine. Qui propose d’«envisager sans délai un dialogue de la dernière chance pour nous prémunir des menaces complexes et souvent imprévisibles auxquelles on fait face, en se serrant les coudes».
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