Enième conflit foncier à Chérif Lô : La gestion décriée d’un maire «prédateur foncier»

La coupe est pleine à Chérif Lô. Une énième attribution d’un périmètre de 40 ha à Cherif Penku, au profit d’un promoteur privé, indigne les populations membres du mouvement And Takhawou commune Chérif Lô (Atcc) qui, à la faveur d’un point de presse, ont dénoncé «le bradage de (leurs) réserves foncières» critiquant une gestion «nébuleuse» de leur maire «prédateur foncier».
Encore un litige foncier à Cherif Lô. Après le lotissement de 4 600 parcelles sur un site, situé non loin de la station Edk Oil, à l’entrée de Tivaouane, en 2017, qui avait fait grand bruit, un autre conflit foncier risque d’embraser cette commune du département de Tivaouane. «Il s’agit de la délibération d’un périmètre de 40 ha à Cherif Penku», informe Modou Tine, membre du mouvement And Takhawou commune Chérif Lô (Atcc). Lui et ses camarades étaient venus au niveau de la mairie pour «solliciter solennellement l’accès à certains documents comptables de la gestion foncière de la commune de Chérif Lô dont l’administration et le développement incombent au maire Ousmane Sarr». Et ceci, dit-il : «Conformément au Code des collectivités territoriales et en vertu des principes de transparence et de bonne gouvernance.» Il relève : «Nous sommes venus déposer de façon formelle, une demande d’accès aux documents et faire constater par le huissier que nous avons commis le non-affichage public des délibérations». Lesquels documents, poursuit Modou Tine, sont «essentiellement les délibérations des lotissements de Thiaoune Kounta, Diakhaté Amar. Mais aussi de toutes les autres délibérations issues de l’extension des villages de Cherif Lô, notamment Diakhaté Ndiassane, Thiaoune Sérère, Keur Yoro Sadio…et le périmètre de 40 ha à Cherif Penku». Aussi le mouvement Atcc a-t-il également sollicité «la mise à la disposition des populations de Chérif Lô des rapports de réunion de la commission d’attribution des parcelles des dites délibérations et les procès-verbaux de chaque délibération». Parce que dit-il : «Il y a une nébuleuse totale dans la gestion foncière.» Et de se demander : «S’il y a encore une réserve foncière disponible à Chérif Lô ?» Et donc de solliciter l’Etat du Sénégal «d’auditer la gestion foncière de Cherif Lô», lui qui compte d’ailleurs «recourir à cette dite commune pour des projets».
Le mouvement se dit surtout choqué par «la tentative de diversion orchestré par le maire Ousmane Sarr par une sommation d’interpellative adressée à notre camarade Thierno Guèye». Lequel, dit-il, «avait juste dénoncé la gestion foncière. Et ces propos nous les assumons entièrement». Et pour le mouvement citoyen, «à la place de gaspiller son énergie sur des tentatives d’intimidation, il devait plutôt l’utiliser pour satisfaire le besoin d’informations de ses administrés à travers cette énième requête. Car nous lui en avons adressé plusieurs».
Outre la «nébuleuse totale» entourant la gestion foncière, «nous avons appris que certains conseillers municipaux bénéficient de contrats d’embauche signés par la commune de Cherif Lô». Et de s’étrangler : «C’est du jamais vu. On ne pas être juge et partie. Tu ne peux être élu par une commune et que cette dernière t’octroie un contrat. Un conseiller ne peut pas contracter avec une commune. C’est même stipulé sur la loi du Code des collectivités territoriales» pour signaler : «Nous allons attaquer cette décision pour qu’elle cesse.»
Nos tentatives pour joindre le maire de la commune de Chérif Lô Ousmane Sarr sont restées vaines.