Les résultats de la première Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (Ehcvm) dans les Etats membres de l’Uemoa font état d’une incidence de la pauvreté monétaire de 32,6% pour le Sénégal. C’est-à-dire, au moins un tiers des Sénégalais serait en situation de pauvreté.
Les résultats de l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (Ehcvm) dans les Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) viennent d’être rendus publics. Lesquels montrent une incidence de la pauvreté monétaire de 32,6% pour le Sénégal. C’est-à-dire, au moins un tiers des individus serait en situation de pauvreté dans le pays.
L’Ehcvm «vise à produire des indicateurs pour le suivi de la pauvreté et des conditions de vie des ménages… Elle s’est déroulée simultanément dans les huit Etats membres de l’Uemoa, sur la période de septembre à décembre 2018 pour la première vague et d’avril à juillet 2019 pour la seconde». Chaque vague, selon le rapport, «a porté sur la moitié de l’échantillon global de 7156 ménages. L’approche des deux vagues se justifie par la nécessité de prendre en compte la saisonnalité de la consommation des ménages».
Ainsi note le document, «les indicateurs de la pauvreté monétaire sont calculés selon deux approches différentes. La première approche utilise le seuil international de pauvreté monétaire modérée (3,2 dollars par personne et par jour en Parité du pouvoir d’achat (Ppa) de 2011).
Cette approche permet de produire des indices de pauvreté comparables entre pays. Elle donne des incidences de la pauvreté variant de 32,6% pour le Sénégal à 75,5% pour le Niger».
L’incidence de pauvreté monétaire reste ainsi moins élevée au Sénégal que dans les autres pays de l’Uemoa. Le Burkina Faso où l’incidence de pauvreté monétaire est estimée à 63%, vient après le Niger qui prend la tête du peloton. Le pays des hommes intègres est suivi par la Guinée-Bissau qui se retrouve avec un taux de 56,2%. S’ensuit le Togo où l’incidence est évaluée à 50,4%. Le Bénin, le Mali et la Côte d’Ivoire enregistrent respectivement des incidences de 47,5%, 47% et 33,5%.
Des indicateurs de pauvreté monétaire ont également été calculés d’après le rapport, «en construisant un seuil de pauvreté national pour chaque pays, afin de permettre l’évaluation des politiques publiques dans les pays. Avec cette approche, l’incidence de la pauvreté individuelle au Sénégal est de 37,8 %». A ce propos, indiquent les experts des Instituts nationaux de la statistique (Ins), «les indicateurs de pauvreté monétaire calculés sur la base des seuils nationaux ne sont pas comparables entre pays, étant donné que les seuils de pauvreté qui sont à la base des calculs dérivent des habitudes de consommation strictement nationales».
Ces statisticiens relèvent aussi que «compte tenu de différences d’ordre méthodologique entre l’enquête harmonisée et les anciennes enquêtes du même genre menées dans les pays, les indicateurs de pauvreté monétaire de l’Ehcvm ne sont pas comparables avec ceux issus de ces anciennes enquêtes.
La Commission de l’Uemoa et la Banque mondiale sont en train d’accompagner les pays à établir cette comparabilité à travers des techniques de raccordement».