La structure de la population au chômage révèle une prédominance des 15-34 ans évaluée à 61,1%). La tranche d’âge la plus touchée par ce phénomène reste les 25-29 ans ; le taux de chômage est de 15,5% chez les hommes et 30,2% chez les femmes pour cette tranche d’âge, selon l’Enquête nationale sur l’emploi au Sénégal de 2015 réalisée par l’Ansd.

Le chômage est plus concentré sur les femmes et dans les autres centres urbains, révèle l’enquête nationale sur l’emploi au Sénégal de 2015. Réalisée au Sénégal du 14 juin au 18 juillet 2015 par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), l’Enes dont les résultats ont été rendus publics hier, montre que «le taux de chômage des personnes de 10 ans et plus est estimé à 15,3%. S’agissant de la population de 15 ans et plus, le taux de chômage est estimé à 15,7% en 2015. Le chômage est plus important chez les femmes où le taux est évalué à 22,6% contre 9,8% chez les hommes». Selon le milieu de résidence, note le rapport, «le niveau de chômage est plus élevé dans les autres centres urbains où le taux est estimé à 19,7% qu’en milieu rural où le taux se situe à 12,3%. A Dakar, le niveau du chômage est de 16,7%. Au regard du niveau d’étude, les personnes sans diplôme représentent 39,9% des chômeurs. Le chômage habituel est estimé à 16,2% et 16,8% respectivement pour les personnes âgées d’au moins 10 ans et celles ayant au moins 15 ans. Selon le sexe, le chômage habituel est de 22,5% chez les femmes contre 11,1% chez les hommes. En moyenne, les personnes sont affectées par le chômage depuis pratiquement un an, 13 mois chez les femmes et 10 chez les hommes. La durée du chômage varie largement suivant les régions. Elle est des plus importantes à Matam avec une moyenne de plus d’un an et demi».

Population active 
D’autres indicateurs ont été également abordés par l’Enes, notamment le taux d’activité, le taux d’occupation, entre autres. S’agissant du taux d’activité, il  «est estimé à 47% chez les 10 ans ou plus et à 53,5% chez les personnes âgées d’au moins de 15 ans. Des disparités sont notées selon le sexe. 37,8% chez les femmes contre 57,4% chez les hommes pour la population de 10 ans ou plus et selon le milieu de résidence. Dakar se retrouve avec un taux de 52,1%, le milieu rural 47,5%  et les autres zones urbaines, 42,1%. Concernant l’activité habituelle, le taux se situe à 53,4% chez les 10 ans ou plus et à 59,6% chez les 15 ans ou plus».

Un faible niveau d’occupation observé
«Le taux d’occupation du moment reste faible : 39,8% chez les personnes âgées d’au moins 10 ans et de 45,0% pour les personnes de 15 ans ou plus. Le niveau d’occupation est plus élevé à Dakar urbain qui enregistre 43,4% que dans les autres milieux de résidence. Dans les autres centres urbains le taux est de 33,6% ; tandis qu’en  milieu rural, il est de 41,6%. Quant au taux d’occupation habituelle, il surpasse de 7 points de pourcentage le taux d’occupation du moment».

Un sous-emploi qui touche plus du quart des occupés
«Le sous-emploi lié à la durée du travail qui mesure la proportion des personnes ayant un emploi et qui ont travaillé moins de 40 heures dans la semaine et étaient disponibles à faire da­vantage d’heures s’ils en avaient la possibilité est de 26,8%. Le niveau de sous-emploi est plus important chez les femmes, 39,3% que chez les hommes, 19,9%. Il reste important en mi­lieu rural où il se situe à 30,2%, relativement aux autres centres urbains qui se retrouvent avec 25,6% et dans la zone urbaine de Dakar, 23,9%. Le taux combiné du sous-emploi lié au temps de travail et du chômage est estimé à 31,5% au Sénégal, soit 42,4% chez les femmes et 23,4% chez les hommes…».

L’emploi salarié demeure faible
«L’emploi salarié ne concerne que 28,7% de l’emploi avec de forts écarts entre les milieux de résidence. Dakar compte 52,4%, les autres milieux urbains, 35,2% et le milieu rural n’enregistre qu’un taux de 14,8%. Un écart de près 10 points est relevé entre les hommes dont le taux est estimé à 32,3% et les femmes, 22,9%.
La population occupée est composée de 23,4% d’employés, de 35,1% d’employeurs et de travailleurs pour compte propre, et de 41,5% d’aides familiales. (…)»
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