L’enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail (Eerh) dans le secteur formel, la première au Sénégal, que l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) vient de publier, révèle que les moyennes entreprises emploient plus de travailleurs (44%) suivies des grandes entreprises (39%).

Dans le secteur formel, les moyennes entreprises emploient plus de travailleurs que les autres tailles. Selon le rapport de l’enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail dans le secteur formel, les moyennes entreprises offrent 44% d’emplois. Elles sont suivies des grandes entreprises qui emploient 39% des travailleurs. Quant aux petites entreprises, elles concentrent la plus faible part d’employés (17%). Le document note aussi que «les femmes sont minoritaires par rapport aux hommes dans le monde du travail et le secteur formel ne fait pas exception. En effet, la majorité des travailleurs du secteur formel sont des hommes, les femmes ne représentent que 22,8%. De plus, l’étude révèle qu’elles sont plus présentes dans les petites entreprises (30,1%). Dans le secteur formel, l’offre d’emplois se concentre plus dans les services, ce qui confirme la prédominance du secteur tertiaire dans l’Economie nationale. Il est constaté que, hormis les petites entreprises où l’industrie les devance de peu (37,9% contre 34,8%), les services offrent plus d’emplois 34,8%, 64,1% et 32,3% respectivement dans les petites, moyennes et grandes entreprises».

Prédominance du tertiaire dans l’économie
Au-delà de cette offre des entreprises du secteur formel, cette Eerh, qui est la première au Sénégal, que l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) vient de publier, «a permis de mettre en exergue les caractéristiques des entreprises, le niveau des salaires et le temps hebdomadaire effectivement travaillé. En outre, elle a permis de cerner le dynamisme de l’offre d’emplois à travers les prévisions d’augmentation, de réduction et de maintien mais aussi la situation des postes vacants au sein des entreprises».
Le rapport relève ainsi que «plus de la moitié des entreprises formelles enquêtées sont constituées de personnes morales et que trois quarts des propriétaires d’entreprises individuelles (74,8%) sont des hommes». En ce qui concerne le niveau d’études, il a été constaté «qu’un propriétaire sur deux a atteint le niveau d’études supérieur et qu’un peu plus de 15% sont allés jusqu’au niveau secondaire.
L’analyse de la dynamique du marché a montré que 9,1% des entreprises formelles ont au moins un poste vacant et que le nombre moyen de postes vacants par entreprise est de 3. Par ailleurs, 25,9% des entreprises souhaitent augmenter leur effectif tandis que 71,8% optent pour le maintien. Le pourcentage de celles qui envisagent de réduire leur effectif n’est que de 2,3%».
En perspective, annonce l’Ansd, «l’étude sera suivie par la conception d’un outil de mesure et d’appréciation de la productivité des entreprises, d’un indice de mesure du pouvoir d’achat et d’une étude comparative, à périodicité trimestrielle et/ou annuelle, sur l’évolution de la demande d’emplois (enquête-ménage) et de l’offre d’emplois (enquête-entreprise)». Ce suivi, indiquent les collaborateurs de Babacar Ndir, Directeur général de l’Ansd, «permettra d’avoir une vue d’ensemble à long terme et une maîtrise des différentes tendances de l’évolution de l’offre d’emplois et de la rémunération dans le secteur formel».
Réalisée par l’Ansd avec l’appui financier de la Banque mondiale, l’Eerh, d’après les statisticiens, «vient à point nommé pour combler le manque de statistiques détaillées sur l’emploi et la rémunération des salariés dans le secteur formel».

Les hommes gagnent en moyenne plus que les femmes

Sur la répartition de la rémunération des employés salariés dans le secteur formel, L’Eerh montre qu’un «quart des gains proviennent du secteur industriel (soit 25,1%), suivi du secteur primaire (21,9%). Les secteurs des services et de la construction couvrent, pour leur part, respectivement 19,3% et 19,1% de la rémunération totale de l’ensemble des entreprises du secteur formel. Le secteur du commerce n’absorbe que 14,6% des rémunérations».
Mieux, note le document, «les hommes gagnent en moyenne plus que les femmes. Toutefois, la répartition de la rémunération des employés salariés suivant les catégories socioprofessionnelles montre une distribution un peu distincte selon le sexe». Ainsi, mentionne le rapport, «un ‘’cadre supérieur’’ homme gagne annuellement en moyenne 11 millions 200 mille francs Cfa, soit 933 mille 333 francs par mois, contre 8 millions 367 mille 429 pour une femme ‘’cadre supérieur’’, soit 697 mille 286 francs par mois. Par contre, au niveau des catégories des ‘’techniciens, agents de maîtrise, ouvriers qualifiés’’ et ‘’employés, manœuvres, ouvriers’’, il est observé le contraire, les femmes perçoivent plus que les hommes. En effet, dans la première catégorie, les femmes gagnent en moyenne un salaire mensuel de 338 mille 288 francs Cfa contre 284 mille 123 pour les hommes ; et dans la deuxième catégorie leur salaire se situe à 246 mille 911 francs contre 205 mille 577 pour les hommes. S’agissant des ‘’techniciens supérieurs et cadres moyens’’, la rémunération mensuelle moyenne des hommes est de 684 mille 493 francs et celle des femmes tourne autour de 569 mille 559».