Si la tendance actuelle de la dégradation de l’environnement continue, on risque de perdre tout le massif forestier de notre pays. C’est le cri du cœur de Ousmane Bocoum. Le responsable du Centre de suivi écologique présentait l’atlas «Les paysages de l’Afrique de l’Ouest, une fenêtre sur un monde en pleine évolution», un document de planification produit pour toute l’Afrique de l’Ouest et qui s’adresse aux décideurs pour une utilisation intelligente des sols.
Un atlas intitulé Les paysages de l’Afrique de l’Ouest, une fenêtre sur un monde en pleine évolution pour sonner l’alerte sur la dégradation rapide de nos forêts et des sols. Le document, qui est un outil de planification, a été conçu au niveau régional pour permettre à tous les pays membres du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss) une utilisation intelligente des sols en vue de garantir leur pérennisation. L’étude révèle que près de la moitié de la surface du Sénégal est actuellement cultivée. Or en 1975, soutient Ousmane Bocoum, responsable du Centre de suivi écologie, seul le quart de la surface était cultivé. En même temps, elle fait observer une baisse de la forêt partout dans le pays. Et les projections de 2030 ne sont guère rassurantes, car «si les tendances se poursuivent, d’ici à 2030 on risque de perdre tous nos massifs forestiers», alerte Ousmane Bocoum.
Une dégradation rapide des sols qui se traduit par une érosion des sols et une baisse des rendements agricoles, selon M. Bocoum, qui ajoute qu’au Sénégal «malheureusement nous pratiquons l’agriculture extensive. Les cultivateurs sont à la recherche de terres cultivables et ils se penchent vers l’Est».
Ce document vient donc à son heure. Il s’adresse à tous les décideurs et les collectivités locales. «Il serait bon de les sensibiliser à respecter leur milieu et à mieux le conserver», plaide Ousmane Bocoum. Le ministre de l’Environnement et du développement durable, le Professeur Mame Thierno Dieng, a salué la réalisation de cet ouvrage. Pour lui, la prochaine étape doit être la diffusion. Il préconise une large diffusion aux ayants droit et ayants besoin car, soutient-il, «les sols sont le patrimoine le plus important que Dieu ait mis à la disposition de l’être humain». Quant au Centre de suivi écologique, il recommande d’amender les sols et de trouver des moyens d’agriculture moins extensifs tout en enrichissant le milieu en faisant le reboisement et en contrôlant la déforestation.
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