Un atelier de co-construction des parties prenantes sur l’amélioration des soutiens à l’innovation (Psi) pour les Petites et moyennes entreprises (Pme) au Sénégal a été tenu la semaine dernière à Dakar. Il a servi de prétexte pour  publier les résultats de l’enquête sur le soutien à l’innovation.

«Nos résultats ont montré que les entreprises qui ont bénéficié de ces programmes d’accompagnement ont réalisé des chiffres d’affaires qui ont connu des hausses jusqu’à hauteur de 10%, contrairement aux  entreprises qui n’en ont pas bénéficié, où le résultat est plus faible avec un taux de 5%», a informé Djibril Diallo, économiste chercheur. D’après toujours le coordinateur de projet Ipar, «en termes de création d’emplois également, des entreprises qui ont bénéficié de ces soutiens à l’innovation ont eu a  créer des emplois permanents dans la période 2021-2023  de 15%, contrairement à celles qui n’ont pas bénéficié de ces programmes où le résultat trouvé en termes de création d’emplois dans la période 2021-2023 n’est que de 8%».

Les résultats de cette enquête ont révélé en outre des insuffisances pour ce qui concerne l’entrepreneuriat féminin. «Par rapport à la question de l’entrepreneuriat féminin, il a été noté un nombre significatif d’entreprises  gérées par des femmes dans les phases de démarrage. Lorsqu’on démarre les entreprises, les femmes sont là. Elles représentent 35%, alors qu’en phase de maturité, on constate que le taux de représentativité des entreprises dirigées par les femmes est très faible. Cela montre que ce sont des questions qui méritent  d’être posées pour orienter les politiques d’accompagnement à l’endroit de ces femmes. Car lorsque leurs entreprises atteignent la phase de croissance, elles diminuent. Il y a aussi la question du financement. Elle pose toujours problème dans le cadre de ces politiques. On a trouvé  que le taux de financement des entreprises était de 7%, ce qui est très faible par rapport à la taille des entreprises», relève l’expert. Qui souligne aussi la question de l’inclusion. Il constate que «le taux des personnes en situation de handicap bénéficiaires de ces programmes est assez faible. Il est de 6%. On a trouvé qu’en termes d’inclusion, il y a des pas à faire dans ce sens pour que les programmes puissent prendre en compte toutes les catégories d’entreprises».
A l’en croire, «ces résultats ont montré que les programmes de soutien à l’innovation permettent aux entreprises de réaliser des performances économiques et financières en termes de chiffres d’affaires».

Cela, poursuit-il, montre que l’impact est là et est positif pour ces emplois. Ce qui l’amène à dire qu’ils ont trouvé des résultats qui vont leur permettre de conduire une feuille de route et mettre à la disposition des décideurs politiques, des acteurs de l’écosystème, des recommandations qui vont permettre de mieux cibler les plans d’intervention destinés à l’innovation, mais également de les rendre plus efficaces pour permettre à ces entreprises d’évoluer dans un environnement résilient et productif. Il recommande aussi de trouver des moyens pour améliorer ces programmes en appuyant les femmes.
Par Justin GOMIS – justin@lequotidien.sn