Enquête – Utilisation des énergies renouvelables au Sénégal : Les obstacles financiers et techniques mis en lumière


La cherté des équipements et des installations, le financement des équipements en énergies renouvelables, l’inaccessibilité à l’information sur le financement et les projets et programmes, la qualité des équipements : tels sont, entre autres, les obstacles financiers et techniques qui freinent l’utilisation des énergies renouvelables auprès des entreprises et des ménages sénégalais. C’est du moins ce qui ressort des résultats de l’enquête nationale sur la production et la consommation d’énergies renouvelables au Sénégal soumis hier aux acteurs pour validation.Par Dialigué FAYE –
Pour que le secteur des énergies renouvelables atteigne tout son potentiel, il serait important de lever certains obstacles financiers et techniques. Entre autres, les résultats de l’enquête nationale sur la production et la consommation au Sénégal ont mis en lumière la cherté des équipements et de leur installation, le financement des équipements en énergies renouvelables, l’inaccessibilité à l’information sur le financement et les projets et programmes, la qualité des équipements. Cette enquête couvre les ménages, les entreprises et les structures administratives. Ainsi, 3660 ménages, 854 entreprises et 271 structures administratives ont été ciblés à travers Dakar et les autres zones urbaines et rurales.
Pour l’accès à l’énergie des ménages, renseigne le coordonnateur de la cellule de gestion des partenariats à l’Ansd, les panneaux solaires sont les principaux équipements utilisés dans la production d’énergies renouvelables. Analysant l’utilisation des énergies renouvelables dans les entreprises, Insa Sadio indique que la «puissance installée des entreprises varie selon leur taille et le secteur d’activité, mais l’adoption de systèmes solaires de grande capacité est encore limitée». D’après lui, «cette distribution inégale de la puissance installée souligne le besoin de politiques ciblées pour encourager les entreprises, notamment les plus petites, à investir dans des installations solaires plus importantes».
Et pour relever tous ces défis persistants, les collaborateurs de Abdou Diouf, Directeur général de l’Ansd, demandent à encourager les initiatives du secteur privé. A cet égard, ils suggèrent de «réorienter les subventions pour l’énergie de façon à passer des combustibles fossiles aux sources renouvelables, renforcer les investissements dans les énergies renouvelables, soutenir les initiatives privées, développer des outils incitatifs pour les acteurs».
Malgré ces contraintes, souligne le Secrétaire général du ministère de l’Energie, du pétrole et des mines, le Sénégal figure «aujourd’hui parmi les leaders africains avec une puissance installée de 1903, 8 Mw en 2024 dont 29, 1% de part d’énergies renouvelables». Cheikh Niane note également «le développement de mini-réseaux parmi les solutions d’électrification pour un accès universel en 2029, la promotion des usages productifs et de l’éclairage public solaire». Toute cette stratégie, précise le Sg du Mepm, «est fondée sur un cadre législatif et réglementaire incitatif qui favorise les partenariats public-privé, l’investissement et le développement de programmes de formation et de renforcement des capacités».
Sous la coordination technique de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), cette enquête a été conduite par le ministère de l’Energie, du pétrole et des mines via l’Agence nationale des énergies renouvelables (Aner), en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).
La représentante du Pnud, Catherine Phuong, dit espérer que cette enquête va permettre d’accélérer l’accès aux financements. Elle juge cette enquête «décisive». Car, estime la fonctionnaire du système des Nations unies, les données produites par l’enquête permettront de mettre à jour la situation de référence du Sénégal et d’actualiser certains indicateurs de l’accès universel à l’énergie. Ces résultats, selon elle, permettront aussi d’informer la part du solaire dans le mix énergétique, en intégrant spécifiquement les dynamiques du réseau non connecté.
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