Dans l’attente du paiement intégral de leurs indemnités liées aux examens dont le reliquat est estimé à 40 millions F Cfa, les professeurs d’enseignement technique et professionnel sont dans tous leurs états. Ils dénoncent en même temps la duplicité de leur ministre de tutelle, Dame Diop.Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante)

– Ça grogne au niveau de l’enseignement technique et professionnel. Pour cause : les autorités tardent à payer le reliquat des 97 millions F Cfa d’indemnités liées aux examens. En débrayage hier, suivi d’un point de presse au lycée technique professionnel Monseigneur François Xavier Ndione de Thiès, les professeurs de l’enseignement technique et professionnel ont exigé le paiement du montant estimé à 40 millions de francs Cfa. Le Secrétaire général du G7 à Thiès, Ibrahima Koumbassa, dénonce : «Les enseignants de l’enseignement technique et professionnel sont clochardisés dans ce pays. Le ministère de la Formation professionnelle ne respecte pas les formateurs. Il nous a fait une avance sur le montant des indemnités, un «thiompal» en quelque sorte, et il reste 40 millions de francs Cfa à payer.» Parallèlement, les autres enseignants ont perçu leurs pécules. «Le ministère de l’Education nationale gère un monde fou. Mais depuis les examens du Cfee, du Bfem et du Bac, ce sont des gens compétents qui parviennent à ficeler les dossiers et payer les gens à temps. A la date butoir, aujourd’hui dans l’étendue du territoire national, il ne restera aucun enseignant qui est parti aux examens et qui n’a pas été payé», enchaîne le syndicaliste. La preuve, poursuit ce membre du Cusems, «pour seulement le Bac général et le Bac technique, l’Académie de Thiès a payé plus de 700 millions de francs Cfa en quelques jours. Mais pourquoi peut-on accepter que cela se passe au niveau du ministère de l’Enseignement professionnel». Le syndicaliste s’étrangle de rage : «Notre ministère n’a pu engager les 97 millions et demande aux formateurs d’attendre janvier 2022 pour pouvoir payer. Ce qui est inadmissible, inacceptable et incompréhensible.» Surtout que, regrette-t-il, «il y a un budget annuel». Et il s’interroge : «Où est donc passé l’argent prévu à cet effet ?» Ibrahima Koumbassa et ses camarades menacent de durcir le ton, si le ministre Dame Diop ne trouve pas une solution à leur problème. «Chaque semaine, nous débrayons un jour et nous faisons une grève totale le jour suivant. Nous allons passer à la vitesse supérieure en débrayant et décrétant une grève totale pendant plusieurs jours», prévient le syndicaliste.
nfniang@lequotidien.sn