Les sections Saes et Satuc de l’université Assane Seck De Ziguinchor sont en mouvement d’humeur. Si le Saes a observé une journée morte, le Satuc a décrété 72h de grève.Par Khady SONKO –

La journée morte décrétée par le Bureau national du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) a été observée hier à l’université Assane Seck de Ziguinchor pour la sauvegarde de l’université publique. Le Bureau national accuse le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Mesri) de jouer au dilatoire par rapport au respect du protocole d’accord qui les lie. Pour rappel, cela fait six mois que certaines universités publiques sont fermées, notamment celles de Ziguinchor, Thiès, Dakar et Bambey. Selon le Saes, cette fermeture est très grave. «Le Saes constate le silence complice du Mesri par rapport à ces universités fermées, sa mesquinerie silencieuse puisque que le Mesri continue de désinformer en parlant de la question des cours en ligne», a déclaré Alexandre Coly. Selon le coordonnateur du Saes de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz), les cours en ligne ne peuvent pas prévaloir puisque les cours en présentiel sont essentiels. Le Saes, qui exige donc l’arrêt des cours en ligne, revendique la reprise des cours en présentiel, croit que l’année peut être sauvée et les cours en présentiel peuvent reprendre.

Il y a aussi la question du respect du protocole d’accord de janvier 2023 que le gouvernement tarderait à respecter. S’y ajoute la question des veufs et des veuves qui peinent à rentrer dans leurs droits. Il y également la question des infrastructures.

La journée morte lance ainsi l’alerte. «C’est une protestation soutenue contre le comportement de certaines autorités dans une université publique. Le Saes dit non à la désinformation, non à la manipulation, vive l’ouverture des universités publiques», ont clamé les enseignants de l’Uasz.

72 heures de grève du Satuc
De son côté, le Syndicat autonome des travailleurs des universités et centres universitaires (Satuc) de la section Uasz a décrété 72 heures de grève. Depuis des mois, explique son Sg et coordonnateur de l’Intersyndicale du personnel administratif, technique et des services Satuc de l’Uasz, «nous avons entamé des négociations avec l’administration sur un certain nombre de points». «Sur le rappel des indemnités issu du protocole d’accord de 2019, nous avons constaté un dilatoire de l’administration. Ce rappel devait être effectif depuis 2019, mais jusqu’ici, l’administration s’entête à ne pas payer ce rappel», a soutenu Sidate Sané.

Sur l’avancement du personnel administratif, technique et des services, ils réclament le paiement du rappel et son alignement. Concernant l’équipement, M. Sané dit : «Il manque énormément d’équipements en ordinateurs et en matériels informatiques… alors que le meilleur moyen de faire travailler le personnel administratif c’est de le doter en outils de travail.» «Nous avons décrété 72 heures de grève en attendant de voir la réaction de l’autorité. Si elle ne réagit pas dans le sens de régler ces questions, nous irons crescendo dans le mouvement de grève», menace le coordonnateur du Satuc.
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