16 milliards de F Cfa, c’est la somme que l’Etat doit aux établissements privés de l’enseignement supérieur. Ces instituts qui avaient accepté de recevoir des bacheliers que l’Etat ne pouvait pas orienter dans le public sont en train de courir après leur dû. En conférence de presse hier, le vice-président de la Fédération des établissements privés d’enseignement supérieur (Fepes) a fait savoir que beaucoup d’entre eux font face à d’énormes difficultés.

Certains établissements supérieurs de l’enseignement privé rencontrent de sérieuses difficultés financières. C’est en tout ce qu’a laissé entendre hier le vice-président de la Fédération des établissements privés d’enseignement supérieur (Fepes) lors d’une conférence de presse. Abass Fall et ses camarades, qui informent que l’Etat leur a envoyé des bacheliers qu’il ne pouvait pas orienter dans le public, a manqué à son engagement de payer les sommes dues. Selon M. Fall, depuis 2013, «des retards importants sont notés dans le règlement des sommes dues, occasionnant des cumuls d’arriérés». A l’en croire, l’Etat qui n’a pas respecté ses engagements doit à ce jour plus de 16 milliards à 70 établissements privés du Sénégal. «Les établissements privés de l’enseignement supérieur, conscients du rôle de mission de service public qu’ils doivent jouer, ont accepté de recevoir ces bacheliers pour un forfait de 400 mille F Cfa qui représentent le tiers ou la moitié du coût de la formation selon les établissements. C’est ainsi que nous avons presque 40 mille bacheliers orientés chez nous», a-t-il expliqué. Face à la presse, le vice-président de cette fédération a fait état des conséquences engendrées par le non-paiement de cette dette. D’après M. Fall, les écoles ne fonctionnent plus convenablement, les enseignants ont déserté les classes, certains font même recours à la rétention de notes. A cela, il ajoute le fait que leurs fournisseurs les acculent et leurs partenaires financiers ne leur font plus confiance. Les membres de cette fédération appellent le gouvernement à traduire en actes les directives du président de la République qui a demandé en Conseil des ministres la résolution de ce problème.
Ils ont aussi rappelé qu’au-delà du service de formation, les établissements privés d’enseignement supérieur sont des entreprises avec un personnel administratif, technique et enseignant avec des obligations fiscales. Ainsi, la Fepes estime que «l’Etat doit protéger ces emplois au lieu de les fragiliser». Les membres de la Fepes, qui vont se réunir pour décider du plan d’actions qu’ils vont mettre en œuvre pour rentrer dans leurs fonds, n’excluent pas de renvoyer les étudiants orientés par l’Etat dans leurs établissements si cette dette n’est pas payée. Informant qu’ils ne peuvent plus continuer dans cette situation, ils réclament la totalité des sommes dues.
Par ailleurs, le vice-président de la Fepes a déploré les correspondances adressées au ministre de tutelle et qui n’ont pas reçu de réponses. «Nous avons usé de toutes les voies de recours pour rentrer dans nos fonds. Nous avons adressé 3 correspondances à notre ministre de tutelle sans suite, même pas des accusés de réception. Nous avons cherché à le joindre en vain. Nous nous sommes même rapprochés de personnes de bonne volonté pour des interventions, sans succès», a-t-il regretté. Attirant l’attention sur la crise que traverse le sous-secteur de l’enseignement supérieur privé, M. Fall et ses camarades sollicitent une audience avec le président de la République pour discuter de leurs problèmes.
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