72h après le décès du jeune boulanger, conducteur de moto Jakarta, la dépouille de Amar Mbaye est arrivée hier à Thiès vers 15h, après l’autopsie effectuée au centre hospitalier universitaire Aristide Le Dantec de Dakar. Il a été enterré trois heures après au cimetière Madoki de Grand Thiès, qui s’est avéré trop petit pour contenir tout ce beau monde.
Le temps s’est arrêté à Thiès. Lors de l’enterrement hier du jeune boulanger, conducteur de moto Jakarta Amar Mbaye, l’émotion était palpable, les cœurs saignaient. Comme pour participer à cet élan de ferveur, le ciel menace d’ouvrir ses vannes dans cette cité torturée par un déferlement progressif d’amis, de sympathisants effondrés. Les conducteurs de moto Jakarta, proches, parents, autorités… dans une ferveur inouïe, ont tenu à assister à la prière mortuaire à la morgue du centre hospitalier régional El Hadji Ahmadou Sakhir Ndiéguène de Thiès, dirigée par l’imam Djiby Guèye du quartier Lazaret à 17h 50. Rongés par la tristesse, regards vides, mines serrées, ils ont pris d’assaut le cimetière Madoki de Grand Thiès, vers où le cortège funèbre s’est ébranlé après la prière. La zone vomit du monde, hommes, enfants ou simples curieux affluant sur ce lieu devenu subitement trop petit. Grand Thiès suffoque et respire au rythme de la tristesse. Les artères deviennent de plus en plus étroites pour contenir ce monde figé dans la douleur.
Au quartier Lazaret, c’est comme si les proches de la famille n’avaient pas fermé l’œil depuis le drame survenu dans la nuit du vendredi 16 au samedi 17 août. Les cernes autour des yeux rougis montrent l’état d’esprit de ces silhouettes fatiguées et attristées. Les larmes ont perlé avec abondance et des cris de détresse se sont fait entendre tout le long de la soirée. Une douleur qui a atteint son paroxysme lorsqu’a démarré la cérémonie de présentation des condoléances. Il en sera presqu’ainsi toute la nuit. La foule a grossi et les gens n’ont cessé de venir de partout. Ni le ciel qui menace ni la fatigue n’ont pu venir à bout de leur ferveur et détermination. Et c’est dans cet instant de deuil que le petit frère du père de la famille, qui a parlé devant les autorités au nom de la famille, sollicite l’appui de l’Etat pour la prise en charge de la veuve de Amar Mbaye, Amy Sy. Une demande satisfaite dare-dare par Malick Dieng, chargé de mission au Conseil économique, social et environnemental, qui a pris l’engagement, au nom de Mme Aminata Touré, de commencer à verser une bourse familiale dès ce mois de septembre à Amy Sy. Laquelle sera gratuitement suivie et prise en charge jusqu’à l’arrivée à terme de sa grossesse par le Pca du Fongip, le gynécologue Pape Amadou Ndiaye.
nfniang@lequotidien.sn