Entreprenariat des jeunes : La Directrice générale de Bond’Innov plaide l’intégration de cet aspect dans les études

Pour que les jeunes puissent entreprendre, Mme Ninno Duval, Directrice générale de Bond’Innov, estime qu’il faudra les préparer dans ce sens. Une manière d’inviter les autorités à prendre en compte cet aspect en intégrant l’entreprenariat dans les programmes scolaires.Par Amadou MBODJI
– Etre entrepreneur n’est pas donné à tout le monde. Pour le devenir, il faut s’armer d’un certain nombre d’aptitudes, selon Mme Ninno Duval, Directrice générale de Bond’Innov. Mme Duval, qui intervenait hier dans le cadre du Festi Bond’Innov tenu à la Délégation à l’entreprenariat rapide pour les femmes et les jeunes (Der), est revenue sur l’aide qu’ils apportent aux jeunes entrepreneurs. «On ne connait pas les métiers de demain, tout est inventé. Des structures comme nous essaient d’accompagner un jeune qui a un cerveau et un ordinateur à devenir entrepreneur. Ce n’est pas forcément évident. Comment trouver un client ? Comment créer un catalogue avec des tarifs ? Comment on arrive à négocier avec une banque pour avoir des prêts ? C’est la façon d’opérer de manière opérationnelle en tant qu’entrepreneur qui est à épauler», a-t-elle fait savoir. Poursuivant ses explications, elle ajoute qu’être entrepreneur appelle à des aptitudes que seule une formation peut aider à acquérir. Mme Duval souhaite que les jeunes soient préparés dès le bas âge, à travers les programmes scolaires, pour devenir de futurs entrepreneurs. A ce propos, elle déclare : «Je suis assez militante pour que dans les universités et même les écoles, on apprenne aux jeunes à développer leurs capacités techniques. On peut leur apprendre les mathématiques, l’anglais, le français, la géographie, l’histoire mais également à être autonomes et créer leurs propres emplois. Certains disent qu’on nait entrepreneur, moi je pense qu’on le devient. Il faut commencer à l’enseigner à l’école. Partout en France, on commence à avoir dans les programmes, de la sensibilisation à l’entreprenariat de manière à ce que les jeunes qui sortent de l’école, qui ont plein de connaissances, ne cherchent pas mais arrivent à créer leurs emplois.» La Directrice générale de Bond’Innov est convaincue de la faisabilité en Afrique, avec notamment la jeunesse de la population. «On est sur le continent africain, un continent extrêmement jeune. Au Sénégal, 50% des jeunes ont moins de 19 ans. Ça veut dire qu’il faut créer des emplois pour tous les jeunes. Les emplois salariaux ne suffisent plus pour absorber la masse de jeunes qui est là», a-t-elle analysé.
Parlant de la structure qu’elle dirige, Mme Ninno Duval soutient que «Bond’Innov association a été créée il y a 10 ans en France pour accompagner l’innovation entre les continents africain et européen». Dans ce cadre, elle précise que Bond’Innov n’a pas vocation d’être un incubateur. Son rôle, souligne-t-elle, c’est «d’accompagner des programmes en travaillant avec des incubateurs, comme elle est en train de le faire avec ces derniers au Sénégal». Et d’ajouter : «Nous encourageons l’entreprenariat d’innovation qui va créer de jeunes entreprises, les Pme sont les plus actives en termes de création d’emplois.» La structure compte développer ses activités sur le continent. Le pas a été franchi avec l’ouverture d’un bureau au Sénégal, en janvier 2022.
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