Le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, qui présidait hier l’ouverture du 2e congrès régional des experts-comptables de l’Uemoa, a appelé les professionnels du chiffre à davantage promouvoir et vulgariser le statut de l’entreprenant. Ce nouvel instrument Ohada «formalise l’exercice d’activités informelles».
Les Etats ouest-africains disposent à l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) d’un puissant instrument pour faciliter la transition entre le secteur informel et le secteur structuré. C’est le statut de l’entreprenant, a souligné hier le Premier ministre qui présidait l’ouverture du deuxième congrès régional des experts-comptables de la zone. Et pour Mahammed Boun Abdallah Dionne, ces professionnels du chiffre pourraient davantage promouvoir et vulgariser ce nouveau statut qui «formalise l’exercice d’activités informelles». «Vous créerez ainsi davantage de valeur pour l’économie nationale. Vous devez nous aider, parce que l’Ohada a créé ce cadre simplifié du statut de l’entreprenant», soutient le chef du gouvernement.
Le recensement général des entreprises que l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) avait effectué en 2016 avait établi que sur les 450 mille entreprises recensées, les 97% opèrent dans l’informel.
La résolution de cette équation posée aux politiques de transformation structurelles de nos économies et d’amélioration de sa compétitivité, d’après Mme Marie Ba, présidente de l’Ordre national des experts-comptables et comptables agréés du Sénégal (Onecca), «nécessitera une forte implication de la profession comptable. Quitte à faire sauter certains clichés traditionnels caractéristiques de nos rapports avec cette catégorie d’entreprises». «La tâche sera ardue, mais nous y sommes préparés. Il s’agira pour nous de les formaliser, d’en faire des entreprises compétitives», déclare l’expert-comptable en chef.
Outre cet instrument qui a été introduit dans le droit Ohada, d’autres réformes en la matière ont été également enregistrées. Et celles-ci, explique Mme Ba, «placent la profession comptable au cœur du processus d’amélioration de la performance globale des économies des Etats, des entreprises, des investisseurs, des acteurs financiers et autres parties prenantes». En effet, précise-t-elle, «le rôle de conseil privilégié de la profession est indispensable pour réussir ces transformations. Pouvons-nous un seul instant imaginer l’entrée en vigueur du Syscohada dans sa version révisée, l’institution du guichet unique de dépôt des états financiers des entités estampillées de visa préalable de l’expert-comptable, le projet de plan comptable de l’Etat, sans l’intervention de l’expert-comptable ?»
Ainsi, rétorque le Premier ministre, «l’expert-comptable est au cœur des économie de nos pays en assurant la production d’informations comptables et financières fiables, destinées aux décideurs et acteurs de l’économie… L’expert-comptable demeure un des premiers conseils de l’entreprise qui est au cœur de l’activité économique. Et nos pays aujourd’hui ont besoin d’entreprises compétitives, performantes, innovatrices, génératrices de richesses, de croissance et d’emplois durables, donc de cohésion durable pour nos Nations. Pour réussir ce challenge, l’entreprise a besoin de se faire accompagner par l’expert-comptable, depuis sa création, la recherche de financement, la restructuration, l’évaluation et la transmission. L’expert-comptable peut donc être considéré comme créateur de valeur».
Cette manifestation internationale qui réunit des membres de la profession comptable, des ressortissants de l’Uemoa a pour thème «L’expert-comptable, créateur de valeur». Ce thème, selon Mme Ba, leur «permet d’affirmer avec force et conviction que les experts-comptables sont des acteurs de l’optimisation de performance attendue des entreprises, des Etats, du marché financier, des banques et des autres parties prenantes au développement. A ce titre, ils sont des acteurs essentiels de la création de valeurs, que celle-ci soit marchande ou non».
dialigue@lequotidien.sn