Le Sénégal compte 407 mille 882 entreprises dont 97% dans l’informel, selon les résultats de l’Ansd. Toutefois, le secteur informel ne reproduit que 16% du chiffre d’affaires produit par les unités économiques du pays estimé à plus de 11 milliards de francs Cfa.
L’activité économique est tirée au Sénégal par le secteur informel qui totalise à lui seul 97% des unités économiques, contre seulement 3% d’entreprises formelles, selon les résultats du Recensement général des entreprises (Rge) effectué par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). Le secteur informel domine dans toutes les branches sauf dans les services fournis aux entreprises représentant un taux de 14,3%, le transport et les télécommunications, 12,3% les bâtiments et travaux publics, 5,6% et les industries alimentaires, 41,4%. Ce secteur est aussi caractérisé par des entrepreneurs individuels instruits en arabe estimé à 29,3% et des chefs d’entreprises non instruits représentant 28,8%.
Cette étude partagée hier avec comme année de base 2014, révèle que le Sénégal compte 407 mille 882 unités économiques réparties sur l’ensemble du territoire national dont 52,1% exercent dans le commerce. L’enquête de l’Ansd a aussi dévoilé une forte dominance des Petites et moyennes entreprises avec 99,8%.
Le chiffre d’affaires généré par les 407 mille 882 unités économiques s’élève à 11 milliards 349,7 millions de francs Cfa. Le commerce produit la plus grande part avec 40,3%.
Le secteur informel, qui caractérise l’activité économique sénégalaise ne représente que 16,3% dans le chiffre d’affaires global. La plus grande part de celui-là provient des grandes entreprises qui représentent 69,6%, alors que les personnes morales produisent 80% du chiffre d’affaires.
Les banques ne financent que 4,9% des entreprises
Une bonne partie des entreprises, c’est-à-dire les 38,6%, s’autofinancent, relève l’étude de l’Ansd. Les banques ne financent que 4,9% des entreprises, là où les microcrédits accompagnent 13,4%.
En termes d’emplois, 844 mille 268 personnes sont employées par les entreprises. La région de Dakar concentre 51,7%, alors que celle de Kédougou détient la plus faible part du personnel employé dans les entreprises, soit 0,7%.
Aussi, 33,3% des travailleurs sont des femmes. Par ailleurs, ces dernières représentent 31,3% des entrepreneurs et sont plus actives dans les hôtels, bars et restaurants, 72,8%.
Taxes et impôts étranglent les entreprises
Les entreprises font face à des difficultés d’ordre fiscal dans leur exploitation, selon l’enquête de l’Ansd. Selon un document de cette agence, 17,2% des unités économiques dans le secteur formel ont déclaré que les taxes et impôts sont trop élevés. Le secteur informel quant à lui, est plus confronté à des problèmes liés à l’écoulement de la production, 30,5% et au manque de local adapté, 25,1%. Aussi, l’insuffisance de la demande demeure la contrainte majeure des entreprises, 32,1%.
Quid du Transport, de l’Elevage et de l’Agriculture ? Le directeur général de l’Ansd, Ababacar Sadikh Bèye, explique qu’ils ne sont pas concernés par l’étude. Ils feront bientôt l’objet d’une enquête.
Les nouveaux comptes nationaux révèlent un Pib de 30%
Les comptes nationaux ont été rénovés. 2014 est désormais retenue comme année de référence du système d’information statistique du Sénégal, en remplacement de l’année 1999. Au terme des travaux réalisés par l’Ansd et qui ont duré deux ans, le Produit intérieur brut (Pib) est ressorti à 9 milliards 789 millions de francs Cfa. L’on note une hausse de 30% comparativement à son niveau de 2014 évalué selon l’ancienne base de 1999. Cette hausse assez substantielle résulte essentiellement d’une amélioration de la couverture de l’activité économique, notamment avec la réalisation du recensement général des entreprises, la meilleure prise en compte des activités comme l’exploitation minière, la pêche continentale et l’aquaculture, l’hydraulique rurale, entre autres. En termes de structure par secteur, le poids du tertiaire a enregistré une augmentation passant de 52% à 54% comparativement à la base de 1999. La prépondérance de ce secteur est renforcée par la prise en compte des produits de la recherche et développement dans le tertiaire. En revanche, le poids des activités du primaire et celui du secondaire sont restés quasiment stables.
Ksonko@lequotidien.sn