Abdoul Doudou Ly est l’une des figures de l’Apr à Matam, même si la discrétion est de mise chez ce cadre quinquagénaire très porté vers le social. C’est un ingénieur qui a embrassé la politique à la faveur du lancement par le Président Macky Sall du programme Yoonou Yokkuté en 2011. Dans cet entretien, il revient sur le sens de son engagement politique et ses ambitions pour son terroir.
Comment êtes-vous entré en politique ?
Deux concordances de situations. D’abord, j’ai vécu une révolte intérieure déclenchée par la nécessité absolue de m’investir pour servir ma commune, et donc mon pays. Ensuite, la séduction par le discours, la démarche et la combativité du Président Macky Sall qui, dans l’opposition, a posé des actes forts et exprimé sa volonté de servir son pays au plus haut niveau. Sa vision axée sur la promotion d’une politique volontariste de développement était en forte adéquation avec notre volonté de servir les populations démunies face à leurs besoins primaires. Pour tout dire, le Président Macky Sall, par sa combativité, sa foi en ses idées, sa générosité d’esprit et son pragmatisme a fini de me convaincre de la pertinence de sa démarche.
Vous n’avez jamais eu un poste électif, malgré la pression de vos militants. Avez-vous des ambitions pour votre commune ou votre département ?
Il faut d’emblée souligner que la noblesse de la politique est dévoyée par la course aux titres. Notre seule ambition est de servir en accompagnant le Président Macky Sall de quelque manière que ce soit, de nous rendre disponible pour nos concitoyens, notamment ceux de la région de Matam qui nous a vu grandir. Nous avons en cela pu modestement aider nos concitoyens aux côtés du chef de l’Etat avec de fortes actions à caractère social, financées essentiellement sur fonds propres, dans la commune de Bokidiawé, notamment par le don de deux ambulances au centre de santé de Doumga Ouro Alpha, des dons réguliers d’outillages médicaux et de médicaments, la prise en charge de loyers d’appartements pour permettre à nos étudiants de continuer sereinement leurs études, l’équipement en matériels didactiques et informatiques de lycées, collèges et écoles, l’aide à la mise en place ou à la densification des réseaux d’adduction d’eau de certains villages pour m’en arrêter là… Mais le plus important est que les populations nous voient à leurs côtés.
Quelle lecture faites-vous de la dernière Présidentielle ?
Je voudrais d’abord me féliciter de la vision et de l’approche sélective des candidats par le système du parrainage citoyen. Cette approche a permis de trier sur le volet les candidats les plus représentatifs. Cela a également permis une économie substantielle de moyens financiers et un gain de temps. Autrement, il aurait été impossible de mettre en place la logistique pour tous les aspirants potentiels au fauteuil présidentiel. Je suis très fier de la victoire éclatante du Président Macky Sall au premier tour dans une transparence saluée par tous les observateurs nationaux comme internationaux. C’est une victoire pour laquelle l’ensemble des cadres de l’Apr se sont investis. C’est à Matam que le Président Macky Sall a réalisé ses meilleurs scores et nous ne pouvons qu’en être fiers. Je ne peux manquer de saluer la maturité du Peuple sénégalais qui s’est rendu en masse dans les lieux de vote et a procédé à un choix démocratique incontestable sur la base d’un bilan et des perspectives encore plus heureuses. Quoiqu’on puisse dire, il est indéniable que le Sénégal est résolument lancé sur les rampes du développement et nous n’avons aucun doute, au vu de ce qui a été fait jusque-là et des actes déjà posés, que le second mandat du Président Macky Sall, à travers la deuxième phase du Plan Sénégal émergent, sera d’une réussite historique à tous les niveaux. Nous ne saurions passer sous silence la suite politique donnée à cette élection avec l’appel à la concertation nationale à l’opposition patriotique, car ce pays se fera par ses fils et il est important que nous nous unissions autour de l’essentiel : le développement dans la paix. Cet acte est une preuve, s’il en fallait une autre, du leadership du président de la République.
Quelle appréciation faites-vous de la formation du nouveau gouvernement et la méthode du «fast track» prônée par le chef de l’Etat ?
Je suis plus que satisfait du choix des hommes et des femmes qui constituent cette équipe gouvernementale. Et je nourris beaucoup d’espoir avec ce nouveau gouvernement dont l’action semble résolument orientée vers l’efficacité et l’efficience. L’avenir le confirmera. Je suis donc totalement en phase avec le président de la République dans sa vision, sa démarche, ses choix et son orientation pour un Sénégal émergent, prospère et en cohésion. Il est malheureux d’entendre certains revendiquer des postes ou se plaindre d’avoir été déchargés ou remerciés. En équipe, chacun doit avoir l’humilité de savoir que nous sommes tous d’égale dignité dans notre soutien à Macky Sall. Et il n’est nullement besoin d’être dans le gouvernement pour travailler pour son pays. Modestement, cela fait 25 ans que nous contribuons au rayonnement de notre pays dans notre domaine d’activité, les Tic. Comme d’autres le font dans d’autres domaines. «Il faut un tout pour faire un monde», dit l’adage.
Justement, il y a un accent marqué sur les Tic, les télécoms, la télémédecine, l’e-commerce, l’e-enseignement dans la phase 2 du Pse. Et maintenant, tout un département ministériel est dédié à l’économie numérique. Qu’en dites-vous ?
On en parle depuis plus de 20 ans, mais l’impact de l’économie numérique est devenu bien plus important dans l’essor des économies. Et c’est devenu également un accélérateur et l’un des premiers leviers du développement. La robotique, la domotique, l’intelligence artificielle, la gestion des données, le big data, la digitalisation et l’économie numérique doivent soutenir l’économie traditionnelle telle que nous la connaissions. La donnée digitale est devenue à l’économie ce que l’or noir représentait lors du boom pétrolier. Nous sommes donc à l’ère de la révolution industrielle par les données. Le Président l’avait compris depuis longtemps et le renforcement de cette vision avec la création d’un département dédié permettra de faire focus sur ces axes. Nous en avons les ressources au Sénégal et des ressources de qualité. Je suis convaincu de ce dont je parle puisque j’évolue dans ce domaine. Nous n’avons donc pas besoin de courir après les pays du Nord pour nous faire une place au soleil dans ce créneau. Ajoutez à cela le dynamisme de nos opérateurs qui constituent de bonnes locomotives pour atteindre les objectifs visés.
A court terme, comment voyez-vous les futures performances de notre économie ?
Nous avions conscience que le Peuple sénégalais n’était pas dupe et qu’il avait fini de constater les actes forts de développement posés par le Président Macky Sall. Un très bon maillage autoroutier puisqu’aujourd’hui il m’est loisible de déjeuner à Matam après avoir pris le petit-déjeuner à Dakar. Le désengorgement de Dakar avec le Ter et Diamniadio, le rapprochement de Mbour et Thiès avec les autoroutes, l’éducation, la santé, et cerise sur le gâteau, le don d’Allah avec subitement des découvertes pétrolières et gazières… La mayonnaise prendra. Il ne reste plus qu’à travailler. Notre développement est entre nos mains, surtout à nous autres générations nées après l’indépendance. Et tout cela ne pourra se faire que dans la paix, la stabilité, la concorde nationale. Et par la grâce de Dieu, nous avons en Macky Sall un porte-étendard courageux et visionnaire.