Le ministre des Sports a annoncé la fin des travaux de l’Arène nationale pour juillet prochain. Une bonne nouvelle pour le président de «l’Association des amateurs authentiques» qui, cependant, souhaite l’organisation par la tutelle d’une visite de chantier. Car «nous avons notre mot à dire», souligne Amadou Mbaye, qui donne aussi son avis sur le débat sur les sanctions financières.

Quel est votre avis sur la sanction financière de plus de 7 millions infligée à Lac 2 au sortir de son combat perdu contre Modou Lô ?
Pour les coupures faites aux lutteurs, le Cng n’a fait qu’appliquer le règlement. Je les en félicite. Que ce montant soit excessif ou pas je suis en phase avec le Cng pour avoir appliqué le règlement. Et d’ailleurs, je trouve que le Cng n’a pas appliqué de manière stricte le règlement.

Donc vous vous attendiez à une sanction financière beaucoup plus corsée à l’encontre de Lac 2 ?
Evidemment ! Quand on jette un coup d’œil sur le montant qui est défalqué, je dirais que si le Cng avait suivi à la lettre le règlement, la sanction financière contre Lac 2 aurait été beaucoup plus corsée que cela. Parce que chaque sortie devait être sanctionnée de 15% du reliquat. Ce que j’ai à dire aux entraîneurs et aux managers, c’est qu’ils doivent parler à leurs lutteurs. Parce que si vous êtes engagé dans un combat, il y a le règlement qui est là et que l’on devrait respecter. En partant livrer son combat, Lac 2 savait qu’en cas de sorties délibérées ce qu’il encourait. Son entraîneur le savait aussi.

Votre association est-elle prête à intercéder auprès du Cng en faveur de Lac 2 ?
Justement, tout en remerciant le Cng d’avoir appliqué le règlement, nous demandons sa clémence. Nous allons, avec quelques membres de notre association, d’ici quelques semaines, solliciter le Cng pour qu’il fasse un geste en restituant quelque chose à Lac 2. C’est tout ce que nous pouvons faire. Parce que le combat a tardé à être ficelé et cela a généré beaucoup dépenses aux lutteurs. Nous nous attelons à rencontrer les responsables du Cng pour demander leur clémence. Et nous y travaillons.

Quel est votre avis par rapport à ceux qui réclament un bilan chiffré de l’argent tiré des lutteurs ?
Faut savoir que bien avant l’avènement de Abdoulaye Makhtar Diop, les gens ont crié urbi orbi sur l’argent qu’on défalque aux lutteurs. Du temps de Makhtar Diop, on avait demandé au Cng de publier le rapport. Quand cela a été fait, depuis lors on n’a pas entendu en parler. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que le Cng étant une entité d’exception n’a pas mandat de rendre public son rapport d’activité. Le Cng n’est pas une association ou une fédération, il rend compte à la tutelle. Le Cng rend compte après chaque exercice avec un bilan chiffré au ministre des Sports. Maintenant, concernant ce bilan chiffré, il n’y a que le ministre qui peut le rendre officiel et non le Cng.

Etes-vous d’avis que la lutte est frappée d’une crise financière à l’image de la saison dernière où aucun ténor ne s’est produit ?
Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que la lutte est frappée d’une crise financière c’est pourquoi les ténors ne sont pas produits. Si les ténors ne se sont pas produits, la saison écoulée, c’est dû au manque d’infrastructures. Maintenant que c’est résolu avec le stade Senghor comme solution provisoire, les combats se tiennent. D’ailleurs les combats qu’on est en train de voir, ce sont des combats de l’année dernière.

Justement, vous parlez d’infrastructures. Le problème sera bientôt réglé avec l’avènement de l’Arène nationale…
Ah oui tout le monde n’attend que ça. Mais là, j’ai une suggestion à faire : nous demandons au ministre des Sports de permettre à toute la famille de la lutte de faire une visite des chantiers de l’Arène nationale. Nous devons au moins faire l’état de lieux des travaux pour faire notre appréciation parce que cette arène nous est destinée.

Qu’est-ce qu’il faut pour faire revenir les sponsors leaders qui se sont détournés de la lutte à cause de la violence ?
Ce n’est pas à cause de la violence que les sponsors comme Orange et Tigo se sont détournés de la lutte. S’ils sont partis c’est parce qu’ils ont atteint leurs objectifs. Maintenant, il faut leur présenter une nouvelle formule, bien pensée, bien réfléchie avec une bonne stratégie pour les convaincre de revenir investir dans la lutte. Et c‘est un travail que devraient faire les promoteurs en s’attachant les services de spécialistes dans le domaine du marketing. Il faudrait un projet viable. Mais ce que je vois là c’est de l’informel. Je suis au regret de le dire. Il faudrait présenter aux sponsors un projet viable. Ils remettent ça au Conseil d’administration qui valide.

Pourquoi n’avoir pas pris l’option de travailler au sein de l’Association des amateurs de lutte au lieu de créer votre propre association ?
Chacun dirige une entité. L’Association des amateurs authentiques de lutte du Sénégal a son récépissé qui est dans le journal officiel. Nous sommes dans un pays démocratique. Pour scruter le ciel, on n’a pas besoin de se bousculer. Il y a de la place pour tout le monde. Les lois et règlements nous permettent de former notre association. Le fait d’avoir plusieurs associations ne fait que faire avancer la lutte. Mais cela ne nous empêche pas de tendre la main au monde de la lutte.