Parmi les premiers jeunes Sénégalais à profiter du projet Seed academy, Assane Faye, grand frère du basketteur sénégalais Mohamed Faye. Il vit depuis une vingtaine d’années aux Etats-Unis. Employé d’une grande compagnie américaine d’ingénierie, il doit sa réussite à sa rencontre avec le fondateur de Seed projet, Amadou Gallo Fall. Venu participer à la célébration des 20 ans de Seed, Assane Faye conseille aux jeunes pensionnaires de croire au projet de vie du centre en liant sport et études.

Vous êtes de la première génération de Seed. Aujourd’hui, après 20 ans d’existence, qu’est-ce que cela vous fait d’assister à l’anniversaire du centre ?
Il faut savoir d’abord que j’étais à Seed dès le début. Seed a commencé en 1998. J’ai quitté en 1996, mais le projet était le même. J’étais à l’époque au lycée Lamine Guèye à Dakar. Il n’y avait pas encore le centre de Thiès. C’est à Lamine Guèye que j’ai eu mon Bac D. J’étais en même temps un joueur de la Jeanne D’Arc. J’ai rencontré Amadou Gallo Fall durant les vacances en 1995. On a commencé à parler des possibilités qu’il y avait à allier sport et études aux Etats-Unis. A l’époque, je lui ai dit que les études étaient ma priorité. Ce qu’il a compris et il m’a trouvé une école aux Etats-Unis. Je suis donc allé à l’Etat de Main dans une ville qu’on appelle Bristol. C’était en 1996.

Avez-vous pu avoir une carrière dans le basket ?
J’ai pu jouer à l’Université du New Hamster en première division. La Conférence s’appelle America Its. Il y a de bonnes équipes. Il y a Boston University, Vermon… C’est là-bas que j’ai fait des études en ingénierie. C’est en 2002 que j’ai arrêté le basket, après ma graduation. Je suis allé travailler à Boston pour une compagnie anglaise. Ensuite, en 2004, je suis allé en Arizona pour faire un Master business en Nba. J’ai eu à travailler avec d’autres entreprises en tant que project manager. Et depuis 2010, je suis dans la compagnie de Warren Buffet. Tout ce parcours, je le dois à Amadou Gallo Fall qui m’a donné une opportunité en 1996 et qui a compris ce que je voulais. Je n’avais pas le talent pour jouer en Nba. Et je crois que c’est cela le projet de Seed.

Vous êtes un exemple parmi tant d’autres sur le projet de Seed…
Effectivement ! C’est ce que Seed peut apporter à tant de jeunes au Sénégal, à savoir avoir le privilège du choix entre les études et le sport. Personnellement, le problème ne s’est pas posé. Le choix était fait. J’étais à fond sur les deux, mais à un moment donné, j’aimais l’ingéniorat un peu plus que le basket. Donc, le problème ne s’est pas posé à mon niveau.

Quel est le message que vous adressez aux jeunes pensionnaires de Seed ?
C’est de se donner à fond, saisir les opportunités qui se présentent à eux. Ensuite, il faut développer des relations. Maintenant, après le diplôme, on a le choix. Mon petit frère, Mohamed Faye (international sénégalais), est passé à Seed. Il a connu la même trajectoire. Malheureusement, il n’a pas pu jouer en Nba. Ce sont des choses de la vie. Il continue sa carrière avec l’Equipe nationale et en Europe.

En tant qu’ancien, quels sont les projets que vous avez avec Seed project ?
Je suis souvent en contact avec Gallo en tant que consultant. C’est vrai que nous n’avons pas beaucoup de temps avec la charge de travail qu’on a. Cela faisait déjà un moment que je n’étais pas venu au Sénégal. Et cette année, j’ai tenu à être là pour les 20 ans. Quand je vois tout ce qu’il a fait, je dis qu’il est sur le bon chemin. C’est vrai qu’il y a encore beaucoup de boulot à faire. Et c’est pour cela que des gens comme moi doivent être là pour l’accompagner. A lui seul, il ne pourra pas le faire. Il a déjà beaucoup fait quasiment tout seul. Il y a de grands partenaires comme la Nba. J’espère que dans 10 ans, on sera encore là pour aider à développer ce projet. Mais déjà, les jeunes ont l’espoir au projet en place. C’est ce que Seed représente.

Et les autres comme vous, Gorgui Sy Dieng et d’autres qui ont réussi, quel message leur adressez-vous ?
D’abord aux jeunes, en leur disant que Seed n’est pas seulement aller forcément en Nba. Etre à Seed ne veut pas dire qu’on est dans une mini-ligue de la Nba. C’est plutôt une mini-ligue pour la vie. Si après Seed on peut aller en Nba, c’est bien. Mais c’est plus important d’avoir les outils pour être prêt à affronter la vie. C’est le message que je veux leur adresser. Pour les alumnis (anciens), il faut qu’ils comprennent que le «giving back» (redonner) est très important. On a tous besoin d’aider. En tant qu’Africain, Sénégalais, c’est notre devoir d’aider les jeunes pour leur offrir, à leur tour, les mêmes opportunités qu’on a eues.

Parlons de votre jeune frère Mohamed Faye ! Comment ça se passe actuellement pour lui ?
Je suis satisfait de sa carrière. J’aurais aimé qu’il soit en Nba. Il a compris que ce n’était pas possible pour lui. Il était à un doigt de rejoindre la Nba. Aujourd’hui, il est en Grèce. Il continue sa carrière et se sent bien là-bas. C’est le plus important. Il est devenu plus mature maintenant. C’est vrai qu’il a connu quelques moments difficiles dans sa carrière. Aujourd’hui, comme je dis, il est devenu plus responsable. C’est le plus important. J’espère qu’après sa carrière, il me rejoindra aux Etats-Unis pour travailler avec moi.

Avez-vous des projets au Sénégal ?
Actuellement non ! On verra l’année prochaine s’il y a des possibilités sur place.