«Certaines structures nous voyaient comme des concurrents»
«On nous attaque pour dire que nous finançons l’opposition»

Le prétexte était de faire le point sur les activités de sa structure 3 ans après le démarrage. Le Délégué général à l’entreprenariat rapide pour les femmes et les jeunes, Papa Amadou Sarr, pas pour les intimes, en a profité pour dévoiler la part de l’humain enfouie dans le responsable chargé de décider du sort des milliers des Sénégalais à la recherche de soutien et de financement de leurs activités. Il s’est confié sans langue de bois.

La Der est en activité depuis maintenant un peu moins de 3 ans, avec un budget de 30 milliards. Quel bilan affichez-vous aujourd’­hui de votre mission ?
La Délégation générale à l’entreprenariat rapide pour les femmes et les jeunes, communément appelée Der/Fj, a été créée par Son Excellence le président Macky Sall en septembre 2017. Nous avons commencé nos opérations en mars 2018 exactement, en termes de financement sur le terrain. Et nous pouvons affirmer sans aucun doute qu’à la fin d’août 2020, nous avons obtenu des résultats satisfaisants, qui ont eu un impact significatif sur l’économie sénégalaise, et les jeunes et les femmes que nous accompagnons depuis bientôt 3 ans.
Cela se manifeste à travers environ 60 milliards de Cfa que nous avons mobilisé, avec l’Etat du Sénégal et ses partenaires techniques et financiers, respectivement 35 milliards de l’Etat du Sénégal au cours de ces 3 dernières années, 25 milliards de ses Ptf locaux comme extérieurs, pour accompagner les jeunes et les femmes. Concrètement, en chiffres réels, depuis mars 2018, nous avons investi directement, 56,5 milliards octroyés grâce à un effet levier auprès d’institutions financières partenaires. Rien que pour 2020, en période Covid, nous avons pu financer plus de 20 milliards de francs Cfa, directement octroyés aux jeunes entrepreneurs et femmes, pour mitiger les problèmes auxquels ils ont fait face au cours de la pandémie, qui est toujours en cours. Il s’agit des agriculteurs, des tailleurs, de menuisiers, des transporteurs, des femmes qui sont dans l’artisanat, etc. Cela fait environ 45% de nos financements. Et nous avons touché 87 579 bénéficiaires directs sur l’ensemble du territoire national. 87% de ces bénéficiaires ont reçu des financements de ce que l’on appelle autonomisation économique pour les femmes et les jeunes. Plus de 200 mille bénéficiaires directs et indirects de façon globale. Nous avons pu formaliser et accompagner plus de 1600 Pme. Il faut rappeler que la Der/Fj promeut aussi la formalisation de l’entreprise sénégalaise. On ne peut avoir de financement de la Der/Fj, à partir de 100 mille Francs Cfa, si l’on n’est pas formel, si l’on n’a pas de registre de commerce ou de Ninea.
Toujours sur les chiffres, nous avons plus de 1700 personnes que nous avons financé avec ce qu’on appelle «nano-crédits», un nouveau produit créé par la Der durant la crise du Covid, et qui s’adresse aux femmes du Marché central aux poissons de Pikine. Nous leur offrons des petits financements de 20 mille, 25, jusqu’à 100 mille Cfa, et qui leur permettent d’acheter du poisson au jour le jour, le transformer et le revendre. Elles avaient avant, des problèmes avec des «usuriers», venant de l’étranger, qui leur prêtaient de l’argent. Par exemple, sur 10 mille francs, elles devaient rembourser avec 2000 francs de plus à la fin de la journée. Nous aujourd’hui, nous avons mis une «commission flat» de 500 francs qui leur permet de rembourser dans de bonnes conditions.
14 644 Tpme, financées dans ce que l’on appelle, des guichets hors autonomisation, de 500 mille francs et plus. En chiffres relatifs, 96,7% des bénéficiaires de la Der ont eu des financements économiques pour les femmes et les jeunes, et 2,9% qui ont eu des financements hors de ces guichets.
Nous avons mobilisés, avec la Bad et l’Afd, plus d’une centaine de milliards pour accompagner les femmes et les jeunes dans les 3 années à venir.

Vous dites avoir aidé à créer environ 80 000 comptes bancaires. C’est quand même énorme !
Effectivement. Aujourd’hui, nous sommes à environ 80 000 comptes bancaires créés à travers les banques et les Sfd. L’ouverture de ces comptes bancaires et de ces comptes Sfd permet aux femmes et aux jeunes d’avoir accès à l’instrument financière qu’est la bancarisation. Au-delà de cela, nous sommes en train d’acquérir les outils qui nous permettront de mettre en place des portefeuilles électroniques qui permettront aux Sénégalais et Sénégalaises d’avoir un porte-monnaie électronique et de ne plus se promener ou de faire des transactions avec du cash. On veut faire ce qu’on appelle en anglais le Cash paiement. Cela veut dire aujourd’hui que les femmes qui sont au marché au poisson, au marché Hlm, ou qui vendent des légumes n’auront peut-être plus besoin d’avoir du cash avec elles. Elles auront un «wallet», leur compte bancaire sur leur carte de paiement et leur téléphone mobile ; comme ça se fait déjà avec Orange Money ou Free Money pour ne pas les citer. Ce partenariat nous a permis d’être invités et félicités par la Banque centrale lors de la Journée de l’inclusion financière. Nous voulons aller au-delà. L’objectif est de faire chaque année 50 000 à 100 000 ouvertures de compte pour permettre à la population sénégalaise d’avoir un taux de bancarisation très élevé au-dessus de toute la moyenne de l’Uemoa ou même de la Cedeao. C’est notre objectif.

On a le sentiment que vous cumulez plusieurs tâches en votre sein. Vous semblez faire les missions de l’Adpme, du Fongip… Est-ce à dire que ces structures ne remplissent pas leur mission ?
La Der dès sa création, a travaillé en harmonie avec les partenaires. Pour les 6 premiers mois, nous avons travaillé en interne avec nos équipes, qui sont composées de banquiers, de juristes, d’économistes, de statisticiens, d’ingénieurs… sur les différentes politiques qui ont toujours existé en termes de financement et de promotion de l’entreprenariat des femmes et des jeunes. Nous avons vu ce qu’ont fait l’Anej, l’Anpej, l’Adpme, le Fongip, le Fonsis mais aussi les agences qui étaient là au temps des Présidents Abdoulaye Wade et Abdou Diouf, pour essayer de voir pourquoi ces structures n’ont pas marché, et apprendre aussi des bonnes pratiques. Notre optique a toujours été de créer des partenariats et des synergies des différents secteurs avec les différents partenaires. Il est arrivé qu’on ait du mal à travailler avec certaines structures, parce que ces entités nous voyaient comme des concurrents. Or, ce n’était pas le cas. Certains disaient que nous avions toutes les ressources et ils n’en ont pas. Nous avons créé des synergies et des partenariats avec ces structures pour essayer de sérier le travail. Certains font la formation, d’autres font l’accompagnement et nous, on se charge du financement. Pour le moment, ça marche tant bien que mal et la mayonnaise est en train de prendre. L’idée comme je l’ai dit dès le début, c’était de s’appuyer sur l’existant dans un souci d’harmonisation, de rationalisation, d’efficacité et d’efficience des politiques publiques. Je sais que la question arrive et beaucoup de gens le disent : oui, je suis pour l’harmonisation et la rationalisation du dispositif de financement et d’accompagnement des jeunes et femmes du Sénégal. Il y en a beaucoup qui ont les mêmes missions et objectifs avec des ressources financières diverses et variées. Cela mériterait d’être regroupé au sein d’une seule et unique entité. Je ne dis pas la Der, ou l’Adpme… Le chef de l’Etat prendra la décision qui sied.

Certaines de ces entités, dans ce souci de rationalisation, pensent que la Der devrait s’attacher à des financement innovants, à savoir la création de petites entreprises et laisser les gros montants à ceux qui ont déjà un peu plus d’expérience.
C’est une vision qui n’est pas forcément la mienne. Je le dis très clairement. Aujourd’hui, avec deux ans d’existence, ce que la Der a pu faire en termes de financement et d’accompagnement des Pme et des grandes entreprises, je ne vois pas sur la place à Dakar des entités qui ont eu à le faire. Les chiffres, je vous les ai donnés. Ces entités dont vous parlez, n’ont qu’à donner leurs chiffres et on peut aller sur le terrain pour voir l’accompagnement qui a été fait aux Pme, les Tpme ou les grandes entreprises ou demander à ces gens-là ce que fait la Der, et ces entités en termes de process, de rapidité de suivi et d’accompagnement et d’effets de levier que nous avons créées. Après, on pourra tirer la conclusion. Mais, je suis quasiment sûr que nous ne sommes pas les derniers de la classe. Loin s’en faut.

Vous n’êtes pas les derniers de la classe parce que vous avez eu plus de moyens que les autres…
C’est ce que les gens disent.

Vous avez eu plus de ressources qu’une banque qui vient de naître
Nous avons eu 30 milliards en 3 ans. Ce n’est pas 30 milliards par an. Il faut que les choses soient claires ! Au cours de ces 3 dernières années, pour des raisons diverses, l’Etat a alloué environ 35 milliards à la Der pour investir. Nous, à travers les effets de levier et les partenariats que nous avons eus avec des partenaires financiers locaux et internationaux, nous avons pu arriver à 60 milliards de francs Cfa. C’est un effet de levier. Encore une fois, on peut chercher mais ceux qui ont fait la même chose, il n’y en a pas beaucoup. Deuxièmement, l’Etat a voulu aussi nous accompagner à chercher des ressources financières avec d’autres bailleurs. Nous avons entamé des discussions avec la Banque africaine de développement et l’Agence française de développement pour avoir des prêts afin de pouvoir faire ces financements. Nous aussi à la Der, nous avons des partenaires que nous avons démarchés comme la Fondation Bill et Melinda Gates, la Fondation pour le développement de l’Afrique et des Etats-Unis pour une convention de 20 millions de dollars entre la Der et eux. Nous ne sommes pas couvés par le budget de l’Etat pour faire nos activités. Loin s’en faut ! Nous, nous sommes allés sur le marché, sur le terrain, auprès des banques de développement, des banques privées, fondations, Ong, associations pour chercher des ressources. Les entités dont vous parlez n’ont qu’à faire la même chose.

On note que vous avez plus de facilité à pouvoir lever des fonds ou convaincre des partenaires extérieurs par rapport à d’autres. Est-ce votre personnalité qui in­flue ou la garantie de l’Etat à votre structure ?
Ce n’est pas une question de personnalité mais une question de crédibilité de l’institution que le chef de l’Etat a mise en place et que nous avons pérennisée. Au bout de 2 ou 3 ans, des institutions comme la Bad ou l’Afd nous prêtent de l’argent. Comme vous l’avez dit, c’est l’Etat du Sénégal. La Bad ou l’Afd, quand elles prêtent de l’argent à la Der, elles travaillent avec l’Etat du Sénégal. Nous avons fait des démarches ; nous avons des relations personnelles dans ces institutions et l’Etat a facilité cela avec sa signature très respectée sur le marché international. Nous avons pu avoir ces ressources-là à plus d’une centaine de millions d’euros pour accompagner les jeunes et les femmes les deux dernières années. C’est salutaire mais ce n’est pas n’importe quelle institution ou agence qui va avoir cette réputation en 2 ou 3 ans. Il faudrait qu’on travaille tous ensemble et c’est pourquoi on parlait d’harmonisation. Le travail que nous faisons, le partenariat que nous avons, les relations, la crédibilité que nous avons créée, nous pouvons encore le faire profiter à d’autres structures de l’Etat pour l’accompagnement et le financement des femmes et des jeunes. Tout cela, c’est pour le bénéfice des femmes et des jeunes. Pour conclure sur cet aspect, je suis un adepte de l’harmonisation, de l’efficience et la rationalisation des dépenses publiques. Vous m’avez connu. J’étais au ministère des Finances. Je ne peux pas militer pour la dilapidation des ressources publiques.
Tout ce qui qui m’intéresse, c’est que les ressources financières qui sont collectées auprès de nos concitoyens, sous forme d’impôts, de taxes, de prêts, soient utilisées à bon escient de manière efficiente pour les résultats escomptés. C’est-à-dire aider nos femmes, nos frères et sœurs à trouver de l’emploi à être des entrepreneurs, à créer de la valeur et à créer de la richesse. C’est pour cela qu’on se lève tous les jours pour venir au bureau et accompagner les Tpe, les Pme, les coopératives, les Gie de femmes.

Quand vous voyez cette multiplication de structures d’appui aux jeunes et aux femmes, quelque part n’est-ce pas une forme de déperdition d’avoir plusieurs structures qui font quasiment les mêmes choses ? Comment y mettre de l’ordre ?
Le chef de l’Etat a demandé aux autorités compétentes, au ministre d’Etat Secrétaire général de la Présidence, au ministre des finances, de travailler à la rationalisation du dispositif d’accompagnement des Pme, Pmi. Vous en avez entendu parler c’était lors d’un Conseil des ministres. Aujourd’hui il y a un travail en cours, et je pense qu’avec le ressenti même des populations bénéficiaires, tout semble indiquer que nous allons avoir une seule entité ou deux pour pouvoir accompagner ces projets. Cela y va de la préservation des ressources publiques mais aussi de l’efficacité de l’action publique en faveur des cibles bénéficiaires.

En attendant que cela se fasse, quelles sont vos perspectives ?
En termes de perspectives, de façon concrète, aujourd’hui nous avons pu mettre en place le projet de promotion des initiatives entrepreneuriales au Sénégal. Et dans le cadre de ce projet il y a deux composantes, le Pavie 1 et le Pavie 2. Le Pavie 1 a déjà démarré et par rapport à ce nouveau projet que nous avons conclu en partenariat pour 150 millions de dollars -ce sont 100 milliards de F Cfa- sur 5 ans avec la Bad, l’Afd et avec une contribution de l’Etat du Sénégal autour de 30%. Le projet a pour ambition d’accompagner les femmes et jeunes entrepreneurs sur l’ensemble du territoire national. Le projet a déjà démarré et nous allons communiquer là-dessus, nous allons aller sur l’ensemble du territoire pour permettre un appui direct à l’intervention de la DerFj dans toutes les contrées du Sénégal. Ce projet nous permettra de consolider les acquis, de renforcer notre dispositif en mettant un accent particulier sur la structuration des chaînes de valeur agricole et artisanale et le renforcement des capacités des bénéficiaires dans les différents domaines d’intervention. Et la Bad et l’Afd y mettent tous leurs efforts pour nous aider, avec des cabinets internationaux au recrutement, à l’accompagnement et à l’identification du projet. Dans ce programme, ce sont les gros projets de 5 millions et plus. On va faire comme le Président l’a dit, des unités industrielles de transformation de la mangue, de l’anacarde, des unités d’abattage du bétail, mais aussi ce qu’on appelle des fermes jeunes agriculteurs émergents de 30 millions, des fermes Sénégal émergent de 200 millions à l’échelle départementale, pour faire travailler des centaines de jeunes sur 50 hectares. C’est aussi l’artisanat, des tailleurs modernes qui ont des financements de 10 à 15 millions et plus pour équiper leurs locaux. On a déjà commencé. Pour les jeunes filles qui ont des salons de coiffure, des instituts de beauté, des jeunes qui sont dans la cordonnerie, maroquinerie qui font des sacs de luxe fabriqués ici au Sénégal avec le cuir de Ngaye Mékhé, des jeunes tailleurs qui font des boubous traditionnels. Tout cela c’est pour vous montrer qu’avec les financements que nous avons acquis et que nous allons mettre en œuvre la première phase, c’est 74 milliards de F Cfa, nous allons cibler 150 mille emplois en 3 ans avec 60% destinés aux femmes. Ce programme contribuera à l’amélioration technique des bénéficiaires à travers la formation, le renforcement de capacités de 27 000 entrepreneurs, plus de 15 000 femmes, plus de la moitié, et la promotion de l’innovation et des technologies numériques qui constitue un volet important du Pavie, et 2200 en plus qui seront accompagnés à la transformation digitale, la digitalisation des Pme pour permettre aux entreprises d’avoir des outils de comptabilité, d’analyse pour permettre à ces jeunes d’être au cœur de la transformation digitale de l’économie du Sénégal.  Nous l’avons constaté avec le Covid-19 que sans l’outil informatique, la plupart des entreprises que nous avons accompagnées étaient vouées à l’échec. Ce mécanisme de financement sera accompagné d’un mécanisme de suivi évaluation rapproché de ces bénéficiaires. Nous avons des ingénieurs agronomes, des statisticiens, des économistes, des experts en suivi-évaluation en genre, en environnement qui vont aller dans chaque région avec la géolocalisation pour identifier chaque projet par département, par région par commune pour pouvoir leur apporter le soutien qu’il faut.

Avec derrière la police et les 4P ?
Oui Préfet, police, procureur, prison pour ceux qui ne payent pas, les récalcitrants, et ça je le réitère. Aujourd’hui nous sommes dans les 14 régions du Sénégal, dans les 45 départements et 552 communes du Sénégal.

Autant vous engrangez des succès, autant vous soulevez de la controverse, surtout que votre personne devient quasiment liée à celle de la structure que vous dirigez. Comment vous levez-vous le matin, est-ce que vous regardez sur Internet pour voir si vous n’êtes pas attaqué ou si on ne vous cite pas quelque part ?
Il y a eu depuis la création de la Der plusieurs procès d’intention à son encontre et de notre mission et les objectifs que nous cherchons à atteindre tous les jours. Nous mettons la plupart de ces attaques sur le coup d’une incompréhension de notre action, de nos motivations réelles qui participent d’une vision définie par le président de la République et que nous sommes en train de mettre en œuvre. Au lancement de la Der, on nous a caricaturés un peu partout, comme d’être un outil électoraliste au service du Président Macky Sall, pour gagner des élections. Je vous avais dit que la Der n’est pas au service du président de la République. Il y a eu des levées de boucliers, le président de la République qui m’a chargé de cette mission, il sait pourquoi il m’a mis là. Ce qu’il m’a demandé de faire je le fais : financer des jeunes femmes et hommes sénégalais sans aucune distinction politique, religieuse, sociale, pas de discrimination. Le président de la République ne prend pas son téléphone pour me dire de financer tel ou tel. Il nous laisse faire, nous avons un comité d’investissement avec des jeunes banquiers, ingénieurs qui font un excellent travail, c’est le lieu de les féliciter, de les remercier, ils travaillent tous les jours de 9h à 22h. On est dans toutes les régions, dans tous les départements, toutes les communes pour aider les femmes et les jeunes. Bien entendu il y a des mécontents qui viennent même de l’intérieur du gouvernement, mais cela ne nous empêche pas de faire notre travail matin, midi et soir. Dès le lancement de l’initiative, on nous avait caricaturés d’outil électoraliste de controverse. Même à l’intérieur, on nous attaque pour dire que nous finançons des gens de l’opposition. C’est ça la beauté de la Der, c’est un instrument inclusif d’équité territoriale, d’équité sociale au service de tous les Sénégalais comme le président de la République l’a dit, un Sénégal pour tous, la Der pour tous sans aucune discrimination ; c’est ce que je fais. Et le jour où je ne pourrai plus faire cela, je cesserai de faire ce que je fais, parce que je trouve du plaisir avec mes équipes d’aider ces femmes, ces jeunes de Ziguinchor à Matam en passant par Kédougou, Tambacounda, Bakel, qui viennent nous voir avec des projets dans l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’économie numérique, tous les secteurs. Et quand ils viennent nous voir, ils ne nous présentent pas leurs cartes politiques mais la carte d’identité sénégalaise avec l’identification nationale qu’on leur demande. Vous êtes sénégalais, vous avez entre 18 et 40 ans et on vous met dans la base de données et on traite votre demande. Sur toutes les autres considérations, libre à qui veut, de nous attaquer, je suis habitué aux attaques. Je travaille au Sénégal depuis 5 ans, mais j’ai aussi une douzaine d’années d’expérience à l’étranger, en France et aux Etats-Unis, j’en ai vu de toutes les couleurs. J’ai été attaqué de toutes parts, j’ai eu à me parfaire, j’ai été victime d’attaques racistes, ce qu’on me fait ici ça me laisse de marbre. Quand je me réveille le matin, je ne regarde pas la presse qui m’attaque. Des fois, c’est le service de communication qui m’avertit, je regarde, je laisse passer. Je sais ce que je fais, je suis sur la bonne voie et les gens peuvent continuer à parler. On dit que le chien aboie la caravane passe. Ce qui est important et que les gens ne comprennent pas, c’est que la DerFj a consolidé les acquis, s’est professionnalisée, on a développé une carapace. On peut dire ce qu’on veut, c’est dans l’adversité que nous serons encore plus performants.