Malang Diédhiou a arbitré avec succès des matchs à la dernière Coupe du monde en Russie. Au retour de cette compétition, l’arbitre international a décidé de ranger son sifflet. Dans cet entretien, il revient sur les raisons d’une telle décision.
Raisons de fin de carrière d’arbitrage
«Je suis un haut fonctionnaire de la République du Sénégal. Depuis 2008 déjà, je suis sur la scène internationale de l’arbitrage et depuis lors, je n’ai jamais pris de congés. 5 années après, je suis entré dans l’élite de la Caf et de la Fifa et le rythme de sortie à ce niveau est devenu récurrent. Ce qui fait que mon droit de congés qui me permettait un peu de compenser mes absences ne pouvait pas suffire. Les autorités de la République ont bien voulu m’accepter en m’autorisant toujours de sortir du territoire et de vivre passionnément l’arbitrage. Aujourd’hui que je suis arrivé à un niveau où mon âge ne peut pas me permettre d’aller à la prochaine Coupe du monde, même si je peux continuer jusqu’à la prochaine Can parce que la Fifa ne limite plus l’âge, mais tient compte de l’âge avancé de certains. J’ai décidé donc de laisser la place aux plus jeunes pour qu’ils puissent probablement, après la prochaine Coupe d’Afrique, être candidats pour la prochaine Coupe du monde. C’est une des raisons qui m’ont poussé à arrêter l’arbitrage. L’autre raison, comme je l’ai dit tantôt, c’est mon statut de haut fonctionnaire de la République du Sénégal et je dois aussi donner beaucoup plus de temps à ma carrière professionnelle».
Une audience avec le chef de l’Etat
«Je ne suis pas demandeur d’une quelconque audience. Je suis un arbitre et j’estime avoir fait mon travail. Maintenant, si le président de la République estime que je dois être reçu, si on nous convie à une audience, nous répondrons volontiers naturellement. Mais moi je ne peux pas demander une audience parce que j’ai été à la Coupe du monde. Si tout le monde s’amuse à envoyer des correspondances pour des audiences, son calendrier sera naturellement chargé. Je ne suis pas demandeur, mais je ne rejette pas de rencontrer le chef de l’Etat d’autant plus que lors de la cérémonie de remise du drapeau, j’étais là et j’ai eu l’occasion d’échanger avec lui».
Evénements marquants
«Beaucoup de choses m’ont marqué. Etre d’abord sur la liste des arbitres internationaux est un fait marquant et prendre part à une Coupe d’Afrique ou à une Coupe du monde, ce sont aussi des faits marquant, sans compter les matchs que nous avons eu à diriger. Mais je retiendrai une dernière image du but égalisateur du match Belgique-Japon qui a signé la fin de ma carrière, qui a été aussi une belle action qui a permis aux Belges de se qualifier à la dernière minute».
Regrets
«Aucun regret. (Il se répète), aucun regret… J’estime que ma carrière a été presque parfaite et donc je remercie le Bon Dieu et tous les gens qui ont prié pour nous, tous ceux qui nous ont soutenus durant toute notre carrière».
Partager son expérience
«L’arbitrage est une structure très organisée. Nous avons des instances de formation des arbitres. Je ne peux pas former des arbitres en dehors de ce cadre-là. J’appartiens à une structure qui est là, celle de Dakar. J’appartiens à la Commission centrale des arbitres, j’appartiens à l’Association nationale des arbitres du Sénégal. Ces structures organisent l’arbitrage sénégalais et peuvent me reconnaître la qualité de formateur et d’encadreur. Auquel cas, je les servirai loyalement au niveau de la base».
Plaidoirie de l’Anafs et de l’Asdecod : Malang Diédhiou mérite d’être reçu par le chef de l’Etat
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