Chef des Services techniques communaux de la mairie de Bambey, Mansour Ndiaye gère depuis bientôt 15 ans les questions liées aux inondations dans la commune. A ce titre, il a tenu à apporter des précisions par rapport à la mauvaise gestion du 1 milliard 973 millions de F Cfa.

Quelle gestion a été faite du 1,947 milliard alloué à la commune de Bambey ?
1 milliard 947 millions, c’était exactement le montant qui a été dégagé par l’Etat qui avait mis en place le Plan d’urgence de lutte contre les inondations. Ce projet a été entièrement financé par l’Etat du Sénégal et Bambey a été sélectionnée pour en bénéficier. Le projet conçu entre 2012 et 2013, les travaux ont pris fin en 2014 et ont été réceptionnés en 2015. Les gens parlent d’enveloppe, mais je précise qu’elle a été gérée par l’Etat du Sénégal. Ce n’était pas la mairie. Les travaux ont été menés par l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) et un nommé Pape Malick Ndiaye était le chef de projet. Nous avons conçu le projet ensemble et suite à un appel d’offres, une entreprise chinoise a bénéficié de ce projet. Les décomptes et les décaissements se faisaient à travers le ministère chargé des Inondations de l’époque, dirigé par un certain Khadim Diop. Les décaissements, le paiement, tout se faisait à Dakar. La mairie n’avait aucun sous de ce projet. Ni dans les caisses de la mairie ni dans les caisses du Trésor de Bambey. En tant que chef des Services techniques communaux, j’assistais aux réunions, aux visites de chantier… Et je peux affirmer qu’à terme, ces 1 milliard 947 millions F Cfa ont abouti à la création d’un bassin de rétention de 15 000 m3 d’eau, d’une station de pompage équipée de 2 motopompes de 400m3 d’eau, de la confection de caniveaux d’un linéaire de 4 km. C’est ce qui a été construit avec ce 1 milliard 947 millions F Cfa et l’argent n’a même pas suffi. Certaines populations de Bambey sont encore dans les eaux. Le maillage de la commune ne s’est pas fait entièrement. Dans les quartiers comme Dvf, les populations souffrent beaucoup des pluies. Il faut augmenter l’enveloppe.

Vous l’avez dit, les populations souffrent beaucoup. Quelles mesures envisagez-vous prendre pour y mettre fin ?
Aucune commune au Sénégal ne peut engager les dépenses liées aux inondations. Tout se chiffre en milliards. Une commune dont le budget n’est que de 300 à 400 millions ne peut engager de tels travaux. Des correspondances ont été adressées à l’Etat pour poursuivre les travaux. On a eu des promesses et actuellement il y a une équipe sur le terrain pour faire l’état des lieux. Nous gardons bon espoir. Si les travaux commencent cette année, il n’y aura plus d’inondations à Bambey d’ici 2019. Mais ce n’est pas sûr, ils sont encore en phase d’étude. Ce qui est sûr par contre, c’est que le 1,947 milliard a beaucoup servi. Aujourd’hui, certains quartiers, notamment Wahaldiam, ne souffrent plus d’inondations. Dans la zone appelée Naar Ga, par où on ne pouvait pas passer de juillet à octobre, la situation s’est aussi améliorée. De même à la Cité Douane (à Léona Nord).
Oui, mais les zones inondables persistent toujours à Léona Sud et Dvf. A l’approche des Législatives, des craintes se font sentir pour ce qui est des lieux de vote. Les populations proches du bassin de rétention constatent qu’il est déjà plein. Qu’entendez-vous faire pour dissiper toutes ces craintes ?
Oui je constate malheureusement avec vous que tous les centres de vote sont des écoles et que la plupart d’entre elles sont inondables, (Ecole 4, Ecole Annexe, Ecole 1 Cheikh Awa Balla, Ecole 3). 80% des écoles prennent de l’eau, c’est une crainte pour les élections à venir. Nous allons voir avec le préfet comment parer à toute éventualité. Pour ce qui est des bassins de rétention, il existe deux autres à Dvf. Ils sont à faible taux certes, l’un à 8 000 m3 et l’autre 7 000 m3, mais ils avaient promis d’agrandir et d’approfondir le bassin.