Me Babacar Ndiaye fait le point. Dans cet entretien, le président de la Fédération sénégalaise de basket revient sur la participation des Lions aux éliminatoires de l’Afrobasket dans un contexte particulier de Covid-19 ; tout en se projetant sur «Kigali 2021».
Quel bilan tirez-vous des éliminatoires de l’Afrobasket masculin avec la qualification des Lions ?
C’est un bilan très positif. Je suis satisfait du comportement d’ensemble de l’équipe tant à Kigali qu’à Yaoundé. Nous avons terminé premier de notre poule qui, il faut le rappeler, était la poule la plus difficile parce qu’il y avait deux mondialistes, à savoir le Sénégal et l’Angola. Il y avait aussi deux des meilleures équipes parmi les quatre meilleures africaines. Nous avons terminé à la première place devant l’Angola avec une équipe rajeunie. Ce qui nous donne quand même des espoirs quant à une bonne préparation de la relève. Il faudra effectivement renforcer cette équipe lors de l’Afrobasket à Kigali. Sur le plan disciplinaire, le comportement des joueurs a été aussi exemplaire. Idem pour l’encadrement technique, médical… Disons que c’est une satisfaction à tous les niveaux.
Est-ce que les conditions de préparation et d’organisation ont été réunies ?
C’est là où je félicite les joueurs parce que les conditions n’étaient pas des meilleures et ils ne se sont pas plaints. Moi-même, en tant que président de Fédération, je me suis plaint mais les joueurs se sont adaptés aux conditions, en pensant simplement aux aspects sportifs. Je dois quand même féliciter le président de la Fédération camerounaise qui a fait avec les moyens du bord. Mais je lui ai quand même demandé de revoir la prochaine fois, les conditions d’hébergement des équipes. J’ai l’habitude tout le temps de dire aux gosses qu’ils doivent avoir cette mentalité d’adaptation. Avec la situation sanitaire, il n’était pas possible de choisir notre propre hôtel.
Justement, avec cette situation sanitaire, comment avez-vous géré ces deux tournois dans ce contexte de Covid-19 ?
L’aspect sanitaire c’était en effet un élément nouveau à prendre en compte dans la préparation. C’est vrai qu’il y a eu un cas à Kigali et deux cas au Cameroun, mais Dieu merci, tous sont guéris. Par contre, il y a des équipes où il y a eu plus de cas de Covid. Je prends le cas de l’Ouganda qui a été interdit de jouer parce qu’il y avait beaucoup de cas dans l’équipe. On a fait trois tests pour aller au Cameroun. A savoir un test sérologique et deux tests Pcr. Sur place à l’aéroport, on a également fait des tests à l’aller comme au retour. A ce niveau, je félicite la Commission médicale qui a fait un travail extraordinaire. Souhaitons que la situation puisse revenir à la normale d’ici le prochain Afrobasket.
Il était question du paiement des primes aux joueurs à Dakar. Est-ce que c’est réglé ?
Pas encore. Mais ce n’est pas une nouveauté. Depuis 2015, les primes sont payées au retour des compétitions. Je ne veux pas me déplacer avec autant d’argent avec tous les risques que cela comporte. Nous sommes en train de faire les formalités nécessaires et d’ici la semaine prochaine, tout sera réglé.
Il y a eu beaucoup d’absences lors de ces deux tournois. Pensez-vous que l’équipe sera au complet lors de l’Afrobasket au Rwanda ?
Je n’ai aucune inquiétude à ce niveau-là. Le Sénégal sera à l’Afrobasket avec la meilleure équipe.
Et le cas de Georges Niang de la Nba qui n’a toujours pas honoré sa première sélection avec les Lions ?
Il a donné son accord à Boniface (Ndong). J’ai écouté une interview qu’il a accordée à Rfi dans laquelle il disait qu’il avait hâte de venir en Equipe nationale. Maintenant, le reste, c’est un problème administratif sur lequel nous sommes en train de travailler.
Est-ce que son dossier administratif sera réglé avant l’Afrobasket ?
Oui et nous travaillons là-dessus.
Parlons de la situation des binationaux. Les pays africains n’ont droit qu’à un seul naturalisé. Où en est le dossier au niveau de la Fiba ?
C’est un réel problème pour les pays africains. Je peux comprendre qu’on puisse dire que vous ne pouvez utiliser qu’un naturalisé. Mais ce que je ne peux pas comprendre, c’est qu’on puisse considérer quelqu’un qui est né de père et de mère sénégalais comme un étranger parce que simplement, il est né à l’étranger ou qu’il n’a pas eu son passeport sénégalais avant l’âge de 16 ans. Je pense que des efforts doivent être faits à ce niveau.
Le Championnat national a déjà joué la phase aller en l’absence du public et avec beaucoup de restrictions sanitaires. Pour un pré-bilan, vous dites quoi ?
Je suis très satisfait du déroulement du championnat. Maintenant, je crois que je vais convoquer les clubs pour faire une évaluation avant d’entamer la phase retour. Tout se passe bien. Il n’y a pas eu de cas de Covid déclaré. On joue et il y a eu de bons matchs. Le seul problème, ce sont les matchs à huis clos. Nous diffusons quand même les matchs sur Youtube pour permettre aux supporters de voir leurs équipes jouer.
Est-ce qu’il est possible d’avoir du public pour la phase retour ?
Si la situation s’améliore, on peut, peut-être, remplir le stade à 10, 20 ou 30%, mais pour cela on verra avec les autorités administratives. Par contre, aujourd’hui le problème qu’on a, c’est la Deuxième division. On ne peut pas jouer à huis clos parce que les matchs se jouent sur des terrains vagues. La D2 est restée deux ans sans jouer et il faut nécessairement qu’on joue. Je réfléchis sur la question avec le Directeur technique national, les présidents de Zones pour voir la décision à prendre. On a nommé les présidents de Zones. J’ai demandé au vice-président, Mamadou Ndiaye, chargé de la D2, de voir avec les présidents de Zones les possibilités de jouer et d’en informer la Fédération. Je crois que dès la semaine prochaine, il y aura des rencontres avec les présidents de Zones et les équipes. Après on verra comment démarrer la D2.
Sans la présence du public, pensez-vous que cela pourrait être un handicap pour avoir des sponsors au cours de la saison ?
On a quand même signé un contrat avec la Lonase. On est en négociation pour le renouvellement du contrat avec Orange. Depuis que la saison a démarré, on a quand même pu organiser et il n’y a pas eu une journée renvoyée faute de moyens.
Il y a deux ans, vous aviez organisé à Dakar Arena une journée de championnat. Allez-vous retourner sur place, cette année ?
Ce n’est pas intéressant d’organiser à huis clos à Dakar Arena. Le jour où le public sera autorisé à venir, ce serait bien d’organiser à Dakar Arena. C’est un stade qu’il faut utiliser, je suis d’accord. Mais la situation fait qu’il n’est pas intéressant d’organiser un match là-bas.
Deux pays, à savoir le Cameroun et la Côte d’Ivoire, ont manifesté leur volonté d’organiser l’Afrobasket féminin 2021.
Avez-vous des informations concernant le lieu où cette compétition devrait se tenir ?
Il faut dire que la Côte d’Ivoire s’est désistée. J’ai rencontré le président de la Fédération ivoirienne à Yaoundé et il m’a dit qu’ils ont renoncé à leur dossier de candidature. Donc, il y a de fortes chances que cela se passe au Cameroun. Et je crois que là-bas les conditions seront acceptables.
Quittons le parquet pour le terrain de football et parlons de la candidature du président de la Fédération sénégalaise, Me Augustin Senghor, pour la présidence de la Caf…
Me Augustin Senghor a notre soutien, c’est une évidence. En plus d’être président de Fédération, c’est un confrère avec qui j’ai d’excellentes relations. J’avais projeté de lui rendre visite, accompagné de mon Bureau fédéral, mais il est en campagne actuellement. Mais je lui ai envoyé des messages, je l’ai appelé pour l’encourager.
Que vous inspire sa candidature ?
Il a le profil du poste. Je connais l’homme. C’est quelqu’un de sérieux, compétent. Il est en train de travailler dans l’ombre. C’est sa nature. Les élections, ce n’est pas dans les radios et les télés que ça se gagne. Les élections se gagnent sur le terrain. Nous le soutenons moralement et prions pour sa victoire. Je crois qu’il peut être utile au football africain. Le reste, c’est de prier pour sa victoire le 12 mars Inchallah.