L’attente est longue pour Momar Sokhna Diop qui a éteint la semaine dernière une grève de la faim des victimes des démolitions de maisons dans sa commune. Cette situation partiellement réglée, le maire de Tivaouane Peul-Niagues appelle l’Etat à réactiver le dossier pour son règlement définitif. L’édile, qui ne digère toujours pas  l’agression physique que lui a infligée la Dscos lors des opérations de démolition, demande la tenue dans les plus brefs délais, de la réunion interministérielle promise par le Premier ministre pour que les meilleures dispositions soient prises pour les sinistrés.

Les victimes de démolitions ont entamé une grève de la faim la semaine passée. C’est quoi le problème ?
Les populations à force d’attendre ont pris la décision de mener une grève de la faim la semaine dernière. Ce que nous déplorons parce que si des personnes sinistrées en arrivent à cet extrême, c’est parce qu’elles sont vraiment en situation de désespoir total. Nous partageons leur peine et heureusement que  nous avons trouvé une solution. Il était question de rencontrer d’urgence le ministre Oumar Guèye  qui a joué un rôle majeur en réitérant les engagements du gouvernement. Cela a rassuré ces populations qui ont décidé de surseoir à ce mouvement de grève.  Je remercie ma population de cette compréhension. Ce sont des moments difficiles que personne n’aimerait vivre. Nous espérons que les solutions vont venir très rapidement afin qu’elles ne soient plus dans les mêmes dispositions pour mener d’autres actions.

Quelle est la situation six mois après les destructions de maisons ?  
Le 21 avril 2017, la commune de Tivaouane Peul-Niagues a malheureusement connu des difficultés avec la venue de la Dscos sur son périmètre. Nous avons eu des centaines de personnes qui ont vu leurs maisons détruites sans informations, sans sommations. Nous avons trouvé que cela était inadmissible, nous avons réagi à travers un conseil municipal pour condamner fermement ce qui s’est passé. Nous avons dénoncé les agissements de la Dscos au niveau de la commune, moi-même j’ai été victime d’agression de la part de la Dscos ; ce qui est inadmissible. Aujourd’hui fort heureusement les choses évoluent.
Dans quel sens évoluent-elles ?
Le chef de l’Etat en personne a pris des décisions sur ce dossier. Il a demandé aux services de l’Etat de procéder dans les plus brefs délais à l’évaluation des impenses. Naturellement quand on vient casser quelque part on doit remplir des préalables et, ces préalables n’ont pas été respectés. Les services de l’Etat sont venus, ont détruit sans recensement des impenses et pire des familles se sont retrouvées dans la rue du jour au lendemain sans aucune information. Donc le chef de l’Etat a pris la décision de demander à ses services plus particulièrement à la préfecture, à la gouvernance, à l’Ageroute de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que dans les meilleurs délais, les sinistrés retrouvent leurs droits sans tarder. Une réunion interministérielle va se tenir pour régler la question pour de bon.

Mais pratiquement rien n’a bougé …
Nous sommes à plus de cinq mois et malheureusement les services tardent à venir. Donc nous sommes aujourd’hui désolés de le dire, nous voulons vraiment que le chef de l’Etat et le premier ministre réactivent ce dossier pour que des dispositions soient prises. J’ai eu privilège de rencontrer le Premier ministre qui a réitéré les engagements du chef de l’Etat. J’ai eu engagement ferme de sa part que les dispositions allaient être prises très rapidement. Il était déjà prévu une première réunion à la fin du mois d’aout mais malheureusement avec les événements qui ont suivi, c’est-à-dire le remaniement (ministériel), l’installation de l’Assemblée nationale, les passations de services,  nous n’avons pas pu tenir cette réunion. Le Premier ministre s’est engagé de reprogrammer cette réunion mais au constat ça tarde toujours. L’idéal est que cette réunion se tienne le plus tôt pour que les populations puissent, au delà des impenses, trouver une solution qui pourrait leur permettre de vivre en paix.
Il y a toujours chez les populations la psychose de voir leurs maisons être détruites d’un jour à l’autre
Ce genre de situation nous ne le revivrons plus à Tivaouane Peul-Niagues. Le chef de l’Etat a demandé à la Dscos que de telles situations ne se répètent plus dans la commune et généralement au Sénégal. Les pratiques de la Dscos, qui consistaient à venir détruire sans informer le premier magistrat de la commune, ce sont des choses inadmissibles et intolérables. J’ai reçu une lettre du gouverneur m’informant que des décisions ont été prises dans le sens où dans l’avenir, nous ne verrons plus la visite de la Dscos sans que le maire ne soit informé au même titre que le préfet du département.

Donc vous vous attendez à une issue favorable et définitive ?
Nous sommes beaucoup plus engagés aujourd’hui. Au moment où ces destructions se faisaient, nous étions tous sous le choc de ce qui se passait. Il est inadmissible que de tels comportements puissent être constatés au niveau de notre commune et nous avons toujours été du côté des populations et nous le serons toujours. Ces populations sont dans leurs droits, ce sont des citoyens qui ont pris leurs économies qui ont décidé de leurs emplois et qui malheureusement se sont retrouvés comme ça dans la rue du jour au lendemain. L’engagement réciproque entre les populations et nous, nous permet de pouvoir attendre sereinement une solution favorable de la part de l’Etat.