Après un mandat à la tête du Conseil départemental, Saliou Samb veut désormais la mairie de Mbour, dirigée par Fallou Sylla. Lui qui se considère comme le seul candidat de l’Apr minimise les ambitions affichées de ses camarades de parti comme Cheikh Issa Sall. S’il ne nomme pas souvent le sortant, M. Samb dresse cependant un bilan peu reluisant du Socialiste. Vous venez de boucler un mandat à la tête du Conseil départemental de Mbour. Que peut-on retenir de votre bilan ? 

J’ai été élu en 2014 comme président du Conseil départemental de Mbour. C’était la première fois qu’un Conseil départemental a été créé au Sénégal. Les moyens étaient limités parce que c’était le balbutiement d’un système avec l’Acte 3 de la décentralisation. Face à cet énorme défi, nous avons défini notre feuille de route. Avec 9 compétences transférées sur nos épaules, nous avons décidé délibérément, pour ce mandat, de mettre  plus l’accent sur l’éducation en changeant le visage de certains collèges et lycées du département et de la commune de Mbour par la construction de toilettes, la fourniture de tables bancs et de matériel didactique. Sur le plan de la santé, nous sommes le Pca de l’hôpital de Grand Mbour. Et le Conseil départemental a décidé de tout faire pour relever le plateau technique de l’hôpital en rendant fonctionnels les blocs opératoires, en renforçant la maternité. Et pour la santé mentale, nous avons pu avoir, avec nos partenaires d’Esquirol, la construction d’un centre psychiatrique qui a coûté 200 millions. Sans oublier la construction d’un château d’eau pour l’hôpital de Grand Mbour et la mise à disposition de deux ambulances. Nous avons pu faire toutes ces réalisations alors que notre budget qui avoisine les 200 millions ne peut pas faire tout cela. En plus de cela, nous avons mis à la disposition de l’hôpital deux ambulances.

Des responsables de la majorité présidentielle ont proposé votre candidature à la mairie de Mbour. Ap­paremment vous l’avez acceptée. Est-ce à dire qu’il est plus facile de gérer une mairie qu’un Conseil dé­parte­mental ?
Quand j’ai commencé à faire de la politique, je voulais prendre la mairie de Mbour. D’ailleurs, j’étais candidat et, par la grâce de Dieu, c’est Fallou Sylla qui nous a tous battus à plate couture. Mais par la suite, avec le travail que nous avons fait, avec la confiance de nos camarades et celle du chef de l’Etat, j’ai été élu président du Conseil départemental de Mbour. Je suis un homme de défi et avec le Conseil départemental j’ai un bilan comme vous le voyez. D’ailleurs nous avons un projet de construction d’un hôpital de niveau 3, c’est mon projet. Et depuis 2017, je cours après ce projet validé par le président de la République et le ministre de la Santé. J’ai trouvé des partenaires et le financement, et j’ai l’ambition de le réaliser à la mairie. C’est mon bébé. Maintenant, j’avais un problème d’emplacement. J’ai été voir le maire de Mbour qui m’a dit que l’assiette foncière n’avait plus de place. Je me suis rabattu sur le maire de Malicounda qui, avec sa réactivité légendaire, m’a donné 4 ha pour la construction de cet hôpital qui aura une capacité d’accueil de 340 lits sur trois étages. Nous constatons que la ville de Mbour est en train de grandir, mais si l’on n’y prend garde, elle sera une ville dortoir. Nous avons les solutions pour faire face à cette population galopante et à cette urbanisation sauvage. Nous voulons une équipe gagnante avec les fils de Mbour pour relever ce défi d’un Mbour émergent. Je remercie mes camarades qui ont eu cette générosité et cette sagesse de penser que je peux porter ce combat-là. Et je l’ai accepté avec beaucoup d’humilité et de responsabilité. Je sais que ça ne sera pas facile, mais avec le Stade de Mbour, je me suis battu, je me suis sacrifié. Avec des personnes dévouées, nous avons pu réussir notre mission et c’est ce même engouement qui me motive davantage pour rendre la ville de Mbour émergente. C’est possible, car autour de Mbour déjà il y a des communes qui sont en train d’émerger avec des maires comme Maguette Sène de Malicounda, Serigne Guèye Diop de Sandiara, qui sont des exemples et des visionnaires. Donc, la commune de Mbour mérite quelqu’un qui connaît ces enjeux-là.

Depuis un certain temps, l’on note à Mbour une floraison de candidatures au sein de l’Apr. Ne craignez-vous pas de revivre le syndrome de 2014 où l’Apr avait perdu la mairie à cause des divergences ? 
Au sein de l’Apr, il n’y a pas une floraison de candidatures. Je suis le seul candidat du parti dans la commune de Mbour. Vous en connaissez d’autres ? Pour la première fois, l’Apr à un seul candidat. Tous les candidats du parti en 2014 ont accepté de porter la candidature de Saliou Samb. Que ça soit Oumy Sylla Ndiaye, Baye Seck Ndiaye Wade, Fatou Faty, Dr Diba, Bocar Ly, les jeunes Malick Ndiaye, Adama Diop, les sages avec Baïla Weber, les cadres avec Atoumane Ndiaye… Bref, je dirai 98% de l’Apr travaillent bien ensemble dans cette coalition. Il y a aussi beaucoup de partis alliés qui sont autour de ma candidature, ce qui est une très bonne chose. Nous allons travailler ensemble pour élargir cette coalition. Et comme l’a décidé le Président, le moment venu, il va choisir celui qui va la diriger. Donc nous sommes dans cette dynamique de mobilisation et d’unité pour asseoir une coalition gagnante.

Vous dites que vous êtes le candidat de l’Apr. Que dites-vous de Amdem qui a aussi son candidat, en l’occurrence Cheikh Issa Sall ? 
Amdem c’est Amdem, et l’Apr c’est l’Apr. Est-ce que vous avez vu une fois des mouvements dans des partis politiques ? Pourquoi vous n’avez pas dit Amdem est du Ps. Amdem a son siège et l’Apr a aussi le sien. Pour moi, Amdem travaille pour le Président, Pape Hamady Ndao travaille pour le Président, le Ps et l’Afp aussi. Nous sommes dans le Benno et l’Apr est dans cette coalition avec ses alliés. Donc Amdem est un allié de l’Apr et il a son président. Moi je suis le coordonnateur de l’Apr dans le département et le candidat officiel désigné de l’Apr dans la commune de Mbour.