ENTRETIEN AVEC… Sanoussy Diakité, responsable Apr Kolda : «Je suis candidat à la mairie avec la bénédiction du Président Macky Sall»

Face à la pandémie du Covid-19, Sanoussy Diakité soulève des pistes de solutions pour vaincre la maladie. L’ancien Dg de l’Onfp souhaite la collaboration entre la médecine moderne et celle traditionnelle en utilisant le patrimoine génétique végétal. Cet Expert-évaluateur du Sénégal fonce tout droit vers le fauteuil de la mairie de Kolda aux prochaines locales.Que pensez-vous de la gestion de la deuxième vague du Covid-19 ?
La deuxième vague, comme on l’appelle, montre une plus grande virulence, beaucoup de décès, plus de cas. C’est inquiétant puisque les spécialistes déclarent que ce qu’on est en train d’enregistrer dépasse largement ce qu’on a noté pendant la première vague. Lors de la première vague, le Sénégal s’est distingué par une gestion efficace de par les dispositions, au point qu’au niveau mondial, notre pays a été classé au deuxième rang. Alors, par rapport à cette deuxième vague aussi, il y a des mesures que les autorités ont prises qui, malheureusement, tardent à être respectées par les populations. C’est le cas du port de masque, qui n’est pas systématiquement appliqué dans les lieux publics. Moi, je considère que le masque barrrière est la principale arme pour lutter contre la pandémie. D’ailleurs, d’autres pays l’ont privilégié et n’ont même pas recouru au couvre-feu ou au confinement. Donc, la solution se trouve là, avant même qu’on ne parle de vaccins.
Justement que vous inspire ce débat sur les vaccins ?
Je considère que nous aussi nous avons des solutions qui nous sont propres. La pandémie est un problème auquel nous sommes confrontés. Donc on doit faire face à ce problème avec nos ressources. Et là, nous avons principalement les ressources humaines et les ressources naturelles qui nous permettent d’attaquer cette maladie de manière efficace. Il suffit qu’on mette en avant une organisation parfaite comme on sait le faire au Sénégal. Je crois au génie de l’humain qui est partout chez tous les peuples. Je crois que c’est un tournant qui doit marquer l’installation de nouveaux paradigmes dans les relations internationales. L’Afrique va repositionner son leadership, justement en cherchant des voies de traitements inédits, méconnus mais qui appartiennent à notre patrimoine. Moi j’aurais très bien apprécié qu’on mette ensemble les scientifiques, les chercheurs en médecine, ceux qui connaissent notre patrimoine génétique végétal, ceux qui sont dans la médecine traditionnelle, et qu’on leur dise : «Nous voulons une solution.» Forcément, la solution sortira.
Vous avez confectionné et distribué des masques lors de la première vague. Que comptez-vous faire pour cette deuxième vague ?
Il faut insister sur le port du masque. J’entends dire que le masque confectionné de manière artisanal ne serait pas efficace. Je m’inscris en faux parce qu’aucune étude ne l’a prouvé. Au contraire, les masques dits chirurgicaux sont a priori destinés au personnel médical alors que les masques barrières tels que conçus par la norme ont été faits pour être utilisés par le grand public. Attention, le masque chirurgical doit être utilisé dans un contexte et milieu déterminés. Donc le milieu ouvert est destiné aux masques barrières, à bien porter correctement pour se protéger. On ne libère pas le nez pour respirer, on parle librement avec le masque et on ne suffoque pas. Ces masques peuvent toujours être confectionnés par nos tailleurs. En fait, j’ai déjà conçu un dispositif de confection de masques barrières et j’ai voulu capaciter les artisans tailleurs à le faire selon la norme. Maintenant, il appartient aux différents acteurs de propager cela et de se l’approprier pour en faire une production importante. Ce que j’ai proposé au maire de Kolda, c’est que je puisse renforcer les capacités des différents tailleurs à confectionner des masques barrières tels que recommandés par la norme. J’ai montré que c’est bien possible et efficace et j’ai amorcé un processus. Mais c’est dans les institutions que ça doit être davantage diffusé.
Quelle appréciation faites-vous de la gestion du maire Abdoulaye Bibi Baldé ?
Vous savez, je ne veux pas me prononcer sur la gestion du maire pour le moment. L’heure de l’évaluation du bilan du maire arrivera. Pour l’instant, je me concentre sur ce que j’apporte et sur ce que je peux apporter aux populations de Kolda. Mais ce que je déplore, c’est la question du budget de la mairie qu’on dit être de 1 milliard 200 millions. J’ai été conseiller municipal en 2009, sous Bécaye Diop. Le montant du budget de la mairie n’a pratiquement pas bougé, alors que Kolda a vraiment beaucoup grandi entre temps. Je trouve cela ahurissant ! Ce budget de la mairie est sans comparaison possible avec l’envergure de notre ville. Kolda mérite un budget en fonction de ce que la ville représente. Et je ne parle pas des autres problèmes. Quand je vois qu’on a procédé à un morcellement sur un lieu sacré qui est un ancien cimetière de Kolda, du quartier Saré Moussa, j’ai eu le cœur meurtri.
Est-ce que vous maintenez votre candidature à la mairie ?
Evidemment, je maintiens ma candidature à la mairie de Kolda. Je précise que cette ambition-là est en droite ligne de mon engagement social qui ne date pas d’aujourd’hui. On m’a toujours vu en train d’entreprendre à l’échelle de la communauté. Quand je vois qu’il est possible d’apporter des solutions pour améliorer les conditions de vie des populations, le cadre de vie et donner la chance par les dispositifs à créer, à tout un chacun de se promouvoir et de réussir, je ne vais pas me priver d’exprimer cette ambition-là. Je répète que je suis candidat avec la bénédiction du Président Macky Sall.
Peut-on s’attendre à une unité des différentes tendances dans votre parti, l’Apr ?
Je suis le chantre de l’unité ici parce que j’ai toujours prôné la concertation. Justement un parti a sa propre vie. Mais ici, on n’a jamais voulu donner une vie propre à l’Apr, avec des réunions et des instances qui se tiennent, où on discute et on peut se comprendre. Et le seul cadre qui parle ou agit au nom de l’Apr, c’est la Coordination des comités de base. Et cela, en l’absence de cadres comme la Coordination départementale de l’Apr de Kolda, qu’on a laissé mourir. Donc, ce que vous appelez divergences, je le qualifierais plutôt d’«expression diversifiée des ambitions». Et cela est normal dans un parti. Je reste ouvert au dialogue, je ne suis pas un nihiliste ni quelqu’un qui a des idées figées dans un carcan.