Environnement – Abdou Karim Sall sur la lutte contre les changements climatiques : «Le Sénégal n’a aucune leçon à recevoir des pays développés»

Dans la lutte contre les changements climatiques, le Sénégal n’a aucune leçon à recevoir des pays développés. Car, il est déjà à plus de 30% de mix énergétique, a révélé hier Abdou Karim Sall, lors du vote du budget de son ministère, arrêté à 37 milliards 993 millions 685 mille 121 F Cfa.Par Ousmane SOW
– L’Afrique est en train de payer un lourd tribut des effets des changements climatiques, alors qu’elle n’émet pas plus de 3% d’émissions de gaz à effet de serre. Abdou Karim Sall, qui a participé au sommet du Cop 26 tenu à Glasgow, rappelle que la question sur l’érosion côtière a été au centre des débats, parce qu’il s’agit de trouver les moyens pour l’adaptation au changement climatique. Selon lui, le Sénégal a joué un rôle éminemment important, en insistant sur la décision «courageuse» et sans «équivoque» du chef de l’Etat pour répondre aux pays développés, qui veulent arrêter les financements liés à la transition énergétique. «Et c’est là encore une fois, une injustice de trop que le Sénégal et les pays africains ne sont pas prêts à accepter», affirme M. Sall. AKS enchaîne : «Le Sénégal n’a aucune leçon à recevoir des pays développés, en ce qui concerne notre trajectoire de développement sobre en carbone. Nous sommes à plus de 30% de mix énergétique et c’est du concret.»
Face aux députés lors du vote du budget de son ministère hier, Abdou Karim Sall a été interpellé sur le programme Xeyu Ndaw Ni (l’emploi des jeunes), le trafics de bois, le reboisement, la déforestation, le renforcement de moyens humains et logistiques des agents, la loi sur le plastique, la pollution, l’érosion côtière et les feux de brousse. En détails, il rappelle que son département a bénéficié d’un quota de 10 mille places dans ce programme, dont 7 mille concernent l’Agence sénégalaise de la reforestation et de la grande muraille verte, 2 mille pour la direction des Eaux et forêts, chasses et conservation des sols et 1000 pour la direction de l’Environnement et des établissements classés, afin de mettre en place une brigade de surveillance. «Ses réalisations, programmes, l’empois des jeunes; c’est du concret, c’est visible, c’est palpable», note-t-il.
Concernant les sachets plastiques, M. Sall compte sur l’appui des populations. «Nous avons l’engagement de rendre effective l’application de cette loi, pour que de manière irréversible, le Sénégal se débarrasse à jamais des sachets plastiques. Et nous comptons sur le soutien de tous les Sénégalais pour rendre effective l’application de cette loi, au grand bonheur de notre environnement», rassure le ministre de l’Environnement et du développement durable. Dans le même ordre d’idées, il a indiqué que plus de 70 tonnes de sachets plastiques ont été saisies depuis le début de l’application de la loi et une partie a été incinérée dans une cimenterie. «Pour arrêter l’hémorragie, il fallait attaquer les grossistes. Et dans les jours à venir, dit-il, les dispositifs de la lutte contre le péril plastique seront renforcés et des brigades mixtes effectueront des patrouilles de manière régulière.»
Le budget du ministre de l’Environnement et du développement durable a été arrêté à 37 milliards 993 millions 685 mille 121 F Cfa. Soit une hausse de 12 milliards en valeur absolue et près de 48% en valeur relative.
Stagiaire