A Joal-Fadiouth comme dans la plupart des municipalités, la gestion des ordures est un véritable casse-tête. Confrontée à de sérieux problèmes d’insalubrité, elle essaie de trouver la meilleure option. Le coordonnateur de la Société nationale de gestion des dé­chets (Sonaged), Mass Thiam, précise que la commune va mettre en place un système de nettoiement permanent. Elle va aussi intégrer un certain nombre de jeunes de Joal dans le programme présidentiel «Xeuyou ndaw gni» pour prendre en charge cette question. «Donc nous étions venus symboliquement lancer cette opération avec la maire, Mme Aïssatou Sophie Gladima, mais également procéder à la remise de matériels aux intéressés. Nous allons aussi mettre en place un dispositif qui permettra d’éradiquer l’ensemble des dépôts sauvages que nous avons recensés au niveau de l’entrée et de certains quartiers périphériques, mais surtout laisser un système de pérennisation après.» Il enchaîne : «Nous avons prévu, en relation avec la maire, de mettre en place une petite commission qui va essayer de fédérer l’ensemble des ressources qui sont disponibles au niveau de la commune, notamment les ressources du Fera mais aussi celles des programmes Xeuyou ndaw gni du ministère de l’Environnement, parce qu’il lui tient à cœur que cela soit mis en synergie pour une plus grande efficacité au niveau opérationnel.» Une première vague de recrutement de 25 personnes, pour la collecte des déchets, a été effectuée à Joal-Fadiouth.
Aujourd’hui, la maire de cette commune se réjouit de la mise en place de ce dispositif, qui va désormais donner un coup de balai à Joal, pour rendre le cadre de vie plus agréable. Et ce projet est essentiel pour rendre la ville plus attractive. «Joal est une ville touristique, nous recevons beaucoup d’étrangers et vous l’avez constaté, en rentrant dans Joal, vous n’avez même pas envie d’arriver, c’est pour cela que depuis un an nous cherchons à mettre en place ce système. Ce projet est d’une importance capitale ; en plus de rendre la ville propre, il offre des emplois aux jeunes. J’en profite pour dire aux jeunes qui sont recrutés qu’il n’y a pas de sot métier. Aujourd’hui, avec ça, quelqu’un peut soutenir ses parents, prendre une partie de son argent pour pouvoir financer ses études, aller plus loin et pourquoi pas, être un directeur demain», souligne Mme Sophie Gladima.
Par ailleurs, elle a insisté sur la pérennisation de ce système. Pour l’instant, il est prévu la mise en place des points de collecte, des points secondaires de traitement et des points de valorisation. Mais, ce dispositif risque de se heurter à un problème d’espace pour recevoir ces ordures. Mme Sophie Gladima prône la mise en place d’un projet intercommunal de gestion des déchets. «On ne peut pas avoir des points de valorisation partout, il faudrait qu’on trouve des communes qui ont plus d’espace pour abriter ces genres d’infrastructures. Lorsqu’on fera le tri, vous voyez ? Si vous avez du papier, il nous faut de petites unités pour transformer ce papier, c’est ce qu’on appelle le papier recyclé. Tout ce qu’on va vendre, si ça vient du recyclage, on doit le mentionner. Si on prend le fer, ça pose moins de problèmes, mais tout ce qui est bois, plastique, peut être recyclé et cela veut dire qu’il faudrait qu’on ait des entreprises pour le faire. Nous allons travailler dessus», annonce la maire de Joal-Fadiouth.
Par Alioune Badara CISS – abciss@lequotidien.sn