Selon un rapport publié ce mardi 30 octobre par le Fonds mondial pour la nature (Wwf), la terre a perdu 60% de ses vertébrés sauvages entre 1970 et 2014. «Planète vivante» est un nouveau cri d’alarme pour la planète. Une cinquantaine d’experts ont contribué à ce rapport qui reprend également plusieurs grandes études scientifiques publiées sur le sujet. Le rapport est basé sur le suivi de plus de 16 mille 700 populations (4 000 espèces) : recensements par caméras, suivis des traces, programmes de recherche ou sciences participatives…
Premier constat : le nombre de vertébrés sauvages sur terre a diminué de 60% entre 1970 et 2014. Il s’agit des mammifères, poissons, oiseaux, reptiles et amphibiens. En ce qui concerne les animaux d’eau douce, le déclin est encore plus critique, atteignant 83%. Cette extinction s’accélère particulièrement pour cinq grands groupes : oiseaux, mammifères, amphibiens, coraux et cycadales, une famille de plantes anciennes.
Dégradation des habitats et surexploitation
En cause en premier lieu, la perte ou la dégradation des habitats. Le rapport prend notamment l’exemple de la population d’éléphants dans la zone de Selous-Mikumi, en Tanzanie, qui a diminué de 66% entre 2009 et 2014. Depuis 1976, l’espèce a subi un déclin de 86%, essentiellement lié au braconnage, mais la surexploitation n’est pas en reste. Depuis 1950, plus de six milliards de tonnes de produits de la mer ont été pêchés. Devant l’effondrement du stock, les prises ont atteint leur maximum en 1996, et depuis déclinent doucement.
Forêts en danger
Par ailleurs, près de 20% de la forêt amazonienne, la plus grande du monde, ont disparu en 50 ans. Dans le monde, les forêts tropicales continuent de reculer, principalement sous la pression des industries du soja, de l’huile de palme et de l’élevage. Entre 2000 et 2014, le monde a perdu 920 mille km2 de forêts intactes, une surface quasi égale à la France et l’Allemagne réunies. Selon des données satellitaires, ce rythme a crû de 20% de 2014 à 2016 par rapport aux 15 ans précédents.
Extinction de masse
De manière générale, le taux d’extinction des espèces est de 100 à 1 000 fois supérieur à ce qu’il était il y a seulement quelques siècles, avant que les activités humaines ne commencent à altérer la biologie et la chimie terrestres. Pour les scientifiques, la conclusion est simple : une extinction de masse est en cours, la 6e seulement en 500 millions d’années. «Ce sont vraiment des conséquences de nos modes de vie et de consommation et c’est ça qu’il faut faire évoluer. C’est-à-dire qu’il faut être moins prédateur, il faut être moins polluant, il faut être moins invasif pour que l’ensemble des espèces continuent à exister avec les hommes et que les hommes surtout existent grâce à la plupart de ces espèces», explique Isabelle Autissier, présidente de Wwf France.
Rfi