La gestion des orphelins fâche les familles des victimes du naufrage du Joola. Face à la «défaillance» de l’Etat, l’Anfv/J tente de pallier cette situation, considérée par les victimes comme un manque d’intérêt notoire de la part des autorités étatiques par rapport à la prise en charge des enfants des victimes. A travers le cabinet Fidjou Di Terra consulting Sarl qu’elle a mis en place, elle essaie de corriger «toutes les injustices liées au dossier du Joola». Cette structure a déjà initié au profit des orphelins plusieurs formations dont celle en business plan sanctionnée par des diplômes qui leur sont délivrés ce samedi par le parrain Seydou Sané. Mieux : l’Anfv/J propose à l’Etat de réparer cette injustice en mettant à sa disposition les 800 millions de F Cfa de l’association placés au niveau des institutions financières. Un pactole qui sera orienté, selon l’un des responsables de l’Anfv/J. Elie Jean Diatta, vers une meilleure insertion sociale des 1300 orphelins laissés en rade à travers des projets qui seront mis en branle par le cabinet. «Il n’y aura plus de pupilles de la Nation en 2021 alors que c’est aujourd’hui qu’elles ont plus besoin d’un accompagnement», martèle-t-il. Pourquoi ? «Certains orphelins sont aujourd’hui titulaires de licence, de Master I, Master II et sont donc à la porte du marché de l’emploi. Alors que d’autres, selon une vision bien définie, seront formés en montage d’image, en prise de vue, en comptabilité, en renforcement de capacités, etc.», précise Elie Diatta. La restitution de cette grosse somme à l’Anfv/J lui permettra de mener à bien ses projets et de venir en aide aux pupilles abandonnées par le système. «Si l’on tient compte de ce qui revient de droit aux orphelins sur la base de la loi qui a été votée ; et s’il doit y avoir nécessairement un rappel de tout ce qu’on devait leur octroyer depuis janvier 2002, cela s’élève à 13 milliards de F Cfa», soutient Elie J. Diatta.
Restitution des fonds logés dans les banques
Si cette revendication est satisfaite, l’association des victimes espère mettre en place des projets résilients. Comment ? «Avec les 800 millions qui dorment dans les banques, notre association peut bien mener ces projets à travers le cabinet et sans pour autant que l’Etat continue à décaisser de l’argent», avance Elie Diatta. Il explique : «Avec cet argent, 650 millions seront répartis aux 1300 orphelins à raison de 500 000 F Cfa par pupille ; 35 millions investis dans des projets au profit des Gie mis en place ; 40 millions pour la réfection des 4 cimetières à raison de 10 millions par cimetière et le reste sera consacré au fonctionnement de l’association et à la planification des commémorations du naufrage pour les 15 et 20 prochaines années afin de permettre aux futures générations de mieux organiser ces manifestations sans bourse délier.» Il espère que leurs plaintes et complaintes trouveront une oreille attentive auprès des autorités étatiques. «Si l’Etat nous entend, les orphelins seront pris en charge d’une manière adéquate et le dossier avancera à grand pas», espère-t-il.