Demain mercredi et le lendemain jeudi, place à la natation avec les Sénégalais, Jeanne Boutbien et Steven Aimable, qui entrent en compétition dans ces Jo de Tokyo.

Chiara Costa en tir skeet s’ajoute à la liste des athlètes sénégalais éliminés des Jeux Olympiques de Tokyo. La binationale a eu moins de chance lors des derniers tours qualificatifs. Classée 25e à la fin de la première journée, la tireuse sénégalaise n’a pas pu faire mieux lors des derniers tours disputés la nuit d’hier.
Chiara Costa, 46 ans, a raté plusieurs fois sa cible, notamment lors du dernier round. En cinq tours, elle cumule 108 points et termine à la dernière place du classement. Rap­pelons que sur les 26 participantes, seules 6 sont qualifiées en finale. Elle porte le nombre des athlètes sénégalais éliminés des Jeux Olympiques Tokyo 2020 à 4, après Binta Diongue (escrime), Ibrahima Diaw (tennis de table), Jean Bourhis (canoë slalom). Ces derniers cités se sont arrêtés au premier tour.
Six autres athlètes sénégalais seront en lice en natation, athlétisme, lutte simple et judo.
Demain mercredi, place à la natation avec Jeanne Boutbien. La porte-drapeau du Sénégal aux Jo de Tokyo 2020 va plonger pour la première fois avec l’épreuve des 100m, en série, à 19h 05 heure locale.
De parents français, jeune sénégalaise née le 8 avril 1999 à Dakar, Jeanne Boutbien est bien connue du public de la natation sénégalaise depuis plusieurs années maintenant. Elle a dû attendre l’année 2016 pour obtenir la nationalité du pays de la Téranga après pratiquement trois ans de démarches administratives.

Jeanne : «Je me suis toujours sentie sénégalaise !»
Plusieurs fois championne du Sénégal dans sa catégorie depuis ses débuts dans la nage, l’athlète de 22 ans n’était pourtant jamais déclarée vainqueur avant d’avoir obtenu les papiers qui attestaient de sa fibre patriotique. «Je me suis toujours sentie sénégalaise ! C’est vrai qu’avec l’éducation, mes parents, la culture et tout, je me sens française mais j’ai toujours vécu au Sénégal… Mais je me sens aussi sénégalaise que française. Dans ma famille je suis la première à obtenir la nationalité sénégalaise», affirme-t-elle au cours d’un entretien avec Le Petit Journal, en 2017. Mais les performances qui forçaient l’estime et la reconnaissance à l’égard de sa jeune personne ont pu précipiter la décision qui est finalement tombée par décret présidentiel.
Jeanne Boutbien a remporté à deux reprises la fameuse traversée Dakar-Gorée. Pour dire mieux, la nageuse de 1m 85 a battu le record du Sénégal sur 100m nage libre en février 2020 à Limoges avec un temps de 58’53, battant ainsi le temps de 58’59 réalisé par Khadija Ciss le 14 avril 2005 à Nancy.
Son deuxième record a été réalisé sur 50m nage libre en bassin de 50 mètres avec un chrono de 27”44 lors des Championnats régionaux d’été qui se sont déroulés à Agen en France du 8 au 10 juin 2019.
Toujours par rapport à son palmarès sous les couleurs sénégalaises, Jeanne Boutbien a remporté aux Championnats d’Afrique de l’Ouest 2017, 8 médailles (3 en or, 4 en argent et une en bronze). Elle fait partie des relais 4×100 mètres nage libre et quatre nages terminant quatrièmes de leur finale aux Jeux Africains de 2019. Des performances qui devraient la doper au moment de plonger pour la première fois dans une compétition mondiale comme les Jeux Olympiques.
Après-demain jeudi, un autre nageur va entrer en lice. Il s’agit de Steven Aimable aux 100m papillon, à 19h 45 heure locale. Steven Aimable et Jeanne Boutbien, qualifiés aux Jeux Olympiques 2020, sont tous les deux présents au titre «des places de l’universalité».
En clair, ces deux nageurs n’ont pas réussi à réaliser les minimas, ces performances minimales fixées par les Fédérations internationales pour pouvoir se qualifier aux compétitions olympiques et mondiales. A côté des minimas, ces fédérations et le Comité international olympique (Cio) accordent des invitations à des athlètes au nom de la règle de l’universalité des compétitions sportives. Et suivant les performances qu’ils ont réalisées, la Fédération a décidé de porter son choix sur eux. Suffisant comme motivation pour le jeune Steven Aimable qui s’offre ainsi un gros défi.
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