Le Bureau d’opérationnalisation et de suivi du Pse a décliné hier ses attentes au secteur privé dans l’érection de l’Agropole centre qui va couvrir les régions de Kaolack, Kaffrine, Fatick et Diourbel. De son côté, le secteur privé a donné les conditions de son entrée.

Le secteur privé a été le grand absent de la première phase de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse). Cette remarque formulée hier est de l’agence belge Enabel, partenaire du Sénégal dans l’érection de l’Agropole centre couvrant les régions de Kaolack, Kaffrine, Fatick et Diourbel. C’était lors d’une séance d’information organisée par le Bureau d’opérationnalisation et de suivi du Plan Sénégal émergent (Bos) qui a réuni les différents acteurs du secteur privé pour leur implication dans la mise en place de cette agropole. «On a brièvement présenté l’agropole, ce que cela veut dire, comment cela va fonctionner et la place du secteur privé», a décliné Ous­seynou Kane, directeur général du Bos.
Le Pse compte 27 projets phare parmi lesquels le projet de création de 3 agropoles intégrés dans les zones nord (Saint-Louis, Matam et Louga), centre (Kaolack, Kaffrine, Fatick et Diourbel) et sud (Ziguinchor, Kolda et Sédhiou). Le projet prévoit la mise en place d’agropoles intégrés et compétitifs se concentrant sur les chaînes de valeurs aux potentiels de développement élevés dans chacune de ces zones, tels que les céréales, les oléagineux, les produits horticoles, l’élevage, la pêche, l’aquaculture, le sel, etc. Le processus de structuration de l’Agropole centre couvrant les régions de Kaolack, Kaffrine, Fatick et Diourbel est en cours avec l’appui de la Coopération belge, à travers son agence d’exécution Enabel.
Le 13 août prochain, le secteur privé est appelé à définir ses attentes lors d’un atelier à Kaolack qui va regrouper plus de 250 personnes. «On saura quelles seront les filières pour l’Agropole centre. Est-ce que ce sera l’arachide, le maïs, le sel, la pêche… ? On va présenter aux acteurs des informations scientifiques et les gens vont décider. Les agropoles ne peuvent pas être une réussite sans le secteur privé», a ajouté M. Kane. Pour sa part, le secteur privé a affiché sa disposition et sa disponibilité à activement s’impliquer dans la marche de l’Agropole centre. Mais il faudra remplir certaines conditions, à en croire l’Unacois/Jappo et le Conseil national du patronat.
Directeur exécutif de l’Unacois/Jappo, Ousmane Sy Ndiaye a plaidé pour que cet agropole soit celui des Pme et Pmi. «Nous sommes un pays de petites et moyennes entreprises et en majorité informelles. Il ne faudrait pas commettre d’erreur», a-t-il invité. M. Sy a également demandé à ce que le problème du foncier soit réglé. Cette question, «sujet qui fâche actuellement», selon M. Sy, fait partie des conditions cadres pour rassurer le secteur privé. Pour Pierre Ndiaye du Conseil national du patronat (Cnp), il faut intégrer «l’historique alimentaire» de notre Peuple pour une réussite de l’Agropole centre. Il dit : «Notre historique alimentaire a été détruite par l’importation drastique de produits alimentaires venant d’ailleurs. Nous sommes les consommateurs terminaux d’agriculteurs européens. Nous avons le devoir de renverser cela.»