Même si, reconnaît le Chargé d’affaires de l’ambassade de Libye, son pays «n’a pas besoin de recevoir de leçons de morale ou d’humanisme», il se doit, tout de même, d’éclairer l’opinion sur ce qui se passe sur son sol. Il dénonce en même temps «une campagne médiatique avec la collaboration de responsables politiques dans des pays amis».
«La chaîne Cnn a publié des informations tronquées qui ternissent les relations entre les Etats-Unis et le reste du monde.» Le Chargé d’affaires de l’ambassade de la Libye à Dakar fait sienne cette phrase de Donal Trump, pour atténuer l’existence d’un trafic d’êtres humains dans son pays. Frgani Ali Abdel Jalil, qui a lu une déclaration jeudi devant la presse, a fait dans la langue de bois. Le diplomate «ne nie pas ni ne confirme», mais il «attend les conclusions de l’enquête des services compétents libyens». Cependant, il a fait une précision sur 7 points sur la question. En premier lieu, «ce que la chaîne Cnn (…) a diffusé est une opération criminelle menée par des bandes locales et internationales (…)». A ce sujet, une enquête est en train d’être menée par les autorités pour «découvrir la vérité». Tout de même, rappelle le diplomate, «la Libye refuse et condamne toutes les formes de pratique violant la dignité humaine ou abaissant l’homme et transgressant ses droits dans le monde». Avant de préciser la lecture officielle que son gouvernement a faite de ce scandale. «Ce qui a été considéré comme une vente d’êtres humains, est en réalité, une opération de trafic d’êtres humains organisée avec la collaboration de bandes internationales transfrontalières qui imposent un chantage aux immigrés sur leurs frais de transport», informe Frgani Ali Abdel Jalil. Qui veut rétablir les faits contre une «campagne médiatique dévastatrice que mènent des médias internationaux avec la collaboration de responsables politiques dans des pays amis qui sont censés s’imprégner de la situation des immigrés et des circonstances exceptionnelles que traverse la Libye, cela nous a poussés à s’étonner des objectifs réels visés à travers cette campagne venant de pays qui refusent d’accueillir des immigrés et s’abstiennent de contribuer à la prise en charge pour mettre fin à ce phénomène dont la Libye est la plus grande victime (…)». En ce qui concerne la responsabilité de cette situation, le diplomate met de côté son sens de la formule et pointe un doigt accusateur sur les Occidentaux. «Quand la Libye a invité la Communauté internationale et particulièrement, les Etats européens et les organisations internationales (…) pour faire face aux charges liées au rapatriement, l’administration des centres de rétention, elle n’a reçu qu’une infime aide (…) », a rappelé Frgani Ali Abdel Jalil tout en expliquant l’urgence de cette aide. Il a en outre «insisté sur la nécessité de ne pas exploiter la souffrance des immigrés à des fins politiques et pour que la Libye ne soit pas présentée comme l’agneau du sacrifice». Pour Frgani Ali Abdel Jalil, «la Libye n’a pas besoin de recevoir de leçons de morale ou d’humanisme», car le pays «a ouvert son territoire aux frères africains et a accueilli plus de 2 millions de travailleurs venus de différents pays africains (…)». Pour conclure, Frgani Ali Abdel Jalil informe que 4 vols sont organisés chaque semaine depuis le 28 novembre passé par l’Oim pour reconduire ceux qui sont en situation irrégulière dans leur pays.
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