Permettez-moi de m’adresser à vous, mes frères et sœurs avec qui je partage le même père (Adama) et la même mère (Awa) !
D’abord je pose la question de savoir : est-ce que le lien de parenté qui existe entre tous les êtres humains est universel ? Oh ! J’en doute trop.
Nous avons tous découvert avec amertume ce qui se passe actuellement en Libye où des migrants africains noirs sont vendus aux enchères comme des esclaves. Comment peut-on vendre son prochain ? Je suis vraiment comblé car il est inimaginable d’entendre en ce 21ème siècle, le commerce des hommes. Je me sens profondément choqué par cette situation qui réveille des douleurs issues des profondeurs de notre histoire.
L’histoire nous rappelle que l’homme noir africain a subi l’esclavage pendant des centaines d’années, de la traite arabe au travail forcé en passant par la traite atlantique. Pourtant, nos héros comme Thierno Souley­mani Baal, avec son grand mouvement de réforme islamique, Soundiata Keïta, avec la charte du Mandé, et tant d’autres anti-esclavagistes ont lutté contre ce phénomène insupportable ou pratique inhumaine sous toutes ses facettes.
Aujourd‘hui, ce sont les Africains eux-mêmes qui torturent et vendent leurs propres frères aux enchères sur le sol africain. C’est vraiment triste et incroyable. Dans quel monde sommes-nous ? En Libye, c’est un crime contre l’humanité qui se déroule dans ce pays du Ma­ghreb.
Nous sommes tous appelés à non seulement nous indigner, mais à agir pour stopper définitivement cette barbarie. Les Libyens sont en train de créer d’autres routes de l’esclavage comme celles qu’avaient empruntées nos ancêtres.
Le malheur est que face à cette situation, les dirigeants africains restent bouche bée. Mais n’oubliez pas que vous êtes censés assurer la sécurité de vos peuples. Malheur à ceux qui prennent leurs sandales quand le Peuple est en scandale, disait l’autre.
Je lance un appel solennel aux autorités libyennes et aux organisations continentales et internationales d’agir afin de régler définitivement cette pratique cruelle non seulement en Libye, mais dans tous les pays où l’esclavage est pratiqué. Non à l’esclavage !!!
Aliou KOUME
Agent administratif