L’escrimeuse Ndèye Bineta Diongue a validé son ticket pour défendre les couleurs sé­négalaises aux Jeux Olym­piques Paris 2024, à l’issue du tournoi qualificatif tenu à Alger.

L’épéiste sénégalaise, qui a remporté l’épreuve individuelle en finale devant une Algérienne, a été sept fois championne du Sénégal et plusieurs fois médaillée aux Jeux africains. Elle rejoint la liste des cinq autres athlètes sénégalais qualifiés pour Paris 2024, prévu du 26 juillet au 11 août.

On comprend la grande joie de Mbagnick Ndiaye, président de la Fédération sénégalaise d’escrime. «C’est en ma double casquette de président de la Fédération sénégalaise et de président de la Confédération africaine d’escrime que j’accueille avec joie la qualification de Ndèye Bineta Diongue aux Jo de Paris», a-t-il réagi d’emblée. Avant de braquer les projecteurs sur le parcours de celle qui va vivre une deuxième participation aux Jeux Olympi­ques.

«Ndèye Bineta est une athlète qui, depuis des années, est établie en France, dans le groupe de Me Daniel Vasseur, qui est un des spécialistes mondiaux de l’épée. Formée à bonne école, elle s’est à chaque fois qualifiée aux Jeux Olympiques à travers des tournois. Sa qualification à Tokyo, c’était après celui du Caire. Pour Paris, elle a décroché sa qualification lors du tournoi d’Alger», explique le patron de l’escrime au Sénégal.

«C’est une athlète que nous avons vu grandir, une athlète que nous avons vu s’initier à l’escrime au Sénégal. Et puis, elle a eu la chance de continuer véritablement sa participation et sa préparation en Europe», argue le président Ndiaye. Avant de sonder ses chances lors des prochains Jo.

«Ses chances sont les chances des Africains d’une manière générale. Quand on arrive à se qualifier non pas au ranking des disciplines mais par les tournois qualificatifs, c’est qu’on a de réelles chances d’avoir une participation honorable à ces Jeux où c’est la crème mondiale qui s’y retrouve. Mais bon l’essentiel, comme dit Pierre de Coubertin, c’est de participer. Mais aussi c’est de participer et de gagner. En tout cas, c’est déjà quelque chose pour le Sénégal de manière générale que des athlètes soient qualifiés au Jeux de Paris», savoure l’un des précurseurs de l’escrime au Sénégal. Qui ajoute : «En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’avec elle, l’escrime au Sénégal fait de gros progrès.»

Le Cnoss à fond dans la préparation de Ndèye Bineta
Faut noter qu’à ce tournoi qualificatif en Algérie, trois autres jeunes tireurs sénégalais se sont honorablement comportés. Il s’agit de Noël Robin, qui est allé jusqu’en demi-finale à l’épée masculin, et Sophie Coly, qui est allée en finale, selon le président de la Fédération, qui renseigne que Mlle Coly n’a été battue que sur un score «extrêmement serré».

Qu’en est-il de la suite de la préparation de Ndèye Bineta Diongue ? «Le Cnoss a déjà saisi la Fédération pour que nous lui présentions un calendrier, un programme de préparation. Ce qu’on est en train de faire avec l’athlète qualifiée et avec son entraîneur. L’un dans l’autre, le Cnoss avait offert une bourse de préparation à Ndèye Binta et à Babacar Keïta. A travers cet appui financier extrêmement consistant, à peu près 6 mille euros, Ndèye Bineta et Babacar en ont profité», argumente-t-il. D’où l’espoir de lendemains meilleurs pour l’escrime sénégalaise.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn