La ressortissante française, Michelle Gafari, avait accordé à Awa Ndiaye un prêt de 940 millions de francs Cfa. Un an après, elle lui réclame son argent. Mais comme la créancière tardait à recouvrer son argent, elle a porté plainte contre son amie pour escroquerie. Le Parquet, qui estime que le délit n’est pas établi, a requis la relaxe. La plaignante connaîtra la suite qui sera donnée à cette affaire le 25 mars prochain.
Prêter de l’argent sans s’entourer de garantie, cela ne court pas les rues chez les Européens. Mais quelle mouche a piqué la ressortissante française, Michelle Gafari, au point de prêter à son amie Awa Ndiaye la somme de 940 millions de francs Cfa sans veiller aux conséquences qui pourraient en découler ? A plusieurs reprises, Mme Gafari a remis d’importantes sommes à la dame Awa Ndiaye. Mais quand elle a voulu rentrer dans ses fonds, elle n’a pas eu gain de cause. C’est ainsi qu’elle a porté plainte contre son amie pour escroquerie. Jeudi, Awa Ndiaye, âgée de 50 ans, a comparu devant le Tribunal correctionnel de Dakar pour ce délit supposé. Des faits qu’elle nie, même si elle reconnaît devoir le montant indiqué à la ressortissante française.
«J’avais des problèmes financiers. Ainsi, j’ai sollicité l’aide de la plaignante pour payer la scolarité de son fils estimée à 13 millions 500 mille francs. Elle a toujours répondu présente à mes besoins. La plus grosse somme qu’elle m’a prêtée est 29 millions, et la plus petite 500 mille francs», a déclaré la prévenue.
A l’en croire, la première reconnaissance de dette date de 2018 et c’était 300 millions de francs Cfa. En 2019, poursuit-elle, elle a signé une reconnaissance de dette de 400 millions. Mais un vendredi soir, Michelle s’est rendue chez elle pour lui demander de lui faire un chèque de 50 millions de francs qu’elle devait remettre à un de ses amis à qui elle devait de l’argent afin que cela lui serve de justificatif.
«Je lui ai remis le chèque avant de l’informer que le compte ne disposait pas d’un tel montant. Elle s’en est servie contre moi. J’ai reçu des montants d’argent certes de sa part, mais je n’ai jamais usé de subterfuges. Je lui dois de l’argent», reconnaît la prévenue. Ce que confirme Michelle Gafari. «Il n’y a pas eu d’escroquerie même si c’est ce délit qui est retenu. Je lui remettais de l’argent à titre de prêt. Les manœuvres, c’est qu’elle me demandait de l’argent et je lui remettais toutes les sommes sans rechigner. Parfois, il m’arrivait de faire des prêts pour la satisfaire. La reconnaissance de dette porte sur plus de 900 de millions de francs. Cela n’a duré qu’un an. J’ai des créances à payer moi aussi, mais je suis ruinée», dit la créancière.
Me Baboucar Cissé, conseil de la plaignante, réclame le remboursement du prêt en entier. Un avis que ne partage pas le Parquet, selon qui, il y a tout simplement un prêt d’argent. «Il n’y a pas usage de manœuvres frauduleuses», fait remarquer le maître des poursuites avant de requérir la relaxe de Mme Awa Ndiaye.
Me Ndoumbé Wane, avocate de la défense, a saisi la balle au rebond pour solliciter aussi la relaxe, car il ne s’agit que d’un prêt que reconnaît sa cliente, dit-elle. La décision sera rendue le 25 mars prochain.