L’agent commercial de la société Senico est poursuivi par son employeur pour escroquerie portant sur la somme de plus de 36 millions de francs. Si le Parquet, qui ne se doute pas de sa culpabilité, a requis 6 mois, la société Senico quant à elle a réclamé à son agent commercial, la somme de 50 millions de francs en guise de dommages et intérêts.

L’agent commercial Mous­tapha Faye court le risque de garder la prison pendant 6 mois ferme. C’est la peine requise par le procureur à son encontre.  Il comparaissait pour escroquerie au préjudice de la société Senico portant sur plus de 36 millions.  M. Faye, qui était allé se terrer en Gambie après son forfait, pourrait aussi payer à son employeur la somme de 50 millions de francs en guise de dommages et intérêts. Arrêté après une collaboration entre les gendarmes sénégalais et les policiers gambiens, l’agent commercial a été traduit hier devant le Tribunal des flagrants délits où il a reconnu sans ambages les faits.
En fait, les responsables de Senico ont découvert le pot-aux-roses pendant son absence à la date du 11 juin 2107 à la suite des revendications de certains clients. En procédant à des vérifications, ils ont constaté un trou de plus 36, 900 millions. Sans se faire prier, la direction a porté plainte à la gendarmerie de Thiaroye.
L’enquête ouverte a duré plus d’un mois. Ainsi, une vingtaine de personnes ont été entendues sur cette affaire qui pollue l’atmosphère au sein de cette société nichée en banlieue dakaroise. Grace aux révélations d’un de ses amis, les hommes en bleu ont vite retrouvé ses traces. Ce dernier a mis la puce à l’oreille que le prévenu est allé se réfugier en Gambie.
De concert avec Interpol et autres Forces de l’ordre gambiennes, Moustapha Faye a été alpagué et transféré à la gendarmerie de Thiaroye. Au cours de son interrogation, le prévenu a reconnu les faits.  Mais, il prétend être victime d’un vol qu’il peine à expliquer.
Devant la barre, il a encore réitéré ses explications tirées par les cheveux. «J’ai été victime d’une série de vols. C’est après ma descente du travail, que je me suis rendu compte que le sac où j’ai mis l’argent était vide», a-t-il soutenu en expliquant s’être rendu en Gambie dans le but de s’attacher les services d’un marabout qui pourrait le sortir de ce bourbier. «Je n’avais plus le courage de m’adresser à mes collègues, je n’en ai pas aussi parlé à mes parents. Je voulais trouver un marabout en Gambie», avoue-t-il. Mais, sans le vouloir, Moustapha Faye va révéler ce qui l’a poussé à voler son employeur. Selon ses déclarations sous le feu roulant des questions du procureur, il verse par mois à la société Senico, la somme de 1 milliard 600 millions.  A l’en croire, il recouvre 410 millions par semaine. Il dit cependant être dans les dispositions de payer cet argent. Seulement, il attendait, confie-t-il, de signer un contrat d’embauche avec la société pour faire un prêt de 4 millions de francs afin de désintéresser son employeur. En tout cas, il maintient la thèse selon laquelle, il serait victime d’une série de vols.  «On m’a d’abord volé 14 millions puis 17 millions et enfin 25 millions. J’étais sous le choc et je suis parti en Gambie. Je n’en ai parlé à personne parce que je ne voulais pas perdre mon travail», tente-t-il de se dédouaner. Selon Ousseynou Guèye, le représentant de la Senico, c’est lors de l’absence du prévenu qu’ils ont constaté le vol. Ainsi, la société a fait des vérifications qui ont attesté que l’agent commercial a récupéré plus de 36 millions auprès des clients mais qu’il n’a pas reversé à la société. Le Parquet a requis 6 mois ferme.
Quant à la partie civile, elle a réclamé 50 millions en guise de dommages et intérêts. Les conseils de la défense ont plaidé la relaxe à titre principal et à titre subsidiaire, ils ont sollicité une application bienveillante de la loi. Le prévenu sera fixé sur son sort aujourd’hui.
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