L’Amicale des chefs d’établissement qui regroupe des proviseurs et les censeurs est depuis hier à l’école de la gestion à Saly. En effet, elle a ouvert un séminaire de formation à l’intention de ses membres pour mieux les outiller dans la gestion des établissements. Lors de cette rencontre présidée par le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam a profité de cette tribune pour assurer de l’appui du gouvernement à cette initiative : «Les chefs d’établissement se trouvent au niveau opérationnel de mise en œuvre de la politique de l’Etat en matière d’éducation. Il était important de les encourager, de les féliciter pour le travail qu’ils font. Nous marquons le soutien de l’Etat pour la formation et le renforcement des capacités de ces chefs d’établissement. Nous avons profité de l’occasion pour lancer un certain nombre de messages à leur intention pour les exhorter à plus d’engagement à plus de rigueur au sens de la responsabilité dans l’accomplissement de leur mission.» «Nous voulons que cette rencontre soit pérennisée, car les nouveaux censeurs et les nouveaux proviseurs doivent savoir qu’ils étaient des enseignants qui ont fait la compétition pour gagner ces postes mais sans aucune préparation pour gérer ces postes. Ils doivent savoir qu’ils ne sont plus professeurs, et que leurs anciens collègues sont désormais sous leur tutelle. Ceux qui étaient des syndicalistes ne le sont plus, ils doivent être là désormais pour l’intérêt général de la communauté éducative», a rappelé le ministre de l’Education Serigne Mbaye Thiam.
Interpellé sur les accords signés par le gouvernement et les syndicats d’enseignants dont certains commencent à décrier leur non-respect par l’État, le ministre de l’Education nationale a tenu à éclairer la lanterne de ces derniers. «Le 6 juillet dernier, une rencontre s’est tenue au ministère de la Fonction publique avec tous les représentants de l’Etat de départements ministériels concernés par les points d’accord avec les syndicats d’enseignants et nous avons fait le tour de l’ensemble des points d’accord. Et dans la deuxième quinzaine du mois de novembre, nous avons retenu, avec ma collègue en charge de la Fonction publique, de pouvoir encore convoquer une rencontre pour faire le point et dessiner une feuille de route pour la prise en charge des points résiduels sur l’année 2017-2018. Donc au cours de ces rencontres, les syndicats d’enseignants et leurs représentants auront toutes les informations sur la mise en œuvre des accords», a précisé le ministre de l’Education nationale.
Quant à Momath Thiam, ancien proviseur du Lycée Blaise Diagne et président de l’Amicale des chefs d’établissement du secondaire du Sénégal (Acess), il s’est réjoui de la tenue de ce séminaire qui, selon lui, «va permettre aux chefs d’établissement, proviseurs, censeurs et chefs des travaux de renforcer nos capacités en matière de gestion administrative, pédagogique, financière et matérielle». «Pendant trois jours, plus de 100 proviseurs, censeurs, chefs d’établissement et chefs des travaux des lycées techniques et d’industrie seront formés dans l’unique souci d’améliorer nos performances à travers un renforcement des capacités», fait remarquer M. Thiam. «Il est évident que pour atteindre la performance souhaitée, l’intrant premier c’est la formation. Or depuis toujours, le seul critère d’élection au poste de responsabilité de chef d’établissement se fait à travers le mouvement national. Nous savons les critères qui sont pris en compte lors du mouvement national. C‘est principalement l’ancienneté, le grade et la note administrative. Mais le monde a évolué, aujourd’hui que beaucoup de choses ont changé, il faut un nouveau type de chef d’établissement et cela ne peut être accompli qu’à travers une formation», a encore laissé entendre Momath Thiam. Ce dernier interpellé sur la marchandisation de l’école avec une hausse du montant d’inscription constaté dans certains établissements mais également sur l’utilisation de cet argent de préciser : «Il n’y a pas de hausse des frais d’inscription, il y a une circulaire du ministère qui fixe le montant des frais d’inscription et leur répartition, les frais d’inscription sont comprises entre 3 mille et 10 mille francs Cfa.» «Cependant, dans certains établissements, ce sont les parents d’élèves eux-mêmes qui prennent l’initiative de confectionner des tenues hors frais d’inscription pour leurs enfants. Mais le chef d’établissement n’engrange que les frais d’inscription plafonnés à 10 mille francs. La répartition est régie également par une circulaire, à savoir l’assurance des élèves, le sport scolaire, l’orientation scolaire, l’inspection médicale scolaire, le soutien aux élèves nécessiteux. Le chef d’établissement ne peut pas échapper à ces dépenses sans oublier les autres charges selon les établissements, entre autres», a tenu à préciser le président de l’Acess.
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