Dans une tribune solennelle empreinte de philosophie juridique et d’urgence médicale, Antigone Diop, coordinatrice du collectif «Rappel à l’ordre», appelle les magistrats à accorder une liberté provisoire à Farba Ngom pour des raisons humanitaires. C’est ce mercredi que la Chambre d’accusation va se prononcer sur sa nouvelle demande de liberté provisoire. 

Jour de vérité pour Farba : c’est ce matin que la Chambre d’accusation va se prononcer sur sa demande de liberté provisoire. En attendant, le débat sur la détention des figures politiques prend une tournure humanitaire. Par la voix de sa coordinatrice Antigone Diop, le collectif «Rappel à l’ordre» a lancé un appel direct au Procureur Abdoulaye Alioune Sylla, ainsi qu’aux magistrats Ousmane Kane et Idrissa Diarra du Pool judicaire financier. L’objectif : obtenir la mise en liberté de Farba Ngom dont l’état de santé est jugé «préoccupant» par des experts.

Loin de vouloir exercer une pression politique, le collectif place son argumentaire sur le terrain du Droit et de la morale républicaine. Antigone Diop rappelle un principe fondamental : l’Etat est le garant de l’intégrité physique de toute personne placée sous sa garde. «Nul ne peut être privé de liberté dans des conditions qui porteraient atteinte à son intégrité physique ou mettraient sa vie en péril», souligne-t-elle dans sa déclaration. Pour soutenir sa démarche, la coordinatrice du collectif convoque l’héritage des grands noms de la Magistrature sénégalaise. Elle cite notamment le juge Kéba Mbaye -pour qui le Droit doit être au service de l’homme- et le juge Babacar Sèye, symboles d’une Justice qui sait allier rigueur et humanité. Selon le collectif, accorder cette libération ne serait pas un signe de faiblesse institutionnelle, mais un acte de «grandeur» et de «responsabilité».

La Justice face au principe de proportionnalité
Mme Antigone Diop insiste sur le fait que la mission du juge dépasse l’application mécanique de la loi. En invoquant Cesare Beccaria, Antigone Diop martèle que «la Justice doit être humaine pour être juste». Pour «Rappel à l’ordre», le cas de Farba Ngom est désormais une question de dignité humaine qui doit primer sur les considérations procédurales. Aujourd’hui, le collectif espère une décision qui s’inscrive dans «l’histoire morale de la Nation», transformant ce dossier judiciaire en un test pour l’humanisme de l’appareil judiciaire sénégalais.