Le directeur exécutif de Frontex, Fabrice Leggeri, a informé hier, lors d’un point de presseau siège de la Délégation de l’Union européenne (Ue) au Sénégal, que le nombre de Sénégalais en situation irrégulière en Europe est de 6 000 en 2017 alors qu’en 2016, il y en avait 10 mille. Sur l’Afrique en général, Leggeri indique qu’il y a 200 mille entrées irrégulières, de l’extérieur vers l’Ue, soit une baisse très forte d’à peu près 60% par rapport à l’année 2016 où on avait noté une forte diminution par rapport à 2015. Pour la Méditerranée centrale -les flux venant de la Libye et se dirigeant vers l’Italie- en 2017 à peu près 120 mille personnes se sont introduites dans l’Ue via cette route. S’agissant de la Médi­terranée de l’Est -les flux arrivant de la Turquie vers la Grèce et la Bulgarie par la voie maritime et terrestre- il y a eu en 2017, a peu près 40 mille entrées irrégulières, «malgré la coopération très forte entre l’Ue et la Turquie».
Pour la 3e route qu’est la Médi­terranée occidentale, du Maroc vers l’Espagne, par voie maritime ou terrestre, l’on note 23 mille personnes en 2017. «Ce qu’on observe c’est que plus de la moitié des entrées irrégulières en provenance du Maroc vers l’Espagne sont des pays maghrébins, le reste ce sont des ressortissants d’Afrique subsaharienne, qui sont principalement de l’Afrique de l’Ouest», explique M. Legerri. Une baisse est notée aussi sur le trajet Sénégal-Iles Canaries. «Il y a eu quelques pirogues qui sont parties ces derniers mois, on parle de de 500 personnes (…). Donc, s’il y a un élément positif, c’est dû à la coopération bilatérale entre l’Espagne et le Sénégal.»
Au sujet des raisons de cette baisse notée sur les flux migratoires, M. Fabrice fait savoir qu’à l’échelle de l’Ue, la baisse s’explique par le fait que les frontières de la Méditerranée de l’Est fonctionnent très normalement maintenant. Mais aussi par le développement d’une forte présence de garde-côtes en Libye.
Au Sénégal, le directeur exécutif de Frontex participe actuellement à une réunion d’Africa-Frontex intelligence community (Affic). Il est ici aussi pour initier des projets et nouer des relations de partenariat avec les autorités sénégalaises : installer un officier de liaison à Dakar pour coopérer avec le Sénégal. Des discussions ont eu lieu au ministère de l’Intérieur et celui des Affaires étrangères et un accord est en cours de finalisation. Les domaines de coopération future sont, entre autres, l’analyse des risques, une formation de développement d’une assistance technique de coopération.
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