Etats- Unis – Entrave à l’enquête sur l’assaut du Capitole : Steve Bannon, ex-conseiller de Trump, reconnu coupable

L’ex-proche conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, devra attendre jusqu’au mois d’octobre pour être édifié sur son sort. Reconnu hier coupable d’entrave aux prérogatives d’enquête du Congrès par un Tribunal fédéral sur l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021, M. Bannon encourt, en effet, une peine comprise entre un mois et un an de prison.
Aux Etats-Unis, l’attaque contre le Capitole par des partisans de l’ex-Président Donald Trump revient au-devant de l’actualité. Et cette fois-ci, c’est l’ex-proche conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, qui est pointé du doigt. Il a en effet été reconnu, hier vendredi, coupable d’entrave aux prérogatives d’enquête du Congrès par un Tribunal fédéral. Une décision prise après que ledit Tribunal a fini de constater que M. Bannon a refusé de coopérer avec la commission sur l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021.
Steve Bannon, âgé de 68 ans et directeur de la campagne à succès de Donald Trump en 2016, demeure une figure du populisme de Droite aux Etats-Unis. Il avait notamment donné «un virage résolument populiste à sa campagne, avant d’être poussé vers la sortie l’année suivante». M. Bannon va connaître la peine que la juridiction fédérale lui infligera au mois d’octobre.
Moins de trois heures, c’est le temps mis à profit par le jury d’un Tribunal fédéral de Washington hier, pour parvenir à conclure à la culpabilité de M. Bannon au sujet des deux chefs d’inculpation qui pesaient contre lui. Pour chacun de ces chefs, d’ailleurs, il risque d’écoper entre un mois et un an de prison.
Même après sa mise à l’écart de la Maison Blanche, en août 2017, Steve Bannon était resté proche de Donald Trump. Il avait échangé avec lui le jour précédant l’attaque du 6 janvier 2021 contre le siège du Congrès, écrit Le Point.
Aussi, pour connaître la nature des discussions entre les deux hommes, la commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur le rôle de l’ancien Président dans ce coup de force, avait assigné Steve Bannon à témoigner et à produire des documents, parce qu’il «avait des connaissances précises sur les événements prévus pour le 6 janvier avant qu’ils ne se produisent». Cette injonction de la commission en question va buter sur le refus de Steve Bannon, qui leur a opposé comme argument, le droit des présidents à garder certaines conversations secrètes. Conséquence : il se verra inculpé d’«entrave» au travail du Congrès.
Dès l’entame des débats d’un procès qui a débuté lundi par la sélection des jurés, la procureure Amanda Vaughn n’avait pas manqué d’accuser Steve Bannon de se croire «au-dessus de la loi». Ne s’arrêtant pas à ce niveau de son propos, la parquetière ira même jusqu’à dire que M. Bannon a «ignoré les ordres d’obtempérer, même après que le Congrès a rejeté ses prétextes, et a balayé de nombreux avertissements selon lesquels il ferait face à des poursuites s’il ne se pliait pas à l’assignation à comparaître comme il était tenu de le faire».
La commission avait des raisons légitimes de penser qu’il pourrait avoir, comme d’autres proches du Président, des informations sur les liens entre Donald Trump et ses partisans qui ont pris d’assaut le Capitole alors que les parlementaires certifiaient la victoire du démocrate Joe Biden à la Présidentielle, renseigne Le Point, citant la procureure Amanda Vaughn.
S’étant fait remarquer par son silence dans cette audience, la défense de l’ex-conseiller de Donald Trump n’a pas produit de témoins au procès et Steve Bannon ne s’est pas défendu en prenant lui-même la parole.
Dénonçant des poursuites politiques, son avocat, Evan Corcoran, a toutefois, de son côté, assuré que personne n’avait «ignoré l’assignation à comparaître» et que des négociations avaient même eu lieu avec la commission concernant sa date de déposition.
A l’approche de son procès, informe-t-on, Steve Bannon avait opté, le 11 juillet dernier, pour la coopération avec les parlementaires. Les procureurs avaient ainsi fustigé «un revirement de dernière minute afin d’éviter» une condamnation et le juge en charge du dossier avait souhaité maintenir le procès.