El Shafee el-Sheikh, membre des cruels «Beatles» du groupe djihadiste Etat islamique (Ei), va garder la prison durant le reste de son existence. La raison : il a été condamné hier par le juge fédéral américain à la prison à perpétuité. Ce, après avoir été déclaré coupable par un jury de 12 personnes pour son rôle dans la mort des journalistes James Foley et Steven Sotloff, ainsi que les travailleurs humanitaires Peter Kassig et Kayla Mueller.Par Mamadou T. DIATTA –
El Shafee el-Sheikh, membre des cruels «Beatles» du groupe djihadiste Etat islamique (Ei), va méditer sur son sort en prison. Le jeune djihadiste a en effet écopé d’une lourde peine de prison prononcée hier par un Tribunal des Etats-Unis.
Evoquant lors de son délibéré les actions de El Shafee el-Sheikh, le juge fédéral T.S. Ellis a qualifié celles-ci d’«horribles, barbares, brutales, cruelles et, bien sûr, criminelles». Mais l’homme de loi américain énoncera tout de même sa sentence. Celle-ci peut laisser coi un public profane : huit peines de prison à perpétuité simultanées pour le meurtre de quatre Américains.
Toutefois, cette décision prononcée par le juge fédéral ne laisse pas indifférent le condamné, El Shafee el-Sheikh, puisque ce dernier a décidé, d’après ses conseils, d’interjeter appel.
Le djihadiste a vu un jury de 12 personnes statuer sur son rôle dans la mort des journalistes James Foley et Steven Sotloff, ainsi que les travailleurs humanitaires Peter Kassig et Kayla Mueller. Ce groupe de jurés qui l’a déclaré coupable hier, a planché sur son délibéré pendant moins de six heures sur deux jours.
Le procès de El Shafee el-Sheikh a été une opportunité pour dix anciens otages européens et syriens, de revenir en détails sur les atrocités et autres barbaries qu’ils ont dû subir quand ils étaient entre les mains des «Beatles». Ces témoins citeront devant la barre, les simulations de noyade, les chocs électriques tout comme les simulacres d’exécution.
Arrêté en 2008 par les forces kurdes syriennes, le djihadiste, El Shafee el-Sheikh, avait depuis lors été déclaré coupable en avril par un jury populaire, à la fin d’un procès éprouvant qui avait exposé au grand jour le sadisme des «Beatles», qui est une cellule spécialisée dans la capture, la torture et l’exécution d’otages occidentaux. Ce groupe terroriste jouit en fait d’une sinistre réputation depuis qu’elle met en scène l’exécution de captifs dans d’insoutenables vidéos de propagande.
Agé de 34 ans, portant une barbe, de larges lunettes et un masque, le «Beatles» El Shafee el-Sheikh avait été interpellé au même moment qu’un autre membre présumé du groupe des «Beatles», répondant au nom de Alexanda Kotey, et qui est un ancien ressortissant britannique âgé de 38 ans. Ils seront ensuite remis aux forces américaines établies en Irak, avant d’être envoyés en 2020, aux Etats-Unis pour leur jugement.
Ayant plaidé coupable lors de son procès en septembre 2021, Kotey s’était vu infliger une peine de prison à vie en avril dernier, toujours par le même juge fédéral, T. S. Ellis, qui a condamné son camarade djihadiste, El Shafee el-Sheikh.
Quant à Aine Davis, qui a 38 ans et qui demeure un autre membre supposé des «Beatles», il a été inculpé et présenté à la Justice britannique la semaine dernière dans la capitale de la Grande Bretagne, Londres. Ce, après avoir été expulsé de la Turquie.
Apparaissant dans plusieurs vidéos qui illustraient des égorgements, Mohammed Emwazi, alias «Jihadi John», djihadiste britannique et plus connu du groupe des «Beatles», avait été tué par un drone américain.
Le point commun de ces quatre djihadistes demeure : avoir supervisé la détention d’au moins 27 journalistes et travailleurs humanitaires venus des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de France, d’Espagne, d’Italie, d’Allemagne, du Danemark, de Suède, de Belgique, du Japon, de Nouvelle-Zélande et de Russie.
S’expliquant devant la presse britannique, ce mercredi, le chef de la Division antiterroriste de la police de Londres, Richard Smith, a soutenu : «Nous avons suivi un chemin de petites miettes de pain, des fragments en fait, à partir d’une quantité énorme d’autres enquêtes.»
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