Le modèle de consultation prénatale de groupe permet aux femmes d’avoir de meilleures connaissances sur leur santé, sur les signes de danger chez la femme enceinte et chez le nouveau-né. C’est ce qu’a montré l’étude menée par l’Institut de formation et de recherche en population, développement et santé de la reproduction (Ipdrs) sur la consultation prénatale de groupe dans le district sanitaire de Kaolack.
L’étude menée par l’Institut de formation et de recherche en population, développement et santé de la reproduction de l’Ucad (Ipdsr), en collaboration avec le Center for global child health de l’Université de Toronto (Canada) sur la consultation prénatale de groupe, montre que cette méthode est pertinente. Hier, lors d’un atelier de partage des résultats, Pr Mohamadou Sall, directeur de l’Ipsdr, a fait savoir que cette étude menée dans le district sanitaire de Kaolack durant une année montre «une nette préférence des femmes pour la consultation prénatale de groupe ». Selon Pr Sall, il a été constaté que «les femmes qui suivent cette méthode ont une meilleure connaissance de leur santé, des signes de danger chez la femme enceinte, chez le nouveau-né comparées à celles qui ont suivi les consultations prénatales individuelles». Il soutient également qu’elles avaient «une attitude beaucoup plus favorable par rapport à la planification familiale après la naissance, une meilleure pratique de l’allaitement maternel inclusif».
Lors de cette rencontre, le directeur de l’Ipdrs de l’Ucad a rappelé que la consultation prénatale de groupe est l’un des nouveaux dispositifs proposés et recommandés par l’Oms pour l’amélioration de la santé maternelle. Revenant sur la méthodologie pour la réalisation de cette étude, Pr Sall renseigne qu’il «s’agissait de voir comment les femmes qui ont le même âge gestationnel pouvaient faire ensemble leur consultation prénatale». Soulignant que «c’est un changement de paradigme en matière de prise en charge de la santé de la mère et de l’enfant», le directeur de l’Ipdrs informe qu’on passe «d’un modèle de consultation prénatale focalisée sur les cas de visites au nouveau modèle centré sur la femme et qui la repositionne au niveau de la consultation prénatale». Il renseigne aussi que pour la mise en œuvre de cette étude, des postes de traitement et de contrôle ont été mis en place au niveau du district sanitaire de Kaolack. Poursuivant ses explications, Pr Sall indique que l’idée c’était d’abord de voir la faisabilité de cette méthode au Sénégal, c’est-à-dire dans quelles conditions, les ressources nécessaires, et l’infrastructure nécessaire. Et dans un deuxième temps, ajoute-t-il, «voir l’intérêt de cette méthode», si elle présente des avantages comparatifs par rapport aux consultations prénatales individuelles. Après avoir noté des avantages dans la consultation prénatale de groupe comparée à celle individuelle, Pr Sall soutient que l’un des défis «c’est d’aller vers des échelles de test plus grandes, enrôler deux autres districts au niveau de la région médicale de Kaolack et pourquoi pas de nouvelles régions». L’autre défi, d’après M. Sall, c’est «d’aller sur des échantillons de femmes enceintes et de nouveau-nés plus grands et sur lesquels on devrait pouvoir regarder l’impact des consultations prénatales de groupe sur les indicateurs de morbidité maternelle et morbidité infantile».
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