Ce fut incroyable, majestueux, extraordinaire, désespérant, aussi, et au final, les Bleus et leurs supporters n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.
La France est championne du monde en titre, elle figurait évidemment parmi les favoris de l’épreuve, mais elle a pris une sacrée claque, ce lundi, et la porte avec, au terme d’un scénario de dingue face à la Suisse (3-3 a.p., 4-5 aux t.a.b.). Donnant le bâton pour se faire battre pendant près d’une heure face à une machine parfaitement huilée, les Bleus ont à un moment tout renversé, portés par la grâce retrouvée de plusieurs de leurs joueurs, avant de craquer, puis d’être emportés au terme d’une séance de tirs au but.
D’entrée, le début de match a diffusé l’impression d’une partie non maîtrisée par la bande à Didier Deschamps. En perdition dans un schéma avec trois défenseurs centraux, incapable de réaliser la moindre action digne de son nom, la France s’est d’ailleurs logiquement retrouvée punie par Seferovic.
Les Bleus étaient fébriles et cette ouverture du score le symbolisait parfaitement, avec un Pavard bien loin au marquage et un Lenglet mangé dans le duel par l’attaquant du Benfica (0-1, 15e).
Le remplacement à la pause du défenseur du Barça par Kingsley Coman, signifiant la fin de la défense à trois, n’a rien changé dans un premier temps. Car les Helvètes ont eu une occasion en or de porter la marque à 2-0. Mais Lloris a réalisé un miracle sur penalty, et puis tout a semblé basculer en l’espace de trois minutes grâce à un sensationnel Benzema. La France venait de basculer en tête et Paul Pogba portait le score à 3-1 d’une frappe monstrueuse de 25 mètres (75e). Le match était plié ? Il n’en était rien.
Ce diable de Seferovic a redonné espoir à la Suisse d’une nouvelle tête puissante (3-2, 81e), et Gravanovic a mis dans le vent Kimpembe d’un crochet, avant d’ajuster admirablement Lloris (3-3, 90e). Tout était à refaire, et c’était terrible.
Le sort de cette rencontre sensationnelle s’est décidé lors de la séance des tirs au but. La France n’en avait plus disputé depuis la finale de la Coupe du monde 2006, et elle s’était mal finie (1-1 a.p., 3-5 aux t.a.b.). Ce lundi soir, malheureusement, Mbappé a succédé à Trezeguet et l’histoire s’est répétée.
Avec Lequipe.fr