La Jeunesse pour la démocratie et le socialisme met un terme à son alliance avec la coalition de Khalifa Sall. Aussi bien avec la sous coalition Initiative2017 qu’avec Manko taxawu senegaal qui, à l’image de toute l’opposition, a manqué de «vision et de stratégie» pour faire face à Macky Sall.
C’est un soutien en moins pour Khalifa Sall. La Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (Jds) a décidé de «recouvrer toute sa liberté d’action, de pensée et de mouvement». Son secrétaire général informe avoir engagé des consultations «larges et profondes» pour la réorganisation du mouvement et annoncera «dans les prochaines semaines» sa «nouvelle direction». «La Jds a décidé de se retirer de la coalition Manko taxawu senegaal et de la coalition Initiative2017», précise Babacar Diop dans un communiqué sanctionnant la réunion du Bureau exécutif de la Jds qui faisait l’évaluation des Législatives du 30 juillet. Si ces jeunes Socialistes qui se sont souvent illustrés dans la bataille entre la direction du Ps et le maire de Dakar maintiennent que ce dernier est «un détenu politique», ils n’ont pas cependant épargné le comportement des proches de Khalifa Sall. De façon générale, ils constatent que l’opposition a manqué «de vision stratégique et de combativité», ce qui a permis à Macky Sall de réaliser «sa forfaiture». Mais de façon spécifique, la Jds livre une analyse sans complaisance des résultats de la coalition de Khalifa Sall qui a obtenu 7 sièges. «La coalition Manko taxawu senegaal doit s’en prendre à elle-même. En vérité, elle n’en était pas une, elle a tourné autour d’un petit groupe qui pensait forger une légitimité à travers l’emprisonnement de Khalifa Sall. Cette coalition manque de transparence et de cohérence dans sa démarche. Elle n’a ni projet ni structures politiques solides», éructe Babacar Diop.
«Un quarteron de Dakarois qui pensent que le Sénégal
se limite entre la Médina, Mermoz-Sacré Cœur…»
Pour la Jds, tout remonte aux investitures qui ont été faites dans «le copinage et le clientélisme sans aucun critère politique, à part celui d’être l’ami de Khalifa Sall ou membre de son Cabinet». Et de poursuivre : «Tout se déroule entre les mains d’un quarteron de Dakarois qui pensent que le Sénégal se limite entre la Médina, Mermoz-Sacré Cœur et l’Hôtel de ville.» Allusion aux maires de ces communes, respectivement Bamba Fall, Barthélemy Dias, entre autres, qui «refusent d’évaluer le scrutin du 30 juillet 2017, sous prétexte que Khalifa Sall est en prison». A l’analyse, ironise M. Diop et Cie, «ce petit groupe a reproduit ce qu’il reprochait à Ousmane Tanor Dieng». A l’attention de ces hommes de Khalifa Sall, ils rappellent que «le Sénégal ne se limite pas à Dakar».
«Les regrets de Bamba Fall et Cie à Wade n’engagent qu’eux»
Au lendemain du scrutin, Bamba Fall et autres étaient partis voir Abdoulaye Wade, «sans demander l’avis des militants», pour lui présenter leurs regrets. «Leurs propos n’engagent que leurs propres personnes. Il n’y a aucun regret à nourrir par rapport à ce qui s’est passé en 2012. Et si c’était à refaire, nous aurions fait la même chose. Nous ne nous sommes pas battus contre Abdoulaye Wade. Nous ne nous sommes pas battus pour Macky Sall. Nous luttons contre un système. Et le système de Wade, tout comme celui de Macky Sall, sont fondés sur la corruption, l’accaparement des richesses nationales et le clientélisme», concluent-ils.
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