Il y a les efforts, mais la situation de l’état civil reste une situation préoccupante. De la déclaration des naissances au certificat de mariage, le problème est le même partout. Avec la Stratégie nationale de l’état civil et le «Nekkal, mon état civil, ma citoyenneté», l’Etat vise à améliorer le système d’information et créer un registre national de l’état civil. Financé par l’Union européenne, Nekkal va renforcer la mise en place d’un système d’information de l’état civil. «Plusieurs activités sont en train d’être mises en œuvre par les opérateurs Civipol et Enabel. Financé par l’union européenne à hauteur de 18 milliards 340 millions F Cfa, ce programme vise à améliorer le système d’information de l’état civil et la création d’un registre national de l’état civil», rappelle Mme Mame Sané Ndiaye Faye, Secrétaire générale du ministère des Collectivités territoriales, de l’aménagement et du développement des territoires.

Elle rappelle que la Stratégie nationale de l’état civil s’articule autour de 4 axes majeurs : l’amélioration de la gouvernance de l’état civil, l’amélioration du système d’informatique des faits et la production des statistiques d’état civil, le renforcement des capacités des acteurs et des structures impliquées dans la gestion des faits d’état civil et enfin l’accroissement de l’adhésion sociale à la déclaration des faits d’état civil. Elle enchaîne : «Des infrastructures modernes pour garantir l’accès au service d’état civil pour le programme Nekkal ont été engagées. 34 centres d’état civil sont en cours de construction et 5 salles d’archivage de tribunaux de grande instance, la rénovation complète de 18 centres, l’appui en mobilier d’archivage à 126 centres , l’appui en mobiliers de bureau à 18 centres d’état civil, et aux greffes des tribunaux, l’appui en équipements scolaires à 34 centres d’état civil, l’appui en matériel roulant, notamment des motos qui ont été mises à la disposition des centres d’état civil pour assurer la ramassage des cahiers de village.»

En écho, Jean-Marc Pisani, représentant de l’Union européenne au Sénégal, enchaîne : «L’Union européenne accompagne le Sénégal dans beaucoup de domaines. Et aujourd’hui, je suis très heureux de participer à cette rencontre. Et l’état civil concerne les populations. Ça concerne leur droit à l’éducation, leur droit à la santé et leur droit en protection. Et pour l’Union européenne, c’est assez naturel d’accompagner les efforts du Sénégal dans ce domaine. Pour l’année 2023, nous allons équiper les centres pour leur numérisation et informatisation et mise en relation dans différents domaines.»

Dans le même sillage, Oumar Ba, président de l’Association des maires du Sénégal, reste «très motivé d’accompagner ce projet qui vient à son heure». «C’est un projet qui demande l’implication des maires. Parce que, entre les états civils en monde rural et urbain, il y a une grande différence. Et grâce à ce projet, beaucoup de choses vont être améliorées, surtout chez les populations, pour l’obtention d’un document», dit-il.

Déjà, il a été procédé au démarrage de la numérisation de 15 millions d’actes sur un total de 30 millions, afin de permettre à tout citoyen de pouvoir disposer de son extrait de naissance partout au Sénégal, grâce à l’interconnexion en cours de mise en œuvre.

Pour faire face aux enjeux, le Président Sall a annoncé, lors de la dernière journée des collectivités locales tenue ce samedi, l’érection de la Direction de l’état civil en agence. Lors du vote du budget du ministère des Collectivités territoriales, de l’aménagement et du développement des territoires, Mamadou Talla avait annoncé un financement supplémentaire de 50 milliards F Cfa prévu pour prendre en charge la sauvegarde et la sécurisation des données.

Par Abdou Latif MANSARAY – latifmansaray@lequotidien.sn