Juge Kimelabalou Aba, Directeur général du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba), veut que les évaluateurs des pays francophones sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (Lbc/ft) produisent des rapports d’évaluation mutuelle de qualité et dans les délais. Et pour cela, considère M. Aba, les évaluateurs devraient avoir «une bonne connaissance des questions liées à la Lbc/Ft, y compris les risques, tendances et méthodes du Bc/Ft». «Ces connaissances doivent être sous-tendues par une compréhension claire et nette des 40 recommandations du Gfi et de la Méthodologie d’évaluation, en particulier des critères énumérés au titre de l’évaluation de la conformité technique et des questions fondamentales énumérées dans chacun des onze résultats immédiats dans le cadre de l’évaluation de l’efficacité.
Les évaluateurs doivent avoir certains réflexes académiques (perspicacité, bonnes aptitudes rédactionnelles) et être capables de faire une bonne lecture des documents avant d’entamer l’évaluation. Il est également requis d’avoir d’excellentes capacités d’analyse et de rédaction pour être un bon évaluateur», a indiqué hier le Directeur général à l’ouverture d’une session de formation régionale organisée par le Groupe d’action financier (Gafi) en partenariat avec le Giaba à l’intention des évaluateurs.
En 2012, le Gafi a procédé à la révision de ses normes qui, selon la président du Centif, Ramatoulaye Gadio Agne, «répondent aux menaces nouvelles et émergentes, clarifient et renforcent de nombreuses obligations existantes, tout en conservant la stabilité et la rigueur nécessaires à l’ensemble du système. En février 2013, une nouvelle méthodologie commune a été adoptée pour évaluer aussi bien la conformité technique aux 40 recommandations du Gafi que l’efficacité des systèmes de Lbc/Ft». Or, relève Mme Agne, «la maîtrise de ses normes et standards internationaux par les évaluateurs requiert de façon inéluctable une formation adéquate pour garantir la qualité des évaluations et une réponse appropriée du pays évalué pour lutter contre la criminalité financière».
M. Juge K. Aba précise tout de même que cette formation ne fait pas de ces séminaristes des experts accomplis. Car, dit-il aux participants, «pour le devenir, chacun et chacune d’entre vous doit faire un travail personnel de recherche complémentaire pour approfondir les connaissances acquises, par la lecture par exemple des 40 Recommandations, de la Méthodologie, ainsi que des Rem déjà publiés sur les sites du Gafi…».
dialigue@lequotidien.sn