Cette nouvelle enquête, les «Paradise Papers», d’une centaine de médias du monde entier, révèlent les pratiques de personnalités comme la reine d’An­glettere ou d’entreprises pour échapper aux fiscalités de leurs Etats.

Un an après les «Panama Papers», de nouvelles révélations touchent personnalités et entreprises du monde entier. Cette enquête, surnommée «Paradise Papers», montre comment multinationales et responsables politiques parviennent à échapper à l’impôt grâce à des montages d’optimisation fiscale. La reine d’Angleterre, Elisabeth II, Rex Tillerson, le chef de la diplomatie américaine, ou encore des proches du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, sont visés. Le Consortium international des journalistes d’investigation (Icij) évoque la mise en cause «de plus de 120 personnalités politiques et chefs d’Etat». Ainsi, la reine d’Angleterre, qui est une des femmes les plus riches au monde, détient des intérêts placés dans des paradis fiscaux. Les «Para­dise Papers» révèlent aussi que le secrétaire d’Etat au Commerce de Donald Trump, Wilbur Ross, fait affaire avec plusieurs proches de Vladimir Poutine. Au Canada, les investigations de près de 400 journalistes, menées depuis plus d’un an, montrent que plusieurs membres de l’entourage du Premier ministre, Justin Trudeau, ont conclu des contrats offshore pour échapper au fisc.
Les journalistes impliqués dans cette enquête détiennent aussi les preuves des systèmes d’optimisation fiscale mis en place par de puissantes multinationales, comme Facebook, Apple, ou Nike. Membres de 96 médias, venus de 67 pays, ils se sont appuyés sur une fuite de documents, transmis en 2016 au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung par une source anonyme. En plus des données de Appleby, les informations viennent aussi des cabinets d’avocats Asiaciti Trust, basés à Singapour, et des registres confidentiels de sociétés installés dans 19 paradis fiscaux (Bahamas, Vanuatu, Trinité-et-Tobago, îles Mar­shall,…). C’est le travail de journalistes d’une centaine de médias du monde entier (Le Monde, Radio France, Cash Investigation, le Guardian, le New York Times, la Süd­deutsche Zeitung…), associés par le Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), qui ont permis d’obtenir ces informations.
Ces 13,5 millions de documents viennent surtout du cabinet d’avocat Appleby, spécialisé dans la finance offshore et basé aux Bermudes. Contrairement aux «Panama Papers», le scandale d’avril 2016, il s’agit là, dans la grande majorité de pratiques légales. Les 700 employés d’Appleby travaillent chaque jour à proposer à leurs clients -multinationales et milliardaires- les systèmes les plus sophistiqués pour exploiter les failles législatives des fiscalités.
lejdd.fr