Dakar sera l’épicentre de la culture ouest-africaine. La première édition d’Ecofest, Festival ouest-africain des arts et de la culture, se tient dans la capitale sénégalaise du 30 novembre au 6 décembre. Avec un programme culturel très riche, les pays de cette partie du continent vont se donner la main ici à Dakar et pousser la réflexion autour du thème : «Mutations et crises politiques en Afrique de l’Ouest : que peut faire la culture ?»

Par Amadou MBODJI – Dakar sera la capitale de la culture africaine pour la première édition du Festival ouest-africain des arts et de la culture, Ecofest. L’évènement, qui se tiendra du 30 novembre au 6 décembre 2025 dans la capitale sénégalaise, est organisée en collaboration avec l’Uemoa et la Cedeao. «C’est avec un honneur et une grande fierté que je me tiens devant vous, aux côtés du secrétaire d’Etat à la Culture, aux industries créatives et au patrimoine historique, au nom de Son Excellence Monsieur le président de la République du Sénégal, pour vous présenter un événement qui marque une étape historique pour notre région : la toute première édition du Festival ouest-africain des arts et de la culture, Ecofest», note Amadou Bâ, ministre de la Culture, qui intervenait jeudi dernier, lors de la conférence de presse de présentation de l’évènement au Musée des civilisations noires (Mcn). Avec comme thème : «Mutations et crises politiques en Afrique de l’Ouest : que peut faire la culture ?», cet événement dont l’organisation est confié au pays de la Teranga, traduit une marque de confiance placée au Sénégal par la Cedeao, selon le ministre de la Culture. «Je souhaite, en premier lieu, adresser mes plus sincères remerciements à nos partenaires stratégiques, la Cedeao  et l’Uemoa. Votre confiance renouvelée en confiant au Sénégal l’organisation de cette manifestation d’envergure, témoigne de la reconnaissance et de l’engagement de notre Nation en faveur du rayonnement culturel de l’Afrique de l’Ouest. C’est une responsabilité que nous accueillons avec humilité et une détermination sans faille.» Selon le ministre sénégalais de la Culture, la genèse d’Ecofest puise sa source dans une ambition commune : «celle de créer une plateforme pérenne pour célébrer la richesse et l’extraordinaire diversité de notre patrimoine artistique et culturel, qu’il soit matériel ou immatériel».
Le festival, qui va réunir à Dakar les 15 pays membres de ces institutions communautaires que sont l’Uemoa et la Cedeao, a pour objectif de positionner la culture comme moteur de développement socio-économique, de promouvoir l’intégration régionale et la coopération, et de valoriser les Industries culturelles et créatives (Icc), à en croire le ministre de la Culture. Mme Fatou Sow Sarr, Commissaire générale en charge du développement humain et des affaires sociales de la Cedeao, a aussi exprimé sa gratitude au gouvernement sénégalais d’avoir concrétisé un rêve de 38 ans, tout en voyant à travers l’Ecofest un moyen d’intégration des peuples de la Cedeao. «A travers Ecofest, l’Afrique de l’Ouest, particulièrement la Cedeao, envisage de passer de la Cedeao des Etats à la Cedeao des peuples. Il s’agit pour nous, au-delà des différentes activités artistiques et culturelles, de célébrer l’intégration, la cohésion sociale, la paix  et le développement socio-économique et culturel dans la région Afrique de l’Ouest à travers des réflexions qui mettent en exergue la contribution de la culture au développement de notre communauté, notamment dans son contexte actuel», souligne-t-elle.

Concerts, expositions, projections et panels
Ecofest sera ainsi une semaine d’activités artistiques intense, avec en point d’orgue la cérémonie d’ouverture qui se tiendra le 30 novembre. Il y aura aussi une réunion des ministres de la Culture pour valider le plan d’actions pour le retour des biens culturels, prévue à l’hôtel Pullman. Des prestations artistiques sont au programme avec des artistes vedettes venant du Cap-Vert et du Sénégal. Pour la matinée du 1er décembre, une activité est prévue sur le site du Mémorial des Tirailleurs sénégalais à Thiaroye. Installé au Monument de la Renaissance, le Village du festival est conçu comme un «village» thématique qui transforme le site en un lieu de célébration culturelle, en y intégrant des scènes pour des performances (musique, danse), des espaces d’exposition artisanale pour les pays de l’espace régional et des lieux de rencontre professionnels pour les artistes et institutions, informe l’organisation. Au-delà des manifestations officielles du festival, d’autres évènements labélisés vont poursuivre ces célébrations. Le festival des Blues du fleuve, le Partcours, l’exposition du photographe Matar Ndour consacrée à la Charte du Mande et le Carnaval de Dakar sont quelques-unes de ces manifestations.
ambodji@lequotidien.sn